Actualités - REPORTAGES
La physionomie des marchés Beyrouth : marché stationnaire
le 21 avril 1999 à 00h00
Le dollar est resté confiné dans d’étroites limites encore hier sur le marché des changes de Beyrouth dont l’évolution est restée gouvernée par l’action de la Banque du Liban (BDL). Celle-ci, en se déclarant toujours prête à le vendre à 1 514,00 LL et à l’acheter, quoique théoriquement, à 1 502,00 LL, est parvenue à le maintenir jusqu’à la clôture au taux moyen indicatif de 1 508,00 LL, comme depuis la mi-décembre. De leur côté, les établissements de crédit ont continué à négocier le billet vert au point supérieur d’intervention de la BDL dans un marché caractérisé par la réticence aussi bien de l’offre que de la demande. Il s’est échangé en effet entre 1 513,75 et 1 514,25 LL avec un volume d’affaires ne dépassant pas dix millions de dollars en partie placés à la vente par la BDL à 1 514,00 LL, dans un climat d’expectative à la veille de la journée fixée par la Confédération générale des travailleurs au Liban pour manifester en signe de protestation contre le relèvement de la fiscalité par le gouvernement. Étroites fluctuations du dollar à la hausse À l’étranger, le dollar a évolué hier dans une fourchette étroite à la hausse face aux principales devises sur le marché des changes new-yorkais, après l’annonce d’un déficit commercial record aux États-Unis en février et des estimations de croissance dans le monde établies par le Fonds monétaire international (FMI). De son côté, l’euro s’est un peu replié au lendemain d’un nouveau record de faiblesse en Europe, ne parvenant pas à profiter du nouvel affaiblissement de Wall Street tandis que le yen éprouvait beaucoup de difficultés à renouer avec la hausse. La nouvelle chute de la Bourse de New York, hier en début de journée, a un peu pesé sur le billet vert et permis de masquer passagèrement la faiblesse plus fondamentale de l’euro. Cela d’autant que les marchés venaient d’apprendre que le déficit commercial des biens et services aux États-Unis se serait aggravé de 15,4 % en février pour atteindre le chiffre record de 19,4 milliards de dollars contre 16,8 milliards en janvier. Cette aggravation, qui a surpris les analystes tablant sur un déficit de 16,3 milliards de dollars, n’a pas tardé à frapper le dollar de faiblesse avant la publication des pronostics du FMI. Mais il n’en demeure pas moins que l’euro reste vulnérable face au dollar, souffrant toujours des propos tenus la veille par le président de la Banque centrale européenne, Wim Duisenberg, qui avait affirmé qu’il n’avait pas d’inquiétudes sur le niveau de la monnaie unique européenne et ne voyait pas de raison d’intervenir sur les marchés pour enrayer sa baisse car «le moment n’est pas encore venu». Certes, tout optimisme concernant l’euro va probablement être miné par la crise du Kosovo et les perspectives peu réjouissantes de l’économie européenne. De ce fait, l’annonce hier d’une légère amélioration du climat des affaires en Allemagne le mois dernier selon le baromètre de l’institut de conjoncture IFO n’a pas eu l’effet escompté. Au contraire, le marché s’est montré déçu par la faible ampleur de ce redressement, comme en témoigne la faible réaction de l’euro à ce développement tant attendu. Pour sa part, le yen s’est un peu ressenti hier des nouvelles déclarations du ministre japonais des Finances, Kiichi Miyazawa, estimant un dollar sous 118 yens comme étant un phénomène très mauvais pour l’économie nippone. Quant au sterling, il n’a pas pu se renforcer face au billet vert, malgré la hausse de l’inflation britannique le mois dernier qui a dissipé les craintes d’un nouvel assouplissement monétaire au Royaume-Uni. Compte tenu de toutes ces considérations et eu égard aux estimations de croissance mondiale publiées tard dans la soirée par le FMI privilégiant l’économie américaine, le dollar a retrouvé quelques couleurs face aux principales devises, se négociant à New York comme suit : – 1,0628 pour un euro contre 1,0640, la veille. – 1,6105 pour un sterling contre 1,6115 – 1,8405 DM contre 1,8385 – 6,1725 FF contre 6,1650 – 1,5065 FS contre 1,5035 – 1821,90 lires contre 1818,20 – 118,85 yens contre 117,60. Bourse de Beyrouth : marché étriqué Sur les marchés des valeurs mobilières, la Bourse de Beyrouth a souffert hier du nouvel accès de faiblesse de la Banque Byblos qui est redescendue dans une proportion plus grande que la légère reprise des Ciments libanais, dans un contexte de stagnation sur le restant de la cote. En