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Actualités - CHRONOLOGIE

Les combats auraient déjà fait des centaines de victimes Les ambassades, nouvelle cible des rebelles à Bissau (photo)

Des combats acharnés à l’arme légère et à l’artillerie se poursuivaient hier à Bissau, en proie depuis dix jours à une rébellion sanglante et où les tirs des mutins semblent désormais viser les ambassades étrangères. Les combats, qui auraient fait plusieurs centaines de morts selon certaines sources, opposent les rebelles de l’ancien chef d’état-major Ansumane Mané, retranchés dans le camp de Bra, vaste complexe militaire au nord de la ville, aux forces restées fidèles au président Vieira, soutenues par des troupes sénégalaises et de Guinée-Conakry. Après la représentation de l’Union européenne lundi, l’ambassade de France a été en partie détruite en début d’après-midi par un obus, qui n’a pas fait de blessés. Le personnel, protégé par des militaires français, a été évacué sur Dakar à bord d’une frégate portugaise. L’ambassadeur François Chappellet est resté sur place pour s’assurer qu’il ne reste plus de ressortissants français dans la capitale. Un réservoir de carburant de l’ambassade des Etats-Unis, dont le personnel avait été évacué vers la Gambie, a été touché lundi soir par un obus, mais les bâtiments n’ont pas été brûlés. Seule l’ambassade du Portugal, située au centre-ville, reste ouverte, toutes les autres missions ayant été fermées pour des raisons de sécurité. Alors que des tirs intensifs d’artillerie secouaient la ville, vidée de ses habitants, l’offensive des troupes sénégalaises s’est poursuivie mardi à l’intérieur du camp de Bra, où retentissaient des rafales d’armes automatiques. Leur intensité montre que d’âpres combats se poursuivent dans ce complexe militaire stratégique qui commande l’accès à l’aéroport international de Bissau et à toutes les routes menant à l’intérieur du pays. Le camp, piégé par des mines, dispose d’un important stock d’armes, de nombreux bunkers et de galeries souterraines où peuvent se cacher les insurgés, qui possèdent par ailleurs une artillerie mobile, notamment des orgues de Staline. 5000 étrangers évacués La situation était toujours très tendue hier à Bissau, où les combats auraient déjà fait, selon certaines sources, plusieurs centaines de morts. L’évêque de Bissau, Mgr Settimio Ferrazzetta, a lancé depuis Lisbonne un appel désespéré, affirmant que «des centaines de morts sont entassés dans les rues», que de nombreuses maisons sont détruites et que les deux tiers des habitants ont quitté la ville. L’offensive des troupes sénégalaises semble marquer le pas dans le camp retranché de Bra, dont la prise avait pourtant été annoncée samedi par l’état-major sénégalais à Dakar. La situation demeure «très favorable» aux forces sénégalaises, a assuré cet état-major, selon lequel le bilan des pertes militaires se chiffrait lundi soir à plus de 110 tués et un nombre indéterminé de blessés dans les rangs rebelles, contre 8 morts dans les rangs sénégalais. Des centaines d’étrangers attendent encore au port de Bissau leur évacuation par bateau, alors que plus de 5.000 étrangers, toutes nationalités confondues, sont déjà arrivés à Dakar. Bissau, capitale d’un des pays les plus pauvres du monde, s’est vidée d’une partie de sa population chassée par la peur et la faim. Les problèmes d’approvisionnement commencent à s’y poser de manière aiguë, incitant ses habitants à prendre le chemin de l’exode. Plusieurs tentatives de médiation ont été entreprises, en vain, ces derniers jours pour permettre l’ouverture de négociations entre les rebelles et les autorités légales. La dernière en date est venue du président gambien Yahya Jammeh qui a proposé au président Vieira et au chef des rebelles, le général Mané, de venir parlementer chez lui à Banjul. Une mission gambienne de bons offices, dirigée par le ministre des Affaires étrangères, Sedat Jobe, devait embarquer mardi soir à Banjul à bord de l’aviso français Drogou en route pour Bissau. Toutes les communications aériennes ont été interrompues à l’aéroport de Bissau, toujours aux mains des rebelles. L’Union européenne s’est déclarée mardi à Londres très inquiète face à la détérioration de la situation en Guinée-Bissau, où de nombreux réfugiés, affamés, tentent de gagner le Sénégal et la Guinée-Conakry. (Reuters, AFP)
Des combats acharnés à l’arme légère et à l’artillerie se poursuivaient hier à Bissau, en proie depuis dix jours à une rébellion sanglante et où les tirs des mutins semblent désormais viser les ambassades étrangères. Les combats, qui auraient fait plusieurs centaines de morts selon certaines sources, opposent les rebelles de l’ancien chef d’état-major Ansumane...