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Actualités - REPORTAGES

Sécurité - Les accidents en mer, un fléau Les jet-skis ou la bête noire des nageurs(photos)

Avec le commencement de la saison d’été, on peut de nouveau s’adonner à tous les plaisirs de la mer. Des plaisirs qu’apportent des activités appréciées par une multitude de personne : natation, pêche, yachting, ski nautique, snorkling et, bien sûr, le redoutable jet-ski. Malheureusement, aussi diverstissants que puissent être ces sports et loisirs, ils sont souvent gâchés par l’imprudence des uns et des autres. Tous les ans, des accidents fâcheux ont lieu sur la côte provoquant des blessés et parfois même des morts. Alors pourquoi ne pas prendre des mesures préventives, surtout que les réglementations existent et qu’il ne s’agit tout simplement que de les mettre en vigueur ? «Il existe au Liban une législation importante et relativement moderne qui réglemente, de manière détaillée, le trafic en mer», affirme Me Samir Baroudi, avocat spécialisé dans les affaires maritimes. Le problème majeur qui se pose est de savoir tout d’abord comment gérer la proximité des bateaux et jet-skis des baigneurs, ce qui est souvent le cas au Liban, les marinas étant très proches de l’espace réservé à ces derniers, d’où le risque fréquent d’accidents. Compte tenu des risques que cette proximité entraîne, un arrêté (11 novembre 1991) est venu interdire aux bateaux de plaisance, canots à moteur – y compris ceux affectés au ski nautique – et aux canots à pêche, de s’approcher des plages publiques et privées ou même des endroits où se trouvent des baigneurs, de manière que la sécurité de ces derniers ne soit pas menacée, souligne Me Baroudi. Cette sécurité est également assurée par l’interdiction faite au public, en contrepartie, de nager ou de plonger dans les ports ou dans les bassins consacrés aux bateaux de plaisance et de pêche. Un deuxième texte (datant de mars 1994 et modifié en juillet 1996) réglemente la navigation des bateaux de pêche et de plaisance, notamment en limitant cette navigation dans le temps et l’espace. Le problème en est-il pour autant résolu ? Et les bateaux et jet-skis s’en tiennent-ils à ces régles ? Tout comme les infractions routières, les contraventions en mer sont punies par les lois et réglements. Mais, comme dans le cas de la route, les sanctions ne sont presque jamais appliquées. C’est peut-être à ce niveau-là qu’il y a un effort important à déployer de la part des autorités compétentes qui doivent d’abord prendre les moyens de faire respecter la loi et les réglements. Il s’agit essentiellement de doter les garde-côtes de la logistique et des équipements nécessaires pour effectuer leurs patrouilles en mer et prévenir les accidents. Ces équipements ils ne les ont pas encore probablement faute de crédits, une excuse que les libanais ne peuvent accepter dès qu’il s’agit de questions de sécurité. Une autre mesure à prendre, selon un propriétaire de bateau, consiste à contrôler strictement l’octroi des permis de conduire des yachts et canots moteurs. Ces permis sont octroyés sans que le postulant ait subi un examen ou un test de conduite, alors que le réglement prévoit une session de formation dans un club reconnu «ou que des experts témoignent de la compétence du candidat». En cas d’infraction , le capitaine du bateau se verra normalement retirer son permis et fera l’objet de poursuites administratives et judiciaires. Le bateau est également susceptible d’être saisi, mesure rarement prise au Liban. Le même type de sanction s’applique aux conducteurs et/ou propriétaire de jet-ski, un engin qui, même s’il fait le bonheur des plus jeunes, constitue une véritable bête noire pour la majorité des baigneurs. Un danger ambulant Conduit par des «frimeurs» dont l’âge ne dépasse généralement pas 25 ans, ce nouvel engin de mer comporte tous les dangers d’une moto et, aux mains d’un pilote imprudent, représente une véritable menace pour la sécurité des nageurs. Il n’est pas nécessaire de rappeler tous les accidents graves qui ont été provoqués par ce genre de machine, dont un à Jbeil, l’été dernier, qui a gravement blessé au crâne un nageur (ce dernier en est à sa troisième opération). Il importe cependant de relever qu’une circulaire parue en 1995 est venue réglementer le trafic de ces jet-skis de manière assez stricte, et ce, après la survenue de plusieurs accidents, ayant provoqué notamment la mort de trois pêcheurs. Ces réglementations qui définissent, entre autres les modalités d’entrée et de sortie de ces engins dans l’enceinte des plages, dans le cadre d’un couloir bien balisé par les responsables des centres balnéaires, assurent, si elles sont respectées, la sécurité de baigneurs en grande partie. Cependant, en faisant le tour des plages, publiques aussi bien que privées, nous nous rendons compte que seuls quelques-uns parmi les centres balnéaires se sont conformés à l’application de ces mesures, et les sorties en bourrasque des jet-skieurs continuent d’être la régle. La