Actualités - BIOGRAPHIES
Atal Behari Vajpayee, la face respectée du nationalisme hindou
le 19 avril 1999 à 00h00
Le Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee, qui a démissionné samedi après avoir perdu un vote de confiance au Parlement, est considéré comme le dirigeant modéré d'un parti nationaliste hindou, souvent accusé de sectarisme. M. Vajpayee, 72 ans, l'un des deux chefs du BJP (Parti du peuple indien, droite nationaliste), a gouverné l'Inde pendant 13 mois. Il avait déjà été brièvement Premier ministre après les élections législatives de 1996. Son Cabinet était tombé au bout de 13 jours, faute d'avoir pu trouver des alliés. C'est sous le mandat de M. Vajpayee que l'Inde procéda, en mai 1998, à plusieurs essais nucléaires, rapidement imitée par le Pakistan, ce qui fit brutalement monter la tension dans le sous-continent. En février 1999, il avait été le premier chef de gouvernement indien, depuis Rajiv Gandhi en 1989, à se rendre au Pakistan pour un sommet avec son homologue pakistanais Nawaz Sharif. Lors de cette rencontre, les deux hommes avaient affirmé leur volonté d'essayer de réduire les risques de déclenchement d'un conflit nucléaire dans leur région, mais ils n'avaient guère progressé sur la question du Cachemire, principale pomme de discorde entre les deux frères ennemis. Célibataire, poète et cordon-bleu à ses heures, orateur hors pair en hindi, M. Vajpayee, le cheveu poivre et sel, est perçu comme un nationaliste modéré au sein de son parti. Il avait choisi de jeûner, en janvier, pour promouvoir l'harmonie entre les religions, alors que l'opposition accusait son gouvernement de ne pas prendre de mesures contre des extrémistes hindous à la suite de violences contre des membres de la minorité chrétienne. Né le 25 décembre 1926 dans une famille de classe moyenne de Gwalior (centre), il suit des études de droit puis devient journaliste. Il flirte d'abord avec le communisme, puis avec le Parti du Congrès à la pointe du combat contre le colonisateur britannique. Il fait alors de la prison. Il vire à droite et prône l'«hindutva», l'idéologie hindoue, fondant en 1951 la BJS (Société du peuple indien), précurseur du BJP. Après avoir fait de nouveau deux ans de prison dans les années 1970 pour opposition au régime d'urgence déclaré par le Premier ministre Indira Gandhi, il rejoint une coalition d'opposants au Parti du Congrès, au sein du Janata (Parti du peuple). M. Vajpayee devient ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement indien non dirigé par le Congrès, entre 1977 et 1979. Il est le premier Indien à s'adresser à l'Assemblée générale de l'Onu en hindi. Il fonde en 1980 le BJP, dont le slogan est «un peuple, une nation, une culture», et qui est accusé par ses adversaires de sectarisme et d'intolérance antimusulmane. Depuis, le BJP, qui a modéré son image, n'avait cessé de progresser au cours d'élections successives. De deux sièges (sur 545) en 1984, il était passé à 162 en 1996, devenant le premier parti du pays. Aux dernières élections législatives de 1998, il avait obtenu 178 sièges, 264 avec ses alliés, tout proche de la majorité absolue. C'est la défection d'un parti tamoul du sud de l'Inde qui a entraîné la chute du gouvernement de M. Vajpayee.
Le Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee, qui a démissionné samedi après avoir perdu un vote de confiance au Parlement, est considéré comme le dirigeant modéré d'un parti nationaliste hindou, souvent accusé de sectarisme. M. Vajpayee, 72 ans, l'un des deux chefs du BJP (Parti du peuple indien, droite nationaliste), a gouverné l'Inde pendant 13 mois. Il avait déjà été...
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