Des centaines de Chinoises indonésiennes de 10 à 55 ans ont été victimes d’une campagne organisée d’attaques, allant de la brimade, aux viols et aux meurtres lors des émeutes le mois dernier à Djakarta, mais aussi ailleurs dans le pays, rapporte le «New York Times». Le journal base ses informations sur les enquêtes de mouvements de défense des droits de l’homme et d’aide aux femmes après les émeutes qui avaient culminé les 13 et 15 mai à Djakarta et dans d’autres villes d’Indonésie. Des centaines de femmes traumatisées reçoivent actuellement une aide médicale ou psychologique dans divers hôpitaux de Djakarta, selon une association d’aide aux femmes. La plupart d’entre elles sont trop choquées et inquiètes de représailles pour évoquer facilement leur épreuve. Certaines se sont suicidées, a indiqué un humanitaire. Les attaques allaient des brimades aux actes actroces: obligation de se dévêtir, viols répétés sur la même personne avant d’être jetée dans des immeubles en flammes, ajoute le journal. Ces actions ont été le fait de groupes non identifiés. Mais les mouvements d’aide suspectent des membres des forces armées indonésiennes d’être derrière cette campagne très organisée ayant visé les femmes de la communauté chinoise. Albert Hasibuan, membre de la Commission nationale des droits de l’homme, a ainsi indiqué qu’un participant à ces exactions avait raconté avoir été recruté, payé et transporté par des hommes non identifiés lui ayant fourni pierres et engins incendiaires pour attaquer ses voisins chinois. La communauté chinoise avait été la première cible des violences de la mi-mai, dans lesquelles, selon certaines sources, 1.188 personnes ont été tuées et 101 autres blessées dans la seule zone de Djakarta. Le quartier Glodok (chinois) de Djakarta avait été ravagé par les flammes. (AFP)