Actualités - CHRONOLOGIE
Portadown en état de siège avant un défilé à haut risque
le 03 juillet 1999 à 00h00
La petite ville nord-irlandaise de Portadown s’est réveillée hier matin au milieu des tranchées et des barbelés installés par les troupes britanniques pour prévenir une nouvelle flambée de violences lors d’une marche orangiste à haut risque dimanche. Murailles de sacs de sable, terrains labourés, tranchées profondes inondées et cernées de barbelés dressés à l’aube par des dizaines de blindés du génie : les autorités d’Ulster ont déclenché une gigantesque opération de sécurité à deux jours de la parade annuelle, traditionnellement explosive, de la loge protestante de l’ordre d’Orange. Le chef de la police d’Irlande du Nord (Royal Ulster Constabulary) a annoncé mercredi disposer de renseignements indiquant que des extrémistes protestants avaient l’intention de provoquer des violences lors de la marche de Drumcree-Portadown. Faute d’accord entre les deux communautés, les orangistes, qui entendaient défiler dimanche à Portadown, dont la population est majoritairement protestante, en traversant le quartier catholique de Garvaghy Road, se sont vu interdire ce tronçon du parcours. Une fois encore, policiers et soldats seront déployés en force-tampon pour s’interposer entre les deux communautés. Les organisateurs de la parade, qui célèbre depuis 1807 une victoire militaire protestante sur les catholiques, ont lancé mardi un appel au calme à leurs troupes. «La parade va progresser jusqu’au barrage des forces de l’ordre, mais nous ne tenterons pas de forcer le passage», a assuré un porte-parole local de l’ordre d’Orange. L’an dernier, les appels à la raison n’avaient pas empêché que la marche se transforme plusieurs jours durant en une violente confrontation entre les plus extrémistes des orangistes et plusieurs centaines de policiers et militaires interdisant l’accès au quartier catholique de cette ville. La tension avait culminé dans la province avec la mort de trois enfants brûlés vifs dans l’incendie criminel de leur maison. Décidées à éviter de nouveaux drames, les autorités ont dépêché de 1 300 soldats supplémentaires dans la province, portant à 17 000 les effectifs du contingent britannique en Irlande du Nord. À Portadown, un bataillon de 400 hommes a été mobilisé pour renforcer la sécurité et maintenir l’ordre. Mais ces mesures extrêmes étaient déjà ressenties comme une provocation inadmissible par les protestants locaux : «Regardez-moi ça! Tout ça juste pour empêcher une parade de sept minutes et demie (...) Ils ont défiguré le paysage, c’est scandaleux!», s’est indigné un porte-parole des orangistes de Portadown, désignant le temple protestant de Drumcree, où doit s’arrêter le défilé avant de rebrousser chemin, encadré par les fortifications.
La petite ville nord-irlandaise de Portadown s’est réveillée hier matin au milieu des tranchées et des barbelés installés par les troupes britanniques pour prévenir une nouvelle flambée de violences lors d’une marche orangiste à haut risque dimanche. Murailles de sacs de sable, terrains labourés, tranchées profondes inondées et cernées de barbelés dressés à l’aube par des...
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