frénésie de ces derniers est d’autant plus grande qu’un jet-ski est devenu engin de frime par excellence devant une gent féminine qui s’en trouve bien plus exaspérée qu’elle ne le montre. Bref, si les régles ne manquent pas en ce domaine, c’est leur application – refrain désormais bien connu – qui fait défaut. Et, face à l’indifférence des centres balnéaires, le ministère des Transports, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur, doit gérer de plus près cette activité qui peut être meurtrière, comme les événements l’ont prouvé. Également spécialisé en affaires maritimes, Me Joe Zgheib nous dévoile qu’il existe des lacunes dans la législation actuelle et qu’il manque des lois qui régissent en bonne et due forme le trafic des bateaux et canots en mer. À titre d’exemple, les questions d’abordage entre deux bateaux (ou entre un bateau et un jet-ski) et les problèmes de priorité, etc. Et Me Zgheib de relever que le code international prévoit «la priorité à la voile sur la rame, et à la rame sur le moteur», alors que ces questions sont absolument absentes de la législation libanaise. Me Zgheib relève également les multiples risques que comportent la pêche ou la plongée sous-marine, les plongeurs étant souvent exposés aux dangers que représente le passage imprudent d’un bateau de plaisance par-dessus leur tête. Joe Zgheib parle en connaissance de cause, puisqu’il était chargé du dossier de l’affaire du pêcheur qui s’était fait hacher la jambe par l’hélice d’un bateau à Enfé. Rappelons que le malheureux avait plongé en apnée à quelques mètres de la côte, sans avoir délimité la zone dans laquelle il se trouvait, d’une bouée rouge (réglement généralement exigé pour tous les plongeurs). C’est toute une politique d’information et de conscientisation qui fait défaut dans notre pays, où l’on ne fait les choses qu’à moitié et où l’on aime à transgresser les lois quand elles existent au péril de la sécurité des tiers et parfois de sa propre sécurité. Heureusement qu’après la survenue de plusieurs incidents, certains centres balnéaires possédant une marina ont vite pris les mesures adéquates, – ils sont rares – et organisé la circulation et le trafic sur la côte, de manière à réduire les risques. Un exemple à copier, aussi bien par les autres centres de loisirs que par l’État, dont il est attendu pour cette saison des mesures de contrôle un peu plus strictes. Si l’armée a assuré jusque-là la garde des principaux ports et débarcadères au long du littoral, il reste bien des coins, dits «plages libres» où aucune supervision n’est exercée de la part des autorités compétentes et où la loi de la jungle règne en maître absolu. Vous avez dit loisirs? Quelques régles à suivre pour la conduite d’un jet-ski... Voici, en bref, un rappel des principales régles à suivre ainsi que les mesures à prendre de la part des propriétaires ou gérants des centres balnéaires. Ces derniers ont le devoir et l’obligation d’organiser le trafic des jet-skis en adoptant les régles suivantes : 1- Consacrer un bassin spécial, loin des baigneurs, pour l’activité des jet-skis. 2- Contrôler l’entrée et la sortie de ces engins ainsi que toutes les procédures administratives y relatives ( enregistrement des machines, contrôle de toutes les formalités requises et des régles de sécurité prévues, etc.). 3- Le centre balnéaire a la responsabilité de placer des cordes munies de bouées qui délimitent le couloir dans lequel se fera la sortie et l’entrée des jet-skis. Il doit séparer, également par une corde, la zone où se pratiquera cette activité de la zone des baigneurs de manière à éviter la rencontre entre les deux et prévenir les risques d’accidents. 4- Les reponsables doivent s’assurer que le propriétaire du jet-ski a bien contracté une assurance. 5- Tout conducteur de jet-ski doit avoir complété les 18 ans et doit être un bon nageur. Il doit obligatoirement porter une jaquette de sauvetage. 6- Le permis de conduire est exigé et peut être obtenu auprès de la Direction générale des transports. 7- L’engin conduit doit être en très bon état mécanique. 8- Le conducteur doit sortir du couloir qui lui est assigné en toute prudence et à la vitesse minimale. En mer, il doit conduire à une vitesse qui lui permette de garder contrôle de sa machine. 9- Au retour, il doit suivre le même chemin que pour sortir. à l’approche du couloir balisé par les cordes, et à une distance de pas moins de dix mètres, il doit commencer à diminuer sa vitesse jusqu’à la réduire à zéro. P.S. : Les contrevenants seront passibles de poursuites administratives et judiciaires et/ou payeront des amendes en cas de non-respest de ces mesures.
Avec le commencement de la saison d’été, on peut de nouveau s’adonner à tous les plaisirs de la mer. Des plaisirs qu’apportent des activités appréciées par une multitude de personne : natation, pêche, yachting, ski nautique, snorkling et, bien sûr, le redoutable jet-ski. Malheureusement, aussi diverstissants que puissent être ces sports et loisirs, ils sont souvent gâchés par...