Actualités - CHRONOLOGIE
La Russie incontournable pour toute solution au Kosovo
le 26 avril 1999 à 00h00
Grande absente du sommet de l’Otan, qui se déroule à Washington, la Russie reste néanmoins incontournable dans l’esprit des participants pour toute recherche d’une solution au conflit du Kosovo. La Russie est le seul pays partenaire de l’Alliance à n’avoir envoyé aucun représentant aux États-Unis, tous les autres pays de l’ex-URSS hormis le Bélarus étant représentés au plus haut niveau à Washington, où parallèlement au sommet est célébré le cinquantième anniversaire de l’organisation. Mais malgré son absence remarquée, la Russie reste néanmoins très présente dans l’esprit des participants au sommet de l’alliance. Évoquant la récente démarche diplomatique auprès de Belgrade de l’ancien premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine, le président Bill Clinton a rendu hommage «aux efforts de la Russie». «Nous espérons que (les Russes) continueront et parviendront à finaliser un accord qui respecte nos conditions» sur le Kosovo, a déclaré le président américain. Pour sa part, le secrétaire général de l’Otan Javier Solana a fait état d’une «intensification des contacts avec les dirigeants russes au cours des prochaines heures» afin de «parvenir à une position commune» sur le Kosovo. Le chancelier allemand, Gerhard Schröder, a déclaré quant à lui dans une conférence de presse qu’«il ne pourrait y avoir de paix durable dans la région sans la Russie». Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lloyd Axworthy, a indiqué pour sa part que le message émanant de toutes les rencontres du sommet «insiste sur le fait que la Russie doit faire partie de la solution». Il a par ailleurs confirmé qu’il se rendrait à Moscou prochainement. Pour sa part, le ministre italien des Affaires étrangères Lamberto Dini a relevé qu’il «y a un consensus au sein de l’Otan sur l’importance de maintenir la Russie liée à l’Otan, à l’Occident, de surmonter les difficultés actuelles en relation avec le conflit en Yougoslavie». «Cette relation est d’une importance fondamentale pour le continent européen», a ajouté le ministre italien. Si la coopération politique et militaire de Moscou avec l’Otan est suspendue depuis le début de la guerre le 24 mars, à l’initiative de la Russie, des responsables participants au Sommet sont persuadés que les différends à propos du Kosovo seront à terme aplanis. Ils se félicitent notamment que la Russie poursuive sa coopération militaire en Bosnie dans le cadre de l’opération de paix dirigée par l’Otan. «Quelles que soient nos différences transitoires sur le Kosovo, nous voulons que notre coopération avec la Russie continue», indique le porte-parole de l’Otan Jamie Shea. Différends aplanis à terme Aussi la déclaration sur le Kosovo adoptée par les dirigeants de l’Otan n’a pas manqué de relever que «la Russie a un rôle important à jouer dans la recherche d’une solution politique au Kosovo (...) Nous entendons œuvrer de manière constructive avec la Russie dans l’esprit de l’Acte fondateur». Dans une déclaration sur l’Otan du XXIe siècle, signée par les 19 membres de l’Alliance, la Russie est citée spécifiquement comme partenaire essentiel pour «effacer les divisions imposées par la guerre froide (et) aider à construire une Europe unie et libre». Malgré l’Acte fondateur scellé avec l’Otan en 1997, la Russie, qui s’apprêtait encore il y a un mois à participer au jubilé de Washington, a décidé de boycotter le sommet après le lancement de bombardements en Yougoslavie. Les dirigeants russes ont condamné avec virulence l’Otan qui, selon eux, «a violé» son pacte avec Moscou. Celui-ci donne un droit de regard aux Russes sur les activités de l’Otan sans veto. Même si les efforts de médiation entrepris auprès des dirigeants serbes par le gouvernement russe n’ont pas abouti, le conseiller du président Clinton pour les affaires de sécurité nationale, Sandy Berger, a souligné que «nombre de dirigeants (présents au sommet de l’Otan) ont parlé de l’importance de continuer à travailler avec la Russie» sur la crise du Kosovo. M. Berger a ajouté être «encouragé» par le fait que la «Russie a apparemment indiqué qu’elle pouvait participer à une force de maintien de la paix» si un accord intervenait pour le Kosovo.
Grande absente du sommet de l’Otan, qui se déroule à Washington, la Russie reste néanmoins incontournable dans l’esprit des participants pour toute recherche d’une solution au conflit du Kosovo. La Russie est le seul pays partenaire de l’Alliance à n’avoir envoyé aucun représentant aux États-Unis, tous les autres pays de l’ex-URSS hormis le Bélarus étant représentés au plus...
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