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Actualités - CHRONOLOGIE

L'obésité infantile , un problème à combattre

Coca Cola et autres boissons sucrées, gros sandwiches bourrés de steaks hachés dégoulinant de graisse, confiseries, glaces... Autant de péchés qui jalonnent l’enfance et se traduisent en kilos. Selon de récentes évaluations, l’obésité juvénile a augmenté de près de 20% au cours des vingt dernières années. Même des travaux génétiques actuels s’axent sur le gène du surpoids, des chercheurs précisent que l’obésité est surtout liée à l’environnement et les habitudes contractées durant l’existence. Elle n’est pas essentiellement liée à l’hérédité. Au Liban, où les statistiques sont illusoires, on évalue quand même de 10% à 15% le taux des petits gros. Nous sommes certes loin des États-Unis où l’obésité infantile a progressé de 60% en dix ans, mais le Liban n’est pas l’Amérique et il est nécessaire qu’une prise de conscience générale vienne mettre un frein à cette progression du pourcentage des gamins obèses. Les programmes de prévention prônant la réforme de certaines habitudes (dépense physique accrue, diététique, abolition du grignotage), adoptés par un nombre de pays, ont permis de constater leur efficacité. Par ailleurs, les nutritionnistes sont formels: trente pour cent seulement de la corpulence est directement liée aux gènes. Le reste est dépendant de l’environnement: mode de vie, éducation, coutumes, diététique, etc. On ne peut toutefois nier l’existence de quelques rares cas d’une lourde hérédité familiale directe se manifestant très précocement. Comme aussi l’existence de certaines maladies particulières. Mais là, il s’agit de cas très distincts ne pouvant être généralisés. Ce qui est certain en revanche, c’est qu’un mauvais équilibre alimentaire expose systématiquement au risque de l’obésité. Et ceci même en l’absence du gène prédisposant. Qui est responsable? Il est tout à fait inutile de faire le procès des mœurs et de la famille en accablant parents et (surtout) grands-parents un peu trop bien intentionnés. Mais en dénonçant les erreurs, on les avertit et on les prévient des dangers et des risques. L’obésité, en effet, n’est pas uniquement un problème esthétique. Dans certains pays européens elle est la cause, directe ou indirecte, de plus de 100000 décès annuels. Pour éviter semblable désastre, la lutte contre la graisse doit commencer dès le plus jeune âge. On sait à présent que l’alimentation durant les premières années de la vie a des répercussions sur la silhouette ultérieure. D’après les pédiatres français, les bébés nourris au sein risquent moins de grossir que ceux nourris au biberon. Au biberon, expliquent-ils, la maman prépare les quantités indiquées sur la boîte ou comme prescrites par le médecin. Même si le bébé n’a pas envie d’autant, la mère insiste pour qu’il finisse son biberon. Ce comportement se prolonge dans la majorité des cas, même après cette période initiale. Surtout dans les familles, comme c’est très souvent le cas au Liban, où on aime et on privilégie la chair riche et abondante. Il arrive ainsi qu’à 10 ou 12 ans un enfant ait des rations très proches de celles d’un adulte. Le «finis ton assiette» est également responsable des bourrelets qu’on déplore plus tard. Car l’assiette à finir, huit fois sur dix, est beaucoup trop pleine. La responsabilité des laits À propos des biberons, première étape vers la suralimentation, il faut signaler aussi que le lait maternel, pour répondre aux besoins de l’enfant, se modifie en permanence. Pauvre en protéines, il est riche en graisses, indispensables pour la maturation cérébrable du nourrisson. En effet, plus de 50% des éléments qui composent le cerveau sont des lipides. Calqués sur le lait maternel, les laits industriels sont toutefois plus riches en nutriments «bâtisseurs» (protéines) qu’en lipides, considérés nutriments «engraissants». Or il semblerait qu’une des causes de l’obésité infantile est justement cet excès relatif en protéines. La majoration de la ration protéique a comme conséquence une stimulation de la production d’adipocytes (cellules graisseuses). Et comme plus on a d’adipocytes plus on prend facilement du poids, les générations d’enfants trop bien nourris payent le prix en centimètres et kilos supplémentaires. La riposte des industriels Les industries productrices, sensibles à cette accusation, rétorquent que l’obésité est une maladie multifactorielle (à causes multiples) et que la relation entre quantité de protéines et poids n’est pas prouvée scientifiquement. De plus, si le lait maternel contient 1,8g de protéines pour 100 calories, le lait maternisé premier âge accuse entre 2,25g et 3g et il en est de même pour celui du deuxième âge (entre 2,25g et 4,5g). Les laits maternisés, explique le médecin responsable d’une marque très connue d’aliments pour bébés, sont fabriqués à partir de lait de vache appauvri en protéines et enrichi en lipides, ainsi qu’en vitamine D et en fer. «Mais, accuse-il, pour diverses raisons, les parents passent trop souvent au lait de vache avant l’âge d’un an et ils diversifient trop vite l’alimentation tout en privilégiant les aliments protidiques (viande, poisson, volaille). Résultat: l’enfant absorbe trop de protéines sans que ceci soit la faute des laits maternisés», conclut-il. Le rôle de la TV Le lien entre l’inactivité physique et l’obésité est, on le sait, indéniable. Les longues heures passées devant la télévision, comme d’ailleurs devant un écran d’ordinateur, ne favorisent pas l’acquisition d’une silhouette élancée et fine. C’est là un comportement qui, fatalement, va déboucher sur de l’embonpoint. Moins les muscles travaillent, moins est dépensée l’énergie et plus le corps a tendance à fabriquer de la graisse. À partir de quel âge doit-on songer à soumettre l’enfant à un régime: «Jamais», répondent aujourd’hui les spécialistes. Il faut simplement appliquer certaines modifications alimentaires et de nouvelles combinaisons d’aliments «préférés». Les restrictions imposées aux jeunes ne sont pas les mêmes que celles infligées aux adultes. Chez eux, d’ailleurs, il suffit de ne pas prendre du poids, pour maigrir. La croissance se charge de les affiner. Mais toute la famille doit faire des sacrifices: les frères et sœurs, les grands-parents, les amis de la famille. Les recompenses en sucreries, la présence des gâteaux, les assiettes pleines de confiseries qui traînent partout dans la maison sont des tentations irrésistibles auxquelles il faudra renoncer.
Coca Cola et autres boissons sucrées, gros sandwiches bourrés de steaks hachés dégoulinant de graisse, confiseries, glaces... Autant de péchés qui jalonnent l’enfance et se traduisent en kilos. Selon de récentes évaluations, l’obésité juvénile a augmenté de près de 20% au cours des vingt dernières années. Même des travaux génétiques actuels s’axent sur le gène du...