Actualités - CHRONOLOGIE
Indonésie La résistance en voie de liquidation au Timor oriental
le 21 avril 1999 à 00h00
Une campagne de liquidation systématique des cadres de la résistance est actuellement en cours au Timor oriental forçant des milliers de personnes à fuir dans les forêts. Ces opérations planifiées bénéficient au minimum de la collaboration d’une partie au moins de l’armée et des services de renseignement. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le premier but de la campagne n’est pas, fait remarquer un analyste est-timorais, de faire échouer les négociations entre l’Indonésie et le Portugal qui reprennent mercredi à New York, mais au contraire de les mettre à profit pour régler au profit de Djakarta la question de l’annexion de l’ancienne colonie portugaise. Ainsi, selon cet analyste qui ne peut être identifié pour des raisons de sécurité, cette campagne de «nettoyage total», planifiée et publiquement annoncée par les dirigeants autonomistes, vise à assurer la victoire des partisans du rattachement à l’Indonésie lors du vote qui, si les négociations réussissent, doit être organisé à très brève échéance. Ceux-ci, de l’avis général, y compris dans les milieux pro-indonésiens, sont actuellement minoritaires et les partisans de l’indépendance ont une large majorité mais cela n’inquiète pas Basilio Araujo, l’un des intellectuels du mouvement. «Dix pour cent de la population est politiquement éveillée, 90 pour cent est composée de paysans ou de pêcheurs qui ne veulent pas penser à la politique», a-t-il expliqué à quelques journalistes pour souligner la volatilité potentielle de l’opinion est-timoraise. Et quand on lui demande comment les partisans de l’indépendance peuvent être identifiés, sa réponse est claire: «Durant la période des réformes – les mois d’optimisme qui ont suivi la démission du président Suharto –, ils ont montré publiquement leur sentiment. Nous avons établi des listes». Les fonctionnaires, selon les discours des dirigeants miliciens et leurs textes, sont une cible de choix : tous ceux qui ne sont pas en faveur de Djakarta doivent démissionner et perdre les avantages liés à leur fonction. Dans les campagnes, les chefs de village partisans de l’indépendance sont systématiquement liquidés et même les villages considérés comme trop rétifs détruits, selon des informations recoupées auprès de spécialistes notamment militaires des questions est-timoraises. Les opérations dans les campagnes ont commencé en décembre 98 dans la région d’Alas où elles ont fait plus de 6 000 déplacés, poussant Mgr Carlos Belo, l’évêque de Dili, à une dénonciation publique de l’action de ces groupes. Elles se sont ensuite étendues le long de la frontière indonésienne avec le Timor occidental notamment à Maliana, Balibo, Maubara, précipitant dans les montagnes des centaines au moins de personnes qui survivent difficilement et que l’aide humanitaire a de plus en plus de mal à atteindre. L’attaque de Liquisa, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Dili début avril, et qui a fait des dizaines de victimes, a marqué le début d’une nouvelle phase, décrite par Leandro Issac, le coordonateur politique du Comité national de la résistance (CNRT) comme celle de «la conquête des centres urbains». Le coup d’envoi du nettoyage de Dili, selon l’expression des pro-indonésiens, a commencé samedi dernier. Bacau, la deuxième localité du pays dans l’est, devrait être la prochaine cible. «Il reste de moins en moins de place à la résistance, évaluait un expert occidental. Elle n’a plus que les montagnes désertes et ce n’est pas comme cela que l’on gagne une élection».
Une campagne de liquidation systématique des cadres de la résistance est actuellement en cours au Timor oriental forçant des milliers de personnes à fuir dans les forêts. Ces opérations planifiées bénéficient au minimum de la collaboration d’une partie au moins de l’armée et des services de renseignement. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le premier but de la campagne...
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