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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Polémique Hariri-Boueiz : Harb réfute les arguments du premier ministre

Boutros Harb, député de Batroun, a réfuté hier point par point, en se fondant sur des règles constitutionnelles, l’argumentation tenue lors de la dernière séance du Conseil des ministres par le chef du gouvernement Rafic Hariri et ses alliés pour justifier son voyage aux Etats-Unis, qu’il a effectué sans en référer au préalable au Conseil des ministres et en en ayant écarté le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz. Dans un communiqué, M. Harb critique notamment l’argument selon lequel M. Hariri n’était pas tenu d’informer le Conseil de ce déplacement puisque, d’une part, l’objet de sa visite aux Etats-Unis entrait dans le cadre des orientations politiques déjà définies par l’exécutif et, d’autre part, du fait que les frais du voyage ont été pris en charge par M. Hariri lui-même. Constitution à l’appui, M. Harb développe le principe selon lequel le premier ministre a pour prérogatives de «veiller aux travaux de l’administration et des services publics, de coordonner l’action des divers ministères et de donner ses directives pour la bonne marche du travail», mais non de «supplanter les ministres dans l’application de la politique du gouvernement, chacun dans le domaine qui lui est réservé». Evoquant en outre la présence du ministre d’Etat aux Finances Fouad Siniora aux côtés de M. Hariri lors de son voyage, le député souligne que la Constitution «ne donne pas le droit au chef du gouvernement de remplacer un ministre par un autre». «Si la visite du premier ministre avait pour but d’affirmer la politique de l’Etat en matière diplomatique, comment expliquer alors qu’il se soit fait accompagner par le ministre d’Etat aux Finances dans une mission qui, à ce qu’il semble, n’a rien de financier?» s’interroge M. Harb. «A supposer que les entretiens de M. Hariri ont dépassé la politique étrangère et porté sur des questions financières et monétaires, il reste que le Conseil des ministres serait dans l’ignorance de la teneur de ces entretiens», relève-t-il. Par ailleurs, poursuit M. Harb, «s’il et vrai que le chef du gouvernement prend en charge lui-même les frais de voyage d’une délégation officielle gouvernementale, cela signifie qu’il a accordé un don financier à l’Etat libanais. Or toute offre de don doit être soumise et approuvée par le Conseil des ministres». Sans une telle approbation, il y a «violation» de la loi et «il n’est pas permis que le premier ministre commette une telle violation et que le Conseil des ministres la laisse passer». Enfin, répondant à un autre argument selon lequel M. Hariri s’était concerté avec le chef de l’Etat Elias Hraoui à propos de son voyage, M. Harb a estimé qu’une telle concertation constituait «une action purement protocolaire qui, non seulement ne couvre pas la violation commise, mais confirme la volonté des hauts dirigeants d’accaparer personnellement le pouvoir». Le député conclut en donnant raison à Walid Joumblatt, ministre chargé des populations déplacées, qui, se déchaînant contre M. Hariri, proposait, dans une interview publiée hier par le journal An-Nahar, de «supprimer l’institution du Conseil des ministres, puisque l’Etat n’existe plus».
Boutros Harb, député de Batroun, a réfuté hier point par point, en se fondant sur des règles constitutionnelles, l’argumentation tenue lors de la dernière séance du Conseil des ministres par le chef du gouvernement Rafic Hariri et ses alliés pour justifier son voyage aux Etats-Unis, qu’il a effectué sans en référer au préalable au Conseil des ministres et en en ayant...