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Actualités - CHRONOLOGIE

Allergies : un mal en progression constante

Le nombre des allergies respiratoires double tous les quinze ans. Rhinites, eczéma, asthme ne sont que quelques aspects de ce mal qui ne connaît ni frontières, ni remède radical. Le Liban, comme tous les autres pays de la planète, n’en est pas épargné. La remise à neuf de certains quartiers, les excavations, les poussières que les vents emportent d’un lieu à l’autre ajoutées aux autres polluants font qu’asthme, rhinites et autres conséquences indirectes de l’environnement, éminemment allergigènes, sont en progression constante. Le fait de se dire que le phénomène est quasi universel n’enlève rien à la gravité des problèmes qu’il entraîne. Selon les évaluations des spécialistes, 20 à 30% des enfants présentent des manifestations d’origine allergique. L’environnement toutefois n’est pas le seul responsable car, en fait, le facteur de risque le plus important c’est la mère. Si elle-même est allergique, les chances de transmettre cette sensibilisation constitutionnelle à ses enfants sont de l’ordre de 30 à 50%. Mais cette responsabilité n’allège nullement la préoccupation face à un mal aux séquelles multiples, pénibles et parfois dramatiques, comme c’est le cas pour l’asthme. L’environnement moderne et les grandes transformations des conditions de vie ont beaucoup contribué à l’évolution de l’allergie en fléau quasi universel. Ainsi, le chauffage central et l’air conditionné assurent dans les habitations une atmosphère calfeutrée très appréciée par les acariens. Leur prolifération grâce à cette ambiance renfermée a entraîné une spectaculaire augmentation des cas d’asthme. De nombreuses études ont mis en évidence cette relation entre calfeutrage des habitations, dans les pays industrialisés, augmentation des quantités d’acariens et poussée alarmante des cas d’asthme. Des travaux effectués dans des pays du Sahara, auprès de tribus bédouines qui ignoraient jusque-là l’asthme, ont révélé que depuis que ces tribus s’étaient orientées vers la literie à l’occidentale, cessant de dormir à même le sol, sous la tente, selon leurs coutumes, l’asthme non seulement s’est installé chez eux en état endémique mais ces cas et leurs complications se multiplient de manière alarmante. La même constatation a été faite en Nouvelle-Guinée lorsque, sous l’impulsion d’un ordre religieux, des matelas ont été distribués à une population démunie. Résultat, le taux d’asthme de 0,3% a grimpé en quelques années à presque 8%. La pollution atmosphérique mise en cause Selon certains chercheurs, la pollution atmosphérique, sans être directement impliquée dans les réactions allergiques respiratoires, pourrait majorer l’effet de certains allergènes atmosphériques, tels les pollens. Une autre thèse, assez étonnante, serait la mise en cause de la diminution de la consommation d’aspirine chez les enfants! En pédiatrie semble-t-il, jusqu’aux années 80, en cas de fièvre, l’aspirine était le premier remède prescrit. Après la découverte d’un syndrome grave (le syndrome de Reye), aux réactions certes rares à l’aspirine mais aux conséquences dramatiques, la prescription d’aspirine n’a plus eu beaucoup d’adeptes. Dans le doute, les praticiens ont préféré d’autres antipyrétiques. C’est ainsi que le paracétamol prit la relève de l’aspirine. Aujourd’hui, on s’aperçoit que cette dernière, par son action anti-inflammatoire, inhiberait certaines molécules très actives dans les mécanismes de l’allergie. Selon une étude américaine, cependant, la quantité d’acariens dans la literie d’enfants, nés de parents allergiques, y est pour beaucoup dans l’apparition des allergies respiratoires ou autres. D’après les résultats de ces travaux, il apparaît que 80% des enfants exposés dès leur naissance à une grande quantité d’acariens devenaient asthmatiques à l’âge de 11 ans. En revanche, lorsque des mesures de protection étaient prises, les atteintes d’asthme tombaient à moins d’un pour cent. Peut-on prévenir les autres allergies? Les allergologues, lorsqu’il s’agit d’enfants et d’allergie alimentaire, conseillent de ne pas diversifier l’alimentation du nourrisson trop tôt. D’après des expériences effectuées chez les souris, certaines substances administrées ou ingérées seules ne provoquent aucune réaction. Associées à plusieurs autres aliments, elles induisent des sensibilisations à chacun des composants alimentaires. Il semblerait que trop de messages immunologiques simultanés perturbent le système immunitaire.
Le nombre des allergies respiratoires double tous les quinze ans. Rhinites, eczéma, asthme ne sont que quelques aspects de ce mal qui ne connaît ni frontières, ni remède radical. Le Liban, comme tous les autres pays de la planète, n’en est pas épargné. La remise à neuf de certains quartiers, les excavations, les poussières que les vents emportent d’un lieu à l’autre ajoutées aux...