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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Conseil central de sécurité examine les incidents de Awkar et de Dora

Le Conseil central de sécurité se réunit aujourd’hui pour examiner la situation , après les secousses qui se sont produites, mardi à l’aube à Dora et dimanche à Awkar. Faisant le lien entre les deux incidents, et y voyant une tentative de «déstabilisation» d’inspiration israélienne, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, M. Nasri Lahoud, a délivré hier des mandats de recherche à tous les appareils de sécurité, leur demandant d’enquêter sur les commanditaires, exécutants et complices éventuels dans les deux incidents. On rappelle que deux roquettes ont explosé, dimanche, dans un verger situé à 800 ou 900 mètres du siège de l’ambassade américaine, à Awkar. Mardi à 1 heure du matin, une charge explosive avait détruit une voiture, à Dora, dont les deux occupants ont été tués. En dépit de leur caractère troublant, les deux incidents ont été minimisés par les cercles politiques et les milieux diplomatiques concernés, qui y ont vu une vaine tentative de ternir l’image d’un Liban stable, accueillant et sûr. Le marché des changes de Beyrouth n’a d’ailleurs pas réagi à ces «accidents de parcours». (VOIR PAGE 15). Le lien entre les deux incidents de Awkar et de Dora a été effectué par les sources de sécurité, sans que le fil conducteur qui les lierait éventuellement soit clairement établi, note-t-on. L’enquête a montré que l’un des deux hommes tués dans l’explosion de Dora — et non les deux, comme l’ont avancé d’abord les enquêteurs —, appartenait aux troupes de choc des «Forces libanaises» dissoutes, dont l’entraînement s’était autrefois déroulé en Israël. Un troisième incident de même nature que les deux premiers a été associé par les enquêteurs aux précédents: la découverte, près de l’établissement «Philka», dans la région du pont de la Quarantaine, de 22 grenades à main du type jadis utilisé par les «FL». Les 22 grenades, 12 défensives et 10 offensives, se trouvaient dans un sac déposé à proximité d’une benne à ordures, et les enquêteurs estiment que leur propriétaire a décidé de s’en débarrasser, de crainte d’une «chasse aux sorcières» touchant les anciens miliciens des «FL». Par ailleurs, l’enquête progresse en ce qui concerne l’explosion survenue mardi à 1 heure du matin, à Dora. Après avoir identifié les deux victimes, Nehmé Ziadé (30 ans) et Georges Dib (28 ans) et établi que Ziadé avait rang de lieutenant au sein des «Forces libanaises» dissoutes, les enquêteurs ont appris que l’homme, qui vivait en reclus, seul, dans le village de Torzaya ( Jbeil), depuis la dissolution des «Forces libanaises», s’était présenté à sa fiancée sous un nom d’emprunt. Au domicile de l’ancien milicien, l’armée a découvert du matériel explosif et des détonateurs. Sa fiancée a été interrogée hier par la police militaire. La Renault à bord de laquelle il se trouvait, au moment de l’explosion, et qui a été déchiquetée, avait été louée le 12 juin à la compagnie «Queen’s Auto», appartenant à Tanios Abou Saad et Georges Mikhaël Mouna. Le cadavre de l’homme a été identifié grâce à son porte-monnaie, retrouvé dans sa veste, et à l’intérieur duquel l’armée a retrouvé une somme de 710 dollars. Son cadavre devait être formellement identifié par son père, à la morgue de l’hôpital de Baabda, où il avait été transporté. Pour ce qui concerne l’incident de l’ambassade U.S., les enquêteurs ne sont pas très avancés. Toutes les personnes interpellées dimanche, dans le cadre des recherches entreprises, ont été relâchées. Le propriétaire du verger où les engins explosifs, des obus B-7, ont été découverts, M. Mansour Tohmé, a de même regagné son domicile, l’enquête ayant démontré que tous les dimanches, l’homme s’absente de chez lui toute la journée. Selon les milieux de l’enquête, les obus et le système de mise à feu ont été apportés sur place par des hommes qui les ont installés et sont vite repartis, ce qui, outre le fait que les obus étaient rouillés, justifierait qu’ils aient fait long feu. Alors que l’ambassadeur des Etats-Unis au Liban, Richard Jones, affirmait hier qu’il n’avait «aucun commentaire» à faire sur l’incident, la France, par la voix d’Anne Gazeau-Secret, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a condamné «l’action criminelle commise contre l’ambassade des Etats-Unis, un pays ami». «Nous sommes convaincus que les autorités libanaises feront tout pour réprimer ces agissements», a encore déclaré Anne Gazeau-Secret.
Le Conseil central de sécurité se réunit aujourd’hui pour examiner la situation , après les secousses qui se sont produites, mardi à l’aube à Dora et dimanche à Awkar. Faisant le lien entre les deux incidents, et y voyant une tentative de «déstabilisation» d’inspiration israélienne, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, M. Nasri Lahoud, a...