Jordanie Le Hamas en colère

Les autorités jordaniennes ont arrêté hier deux dirigeants du Hamas et en ont expulsé un troisième vers l’Iran, déclenchant la colère du mouvement intégriste palestinien qui a mis en garde Amman contre les conséquences éventuelles de cette décision. Moussa Abou Marzouk, membre du bureau politique du Hamas, et porteur de la nationalité yéménite, a été expulsé vers Téhéran d’où il était venu en compagnie de deux autres dirigeants du mouvement, Khaled Mechaal et Ibrahim Ghosheh, bien qu’ils soient sous le coup d’un mandat d’arrêt. MM. Mechaal et Ghosheh, ainsi que quatre de leurs assistants, tous porteurs de la nationalité jordanienne, ont été immédiatement arrêtés et déférés devant la justice. Réagissant à ces mesures, le Hamas a estimé que les autorités jordaniennes ont procédé à une «nouvelle escalade» et a appelé le gouvernement jordanien à «prêter l’oreille à la population, qui soutient le Hamas, et à régler le problème par le dialogue». Alors que le ministre jordanien de l’Information, Ayman Majali, a accusé les dirigeants du Hamas d’«être devenus une menace pour la sécurité et la stabilité de la Jordanie». À la suite d’une intervention du défunt roi Hussein de Jordanie auprès des États-Unis, M. Abou Marzouk, qui était détenu dans ce pays, avait été expulsé vers la Jordanie en mai 1997. Il y résidait depuis. Quant à M. Mechaal, objet d’un attentat du Mossad en 1997 à Amman, il avait trouvé protection auprès du roi Hussein, qui avait sommé Israël de fournir l’antidote au poison injecté au dirigeant du Hamas lors de l’attentat, au risque d’une rupture des relations entre les deux pays.