Les principaux acteurs du conflit tchétchène

ASLAN MASKHADOV : 48 ans, président de la Tchétchénie depuis janvier 1997. Il a été le chef d’état-major des forces séparatistes pendant la première guerre contre Moscou (décembre 1994-août 1996) et le principal négociateur des accords de paix avec la Russie. Ancien officier de l’armée soviétique, il n’a jamais réussi à ramener l’ordre dans la république indépendantiste rongée par la criminalité et les enlèvements. Son pouvoir est également contesté par d’anciens compagnons d’armes, comme Chamil Bassaïev, qui le considèrent comme trop conciliant vis-à-vis de Moscou. Homme courageux, à la réputation d’intégrité, partisan d’un islam modéré, il a échappé à plusieurs attentats. CHAMIL BASSAÏEV : 34 ans, chef de guerre et ex-Premier ministre tchétchène. Moscou le considère comme un «terroriste» et l’instigateur des attentats qui ont fait 293 morts en Russie l’été dernier, ce qu’il a nié. Bassaïev était à la tête des rebelles qui se sont emparés de plusieurs villages au Daghestan, en août et septembre, avec l’objectif de proclamer un État islamique dans cette république russe du Caucase. Ce barbu aux yeux clairs passe pour un combattant intrépide. Il est surtout connu pour une prise d’otages spectaculaire et sanglante pendant la guerre de Tchétchénie à Boudennovsk en 1995. Candidat malheureux à la présidentielle contre Maskhadov, il a été son Premier ministre pendant quelques mois avant de rejoindre l’opposition. LE « COMMANDANT » KHATTAB : comme Bassaïev, il est accusé d’être derrière la vague d’attentats en Russie. Il était l’adjoint de Bassaïev lors des incursions islamistes au Daghestan. Personnage mystérieux, Khattab (Habib Abder-Rakhman de son vrai nom, selon la presse russe) serait Jordanien ou Séoudien et âgé de 34 ans. Établi en Tchétchénie depuis la première guerre contre Moscou, il fait partie de ces volontaires qui combattent un peu partout au nom de l’islam. Il a lutté contre les Soviétiques en Afghanistan. En 1992, il a soutenu l’opposition islamiste armée au Tadjikistan. Il a rejoint la Tchétchénie en guerre en 1995 où il a organisé les premiers camps d’entraînement. Cet homme aux longs cheveux bruns bouclés qui parle mal le russe est marié à une Daghestanaise. VLADIMIR POUTINE : Premier ministre russe depuis le 9 août dernier. Boris Eltsine l’a présenté comme le candidat du Kremlin à la présidentielle de juin 2000. Cet homme discret, voire secret, a été confronté dès sa nomination à la poudrière du Caucase avec les incursions islamistes au Daghestan. Il a lancé l’opération actuelle en Tchétchénie, avec le soutien de la majeure partie de la population et de l’armée. Originaire de Saint-Pétersbourg, cet homme blond de 46 ans au front dégarni a été formé à l’école des services secrets : il a travaillé 20 ans au KGB, puis au FSB avant d’en prendre la direction en juillet 1998. MARÉCHAL IGOR SERGUEIEV : ministre russe de la Défense depuis 1997. Spécialiste des missiles stratégiques, il est plutôt discret et laisse le devant de la scène aux politiques et aux généraux sur le terrain. GÉNÉRAL VLADIMIR CHAMANOV : 42 ans, il dirige le front ouest en Tchétchénie. Nommé le 11 août dernier commandant de la 58e armée, qui a participé aux opérations menées en août et septembre au Daghestan contre les rebelles islamistes. Il commandait une division lors de la première guerre en Tchétchénie. À plusieurs reprises, il a menacé de démissionner si les responsables politiques ne laissaient pas les militaires «aller jusqu’au bout» en Tchétchénie. GÉNÉRAL GUENNADI TROCHEV : 52 ans, commandant des forces russes sur le front est en Tchétchénie. Il dirigeait les troupes fédérales au Daghestan contre les rebelles islamistes au cours de l’été 1999 et commandait des troupes pendant la première guerre russo-tchétchène. GÉNÉRAL VLADIMIR KAZANTSEV : 53 ans, ancien d’Afghanistan. Commandant des troupes russes dans le Caucase du Nord. Il n’a pas participé à la première guerre de Tchétchénie, mais son fils y a été grièvement blessé.