Le porte-parole de Solida rencontre le patriarche

Le porte-parole du mouvement franco-libanais Solida (Soutien aux Libanais détenus arbitrairement) a rencontré hier matin le patriarche maronite. Cet entretien a permis à Solida d’évoquer à nouveau avec le cardinal Sfeir, avant sa rencontre avec le président Chirac, la situation globale des droits de l’homme au Liban, et plus particulièrement celle des centaines de Libanais toujours détenus en Syrie et des résistants aux mains de l’armée israélienne. Le mouvement franco-libanais a remis, à cette occasion, au chef de l’église maronite, le texte d’une lettre ouverte, transmise également au président Chirac. En voici la teneur : «Béatitude, Monsieur le président, À l’occasion de votre rencontre à Paris, le mouvement franco-libanais Solida (Soutien aux Libanais détenus arbitrairement) se tourne à nouveau vers vous afin de solliciter votre intervention en faveur des droits de l’homme. Nous vous demandons aujourd’hui d’intervenir auprès des autorités libanaises et en premier lieu auprès du président Émile Lahoud pour qu’un terme soit mis aux violations des droits de l’homme en territoire libanais. Des informations parviennent en effet régulièrement à Solida faisant état d’arrestations arbitraires d’opposants au régime, de tortures, de mauvais traitements, de très mauvaises conditions de détention – notamment à l’encontre d’enfants – de campagnes d’intimidations visant à empêcher certaines personnes de s’exprimer. On ignore tout du sort de milliers de personnes kidnappées au cours de la guerre au Liban. La justice libanaise ayant toujours refusé d’ouvrir des enquêtes sur les circonstances de leurs enlèvements, Solida vous demande instamment d’intervenir auprès du ministre de la Justice libanais pour que des enquêtes soient ouvertes afin de déterminer leur situation actuelle et de soulager leurs familles d’un doute insupportable. Nous vous appelons également à poursuivre vos actions en faveur de la libération des dizaines de citoyens libanais toujours détenus illégalement au camp de détention de Khiam et dans les prisons israéliennes, en raison de leurs activités de résistance à l’occupation israélienne du Liban-Sud. Des centaines de Libanais sont détenus illégalement dans les prisons syriennes, de toutes les origines sociales, politiques et religieuses du Liban. Des témoignages faisant état de graves tortures à leur encontre, de détentions dans des conditions inhumaines, et d’épidémies de tuberculose et d’autres maladies contagieuses, nous sommes en droit de craindre pour leur sécurité immédiate. C’est pourquoi nous sollicitons également votre intervention urgente auprès des autorités syriennes pour une résolution dans les meilleurs délais de ce problème».