Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Justifiant son refus de retirer ses troupes de Cisjordanie Netanyahu accuse les palestiniens d'incitation à la violence Le premier ministre est un menteur, répliquent les travaillistes israéliens (photo)

Entonnant un refrain quasiment éculé à force d’être répété, Benjamin Netanyahu a encore une fois accusé hier l’Autorité palestinienne d’inciter à la violence contre Israël, l’invitant à cesser de le faire si elle entendait un jour obtenir un retrait militaire de Cisjordanie. La réponse, presque immédiate, est venue de Nabil Abou Roudeina, conseiller de Yasser Arafat, proposant un arbitrage international pour déterminer laquelle des deux parties, israélienne ou palestinienne, viole effectivement les accords de paix. L’Autorité palestinienne n’est pas seule à mettre en doute les intentions de Benjamin Netanyahu. Ainsi, l’opposition travailliste israélienne a lancé hier une campagne visant à présenter le premier ministre de droite Benjamin Netanyahu comme un menteur dans le processus de paix avec les Palestiniens. L’opposition, qui a pris sa décision lors d’une réunion dimanche, reproche en particulier à M. Netanyahu d’affirmer faussement que l’accord d’Israël aux propositions de compromis avancées par les Etats-Unis dépendait uniquement de conditions que les Palestiniens devraient remplir. «Le premier ministre donne une idée fausse du processus de paix, comme si Israël était d’accord avec les Etats-Unis et n’attendait que les Palestiniens, appelés à annuler leur charte», a déclaré à la presse un responsable travailliste, M. Yossi Beilin. «C’est un mensonge», a ajouté M. Beilin. Le parti Likoud du premier ministre a répliqué à la campagne travailliste en accusant l’opposition d’incitation contre M. Netanyahu. «C’est une tentative désespérée d’un parti dont les dirigeants sont désemparés et sans but, comme des vers grouillant dans des caves», a affirmé le Likoud dans un communiqué. La campagne travailliste a cependant reçu un appui inattendu de la part du ministre des Infrastructures nationales, M. Ariel Sharon, un haut responsable du Likoud qui a laissé entendre que M. Netanyahu avait menti à son gouvernement. M. Sharon a indiqué que M. Netanyahu l’avait assuré n’avoir pas été mis à l’avance au courant d’une décision de l’armée, vendredi dernier, de laisser exceptionnellement des Palestiniens emprunter une route côtière à Gaza. M. Sharon a laissé entendre qu’il ne croyait pas le premier ministre. La haine et la mort Les accusations de Netanyahu lancées contre les Palestiniens sont intervenues lors d’un discours à la Knesset, le premier en sept mois devant le Parlement, prononcé à la demande de quarante députés qui ont signé une pétition contraignant le premier ministre à prendre la parole. Le premier ministre a donné un compte rendu détaillé de ce qu’il considère comme des incitations à la violence contre Israël diffusées à la télévision palestinienne à l’intention des écoliers palestiniens. «Ils diffusent (dans ces programmes) des images d’enfants palestiniens chantant: «Notre sang connaîtra la terre de Palestine. Nous allons à la mort avec bonheur. Nous sommes tous des martyrs», a indiqué M. Netanyahu en évoquant un film vidéo visionné plus tôt devant une commission parlementaire. «L’Autorité palestinienne leur enseigne la haine et la mort, le feu et le sang, jour après jour, heure après heure, et cela se poursuit en dépit des accords d’Oslo», a-t-il poursuivi. Interrompu à plusieurs reprises par les interpellations de l’opposition de gauche, M. Netanyahu a énuméré les conditions que l’Autorité palestinienne devrait remplir pour qu’Israël procède à un retrait militaire en Cisjordanie et de sortir ainsi le processus de paix de 16 mois d’impasse. M. Netanyahu a demandé à l’Autorité de M. Yasser Arafat de réprimer les organisations «terroristes», d’annuler les articles de la charte de l’OLP appelant à la destruction d’Israël, de collecter les armes détenues illégalement dans les territoires sous son contrôle, et enfin de remettre à Israël les auteurs d’attaques anti-israéliennes. «Il est important de comprendre qu’Arafat s’est engagé à arrêter tout cela, et je dis qu’on peut arrêter cela, mais uniquement si nous insistons pour que ce soit le cas», a-t-il poursuivi. «Arafat a signé et résigné des textes l’engageant à arrêter les incitations à la violence, à lutter contre le terrorisme, à collecter les armes, à arrêter les meurtriers, à extrader les terroristes, à annuler la charte. C’est pour cela que nous nous battons», a-t-il encore dit. Selon M. Netanyahu, Israël a respecté la plupart de ses engagements pris dans ses accords de paix signés en 1993 et 1995, et serait prêt à appliquer le reste. «Nous pouvons surmonter le petit écart qui nous sépare des Palestiniens, s’ils tiennent leurs promesses», a-t-il encore dit. «Nous ne parlons pas de nouveaux engagements, mais de choses qui ont été signées à trois reprises», lors des accords d’Oslo en 1993 et dans l’accord de Hébron en janvier 1997, a-t-il ajouté. M. Netanyahu a indiqué avoir réussi à réduire le niveau des ambitions territoriales palestiniennes. Selon lui, «les Palestiniens savent qu’il est désormais illusoire pour eux d’espérer obtenir la plus grande partie ou toute l’étendue des territoires» de Cisjordanie et de Gaza. (AFP, Reuters)
Entonnant un refrain quasiment éculé à force d’être répété, Benjamin Netanyahu a encore une fois accusé hier l’Autorité palestinienne d’inciter à la violence contre Israël, l’invitant à cesser de le faire si elle entendait un jour obtenir un retrait militaire de Cisjordanie. La réponse, presque immédiate, est venue de Nabil Abou Roudeina, conseiller de Yasser...