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Actualités - CHRONOLOGIE

La polémique Weizman-Netanyahu s'envenime Le chef du gouvernement est coupé des réalités, accuse le premier Le président dépasse les limites, rétorque le second

Le président israélien Ezer Weizman est reparti hier à l’assaut en accusant à nouveau Benjamin Netanyahu d’être «coupé des réalités» et de l’avoir trompé à plusieurs reprises. Comme il l’avait fait la veille, le premier ministre, Benjamin Netanyahu, a répliqué reprochant au chef de l’Etat de «dépasser les limites» et d’affaiblir la position d’Israël dans le processus de pays. Le président, a-t-il dit, «ferait mieux de demander à Arafat d’arrêter les meurtriers et de s’inquiéter du terrorisme». Ces attaques ont fait sensation dans le monde médiatique mais sans déclencher de cataclysme parmi les alliés dans le gouvernement de coalition. Quant à l’opposition travailliste, elle a réagi avec flegme reprochant à Weizman d’outrepasser ses prérogatives de chef de l’Etat, une fonction très largement honorifique en Israël. L’opinion publique, elle, semble d’accord avec la proposition faite lundi par le président d’organiser des élections législatives anticipées. D’après un sondage publié hier par le «Yedioth Aharonot», 50% des personnes interrogées se déclarent en faveur de cette idée et 39% y sont hostiles. Le sondage a été réalisé auprès d’un échantillon de 507 personnes, avec une marge d’erreur de 4,5%. «Bibi vit dans un état d’euphorie, replié dans son propre univers, coupé des réalités», a encore dit le chef de l’Etat israélien usant du sobriquet dont a horreur Netanyahu. «Le pays ne sait pas où le premier ministre l’emmène». Weizman, qui a contribué au traité de paix israélo-égyptien de 1979, s’est fréquemment opposé par le passé à l’actuel chef du gouvernement du Likoud à propos du rythme, ou plutôt de l’absence de rythme, du processus de paix. Il n’a pas le pouvoir d’arrêter la date des élections mais la proposition faite par cet homme populaire dans l’opinion enfonce un peu plus la crédibilité de Netanyahu. Ce dernier avait d’ailleurs immédiatement riposté à la première attaque lundi en affirmant haut et fort que l’actuelle législature du Parlement irait jusqu’à son terme normal, à la fin de l’an 2000. Le chef de l’Etat est revenu à la charge hier et a affirmé de nouveau: «Bibi m’a trompé plus d’une fois ou deux. Pour moi, la coupe est pleine». A ses détracteurs conservateurs qui l’accusent d’outrepasser ses prérogatives, il répond: «Quand on m’a demandé de mener des missions diplomatiques au nom du gouvernement et du premier ministre, personne ne m’a reproché à l’époque de faire trop de politique». Evoquant le processus de paix, dans l’impasse depuis 15 mois en raison de la reprise de la politique de colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, Weizman affirme au journal: «En matière de politique étrangère, Israël est de plus en plus isolé». Les travaillistes, qui n’ont pas oublié que lorsqu’ils étaient aux affaires, Weizman prônait un ralentissement de la dynamique de paix, ont critiqué sa «sortie». «Il a, certes, exprimé le sentiment de la population mais le chef de l’Etat ne devrait pas se risquer à évoquer ces dossiers», a commenté Raanan Cohen, secrétaire général du Parti travailliste. Conclusion sans appel de Nahum Barnea, éditorialiste politique du Yedioth Aharonot: «Pas un seul député de la Knesset n’a rangé ses affaires. L’appel du président Weizman en faveur d’élections anticipées est tombé dans l’oreille d’un sourd». (Reuters, AFP)
Le président israélien Ezer Weizman est reparti hier à l’assaut en accusant à nouveau Benjamin Netanyahu d’être «coupé des réalités» et de l’avoir trompé à plusieurs reprises. Comme il l’avait fait la veille, le premier ministre, Benjamin Netanyahu, a répliqué reprochant au chef de l’Etat de «dépasser les limites» et d’affaiblir la position d’Israël dans...