La crise persiste entre Ryad et Sanaa au sujet de Douwaima

Entre le Yémen et l’Arabie Séoudite, rien n’est réglé, contrairement à ce qu’affirmaient mercredi les dirigeants des deux pays. Ryad a démenti hier la prise par les Yéménites de l’îlot de Douwaima, sur lequel Sanaa a rappelé ses droits. Le prince Nayef ben Abdel-Aziz, ministre séoudien de l’Intérieur, a qualifié de fausse la nouvelle d’un débarquement des forces yéménites à Douwaima, comme Sanaa l’avait affirmé peu auparavant. Selon lui, il n’y aura pas de mouvement de troupes sur l’îlot «sans l’accord des deux pays frères». De son côté, un porte-parole officiel à Sanaa a réaffirmé que Douwaima appartient «à cent pour cent» à son pays. Alors que l’émir Nayef avait soutenu que «les trois quarts de l’îlot appartiennent aux Séoudiens, dont la présence y est légitime», le porte-parole yéménite a souligné que ces propos «n’ont aucune base juridique ou historique». Le porte-parole a affirmé que «le fait que des Séoudiens sont présents sur Douwaima ne signifie en aucun cas qu’ils ont le droit juridique» de la contrôler. Le prince Nayef avait indiqué lundi, au lendemain d’un accrochage séoudo-yéménite, que l’île a une superficie de 6 kilomètres carrés et est distante de 200 mètres du littoral. Un porte-parole officiel à Sanaa avait affirmé mercredi que le Yémen avait récupéré les positions qu’il avait perdues lors de l’accrochage de dimanche, dans le cadre d’un règlement pour désamorcer une crise entre les deux pays. Peu après, l’émir Nayef a confirmé le redéploiement des gardes-côtes yéménites sur l’île contestée, soulignant que ce redéploiement «s’est déroulé sans aucune confrontation». Trois militaires yéménites ont été tués et un officier yéménite a été capturé par les forces séoudiennes lors de l’accrochage. Le chef de la diplomatie yéménite, Abdel-Kader Bajamal, est attendu samedi à Djeddah (ouest du royaume séoudien) pour tenter de désamorcer la crise née de l’accrochage, avait déclaré mercredi l’ambassadeur de Sanaa à Ryad, Ahmed Mohamed Kabab. Il doit examiner avec son homologue séoudien, l’émir Séoud el-Fayçal, les moyens à mettre en œuvre pour «l’élimination des séquelles de l’incident sur l’île», avait ajouté le diplomate. Les frontières séoudo-yéménites n’ont jamais été entièrement délimitées et les eaux territoriales n’ont pas non plus encore été départagées. Douwaima, selon des sources concordantes, est riche en hydrocarbures.