Actualités - BIOGRAPHIES
Petite biographie d'un grand poète(photo)
Par MOURACADE Roger Maurice, le 11 octobre 1999 à 00h00
Né en 1905 à Alexandrie, Georges Schehadé est le deuxième enfant et le fils aîné d’une famille de six enfants. Vers 1919, les Schehadé retournent précipitamment au Liban, après que le père, Élias Schehadé, a perdu sa fortune. Georges Schehadé achève des études commerciales au collège du Sacré-Cœur en 1925. Cinq ans plus tard, il devient le principal assistant, au sein de l’Instruction publique, de Gabriel Bounoure, grand critique littéraire. Il a déjà écrit L’Ecolier Sultan, Rodogune Sinne et une partie de ses poèmes, publiée dans la revue Commerce, lui valent l’admiration de Paul Éluard. À partir de 1933, Georges Schehadé voyage : il va en Italie, en Pologne et à Paris, où il rend visite à Max Jacob, Jules Supervielle et Saint-John Perse. 1939 : rédaction de Monsieur Bo’ble, une de ses pièces les plus célèbres. 1944 : Gabriel Bounoure, l’ami et le protecteur du poète, fonde l’École supérieure des lettres à Beyrouth, et Georges Schehadé en devient le secrétaire général. Ses voyages de plus en plus fréquents à Paris, où il fait la connaissance, entre autres, de Pierre Jean Jouve, Chagall, André Breton et Octavio Paz, et sa rencontre avec une jeune Française, Brigitte Collerais, qui deviendra sa femme, le font s’installer durant l’année 1949 dans la capitale française. La véritable consécration arrive en 1951, lors de la première de Monsieur Bo’ble au Théâtre de la Huchette, mise en scène par Georges Vitaly. Face à la polémique levée par la presse, André Breton, René Char, Henri Pichette et Gérard Philippe prennent sa défense publiquement. Son fils unique, Élie-Philippe, naît la même année à Beyrouth. À partir de cette date, son parcours littéraire est jalonné de succès internationaux : publication, en 1954, du recueil Les Poésies aux éditions Gallimard, qui éditera par la suite la majorité de son œuvre. Triomphe à Zürich, en 1957, pour Histoire de Vasco, mise en scène par Jean-Louis Barrault. L’Allemagne fera honneur à Schehadé en créant, en allemand, Les Violettes et L’Émigré de Brisbane. En 1958, Goha, un film de Jacques Baratier, dont il écrit les dialogues et le scénario, reçoit le Prix international de la critique au festival de Cannes. En 1967, le président Senghor l’invite à Dakar où il assiste à une représentation de L’Émigré de Brisbane. Quelques mois plus tard, cette pièce est inscrite au répertoire de la Comédie-Française, où il sera présent à la première,et dont la mise en scène est signée Jacques Mauclair. En 1972, il rend hommage à Georges Naccache, décédé cette même année, dans un texte publié dans L’Orient-Le Jour. En 1976, il fait partie du jury du Festival de Cannes, aux côtés de Tennessee Williams, Mario Vargas Llosa et Costa Gavras et son ami le peintre Carzou. En 1977, il assiste, à Paris, à la soirée d’hommage que lui consacre, le 16 juin, le Centre Georges Pompidou. La guerre fait rage au Liban, mais le poète ne quitte définitivement son pays qu’à la mort de sa mère, en 1978, pour s’installer à Paris. Ses pièces continuent d’être montées et, en 1985, paraît son dernier recueil, Le Nageur d’un seul amour. Les Poésies VII demeureront inachevées. À la fin de sa vie, il reçoit deux grandes distinctions : premier lauréat, en 1986, du Grand Prix de la francophonie décerné par l’Académie française, et invité officiel par la Société Royale du Canada au sommet francophone du Québec. Ce sera son dernier voyage. Georges Schehadé s’éteint à Paris le 17 janvier 1989 à la suite d’une embolie. Il repose au cimetière de Montparnasse.
Né en 1905 à Alexandrie, Georges Schehadé est le deuxième enfant et le fils aîné d’une famille de six enfants. Vers 1919, les Schehadé retournent précipitamment au Liban, après que le père, Élias Schehadé, a perdu sa fortune. Georges Schehadé achève des études commerciales au collège du Sacré-Cœur en 1925. Cinq ans plus tard, il devient le principal assistant, au sein de l’Instruction publique, de Gabriel Bounoure, grand critique littéraire. Il a déjà écrit L’Ecolier Sultan, Rodogune Sinne et une partie de ses poèmes, publiée dans la revue Commerce, lui valent l’admiration de Paul Éluard. À partir de 1933, Georges Schehadé voyage : il va en Italie, en Pologne et à Paris, où il rend visite à Max Jacob, Jules Supervielle et Saint-John Perse. 1939 : rédaction de Monsieur Bo’ble, une de ses pièces...