effet, l’indice général Lispi de toutes les valeurs libanaises cotées a reperdu 0,04 % à 78,34 points, ainsi que l’indice partiel LIBX des valeurs bancaires qui a cédé 0,11 % à 189,37 points. Ce mouvement s’est produit hier dans un marché étriqué avec seulement 8 736 actions échangées d’une valeur globale de 93 701 dollars. Volatilité de Wall Street Quant à Wall Street, elle a renoué avec la baisse hier, après un départ passagèrement bon, continuant à subir la pression des ventes bénéficiaires. Victime toujours du mouvement de rotation qui entraîne des liquidités vers les valeurs cycliques, le secteur de la haute technologie s’est ressenti encore une fois de la correction des excès commis à la hausse de quelques valeurs qui avaient bénéficié d’une chasse aux bonnes affaires à l’ouverture. De fait, le marché a été sous pression après l’annonce de la forte aggravation du déficit commercial américain en février essentiellement due à la diminution de 0,6 % des exportations à 76,6 milliards de dollars et à l’augmentation des importations de 2,3 % à 96,00 milliards de dollars, reflétant un certain ralentissement préoccupant de l’activité économique. En effet, nombre d’opérateurs paraissaient hier découragés par cette mauvaise performance du commerce extérieur américain, faisant retomber l’indice Dow Jones des 30 vedettes industrielles d’un plus haut à 10 496,37 points à un plus bas à 10 333,15 points avant d’afficher en préclôture 10 389,89 points, en nouvelle baisse de 50,64 points sur la veille, et ce dans un marché très volatil. Les Bourses européennes sous le signe des technologiques Les Bourses européennes ont perdu mardi plus de deux pour cent à l’issue d’une séance marquée par la baisse des technologiques elles-mêmes influencées par la chute de plus de 5 % du Nasdaq la veille. Dans ce contexte le feuilleton du rapprochement annoncé entre Deutsche Telekom et Telecom Italia a été relégué au second plan. Plutôt qu’un changement des données fondamentales, la plupart des analystes voient dans le repli des marchés une correction à court terme due au mouvement de rotation qui a incité les investisseurs à se retirer des titres de croissance aux cours élevés pour aller vers les valeurs cycliques moins chères, dans l’espoir d’une amélioration des perspectives économiques. Correction réactive La journée avait débuté en baisse dans le sillage de la tendance constatée lundi soir à Wall Street, où le composite du Nasdaq, à forte pondération technologique, avait chuté de 5,56 % alors que le Dow Jones avait fluctué dans une large marge de 320 points. «Il y a eu une réaction épidermique à l’ouverture. Certains stratégistes commençaient à dire que les niveaux atteints étaient dangereux et que les prises de bénéfices risquaient de se multiplier», a expliqué Roger Monson (Rabobank International). «Ça ne devrait être qu’une correction de courte durée dans un marché modérément haussier à moins qu’il n’y ait des changements dans les fondamentaux, comme par exemple une baisse de la confiance des consommateurs aux États-Unis», a-t-il ajouté. À la clôture des marchés européens, le Dow Jones perdait 51 points à 10 389 et le Nasdaq gagnait 30 points à 2 375. Parmi les valeurs, Dixons, détaillant britannique d’électronique qui avait beaucoup grimpé ces derniers temps, en raison du succès rencontré par son service Internet gratuit, a perdu plus de huit pour cent. La baisse des technologiques a été conduite par l’opérateur finlandais de téléphonie mobile Nokia qui a perdu 7,3 % alors que le français Alcatel abandonnait 7,2 %. Philips a cédé 3,9 % et l’allemand SAP 8 %. Tokyo : en hausse grâce aux valeurs cycliques La Bourse japonaise a terminé mardi en progrès modéré, le fort attrait exercé sur les investisseurs par les valeurs liées à la demande intérieure ayant permis au marché de se reprendre après un recul en matinée. «Le marché est bien campé sur les 16 500 points, dit le courtier Dhia Bitar, de Nomura Securities. L’immobilier, les compagnies d’électricité, la métallurgie, l’alimentation et la chimie, c’est vers ces secteurs que vont les liquidités».
Le dollar est resté confiné dans d’étroites limites encore hier sur le marché des changes de Beyrouth dont l’évolution est restée gouvernée par l’action de la Banque du Liban (BDL). Celle-ci, en se déclarant toujours prête à le vendre à 1 514,00 LL et à l’acheter, quoique théoriquement, à 1 502,00 LL, est parvenue à le maintenir jusqu’à la clôture au taux moyen...
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