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Actualités - CHRONOLOGIE

Le mécanisme d'échange de corps et de prisonniers bute sur d'ultimes difficultés Amal conteste l'accord intervenu entre Israël et le Hezbollah

Le mouvement Amal est intervenu hier dans l’affaire des pourparlers menés en vue d’un échange de prisonniers et de cadavres entre le Hezbollah et Israël, pour faire savoir qu’il n’est nullement concerné par ces négociations et qu’il refuse de remettre aux Israéliens les restes d’un soldat israélien tué durant l’opération de commando ratée de Ansarieh en septembre dernier. Une telle prise de position risque de torpiller l’accord auquel les Israéliens et le Hezbollah sont parvenus par l’intermédiaire du CICR pour l’échange de prisonniers libanais — pour la plupart des partisans de la formation intégriste — contre les restes du soldat tué à Ansarieh et dont Amal détient la tête. Le Hezbollah a confirmé hier l’accord sans annoncer la date fixée pour l’échange. Et pour cause: il reste encore des détails à régler concernant les modalités de l’échange. Amal s’est toutefois chargé de donner des précisions, annonçant que l’échange de corps et de prisonniers commencera à partir du 17 juin au niveau de la voie de passage de Kfarfalous. L’épreuve de force se poursuit donc entre le mouvement que préside M. Nabih Berry et le Hezbollah. Des sources politiques ont situé la prise de position d’Amal dans le cadre de la guerre larvée que les deux formations se livrent à travers l’élection des édiles municipaux, laissant entendre qu’Amal veut empêcher le Parti de Dieu de marquer un point et d’accroître sa popularité en obtenant la libération de plusieurs dizaines de prisonniers libanais détenus par Israël depuis de nombreuses années. Amal déplore que seuls 50 prisonniers seront libérés en échange des restes du soldat israélien. Le Hezbollah, faisant montre d’une grande circonspection, s’est pour sa part abstenu de donner des détails sur le nombre des détenus qui seront relâchés ou de révéler leurs noms, soulignant en termes de généralités que «près de 100 détenus et corps de combattants libanais» seront échangés contre ce qui reste de la dépouille du militaire israélien. Dans une déclaration à Télé-Liban le responsable du Hezbollah pour le Liban-Sud, cheikh Nabil Kaouk, a affirmé que sa formation avait obtenu «la libération ainsi que la récupération des corps de plus de 100 combattants» libanais contre la remise à Israël de la dépouille d’un de ses soldats d’élite tué en septembre 1997. Il a précisé que «les négociations étaient terminées» et que l’accord avait été conclu sur «l’identité des combattans et des corps, parmi lesquels figure la dépouille de Hadi Nasrallah», le fils du secrétaire général du Hezbollah, tué le 12 septembre dernier. Il s’est toutefois gardé de fixer une date pour l’opération d’échange, indiquant qu’il y «avait encore des questions logistiques à régler». Cheikh Kaouk a confirmé que deux chefs islamistes libanais, M. Moustapha Dirani et cheikh Abdel Karim Obeid, enlevés respectivement en mai 1994 et en juillet 1989 par des commandos israéliens au Liban, ne faisaient pas partie de l’échange. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affiché mardi son refus de libérer MM. Dirani et Obeid en affirmant qu’«il n’était pas question de libérer les pires terroristes». «Dès le départ, Israël a refusé de discuter de leur libération car il considère que leur problème est lié à celui du pilote» Ron Arad dont l’avion avait été abattu au-dessus du Liban en 1986 et qu’Israël croit toujours vivant, a indiqué cheikh Kaouk. Ron Arad avait été capturé par le mouvement Amal, mais M. Berri avait par la suite affirmé que le groupe qui le détenait avait fait dissidence et l’avait livré «à l’Iran». Le Hezbollah nie le détenir. Cheikh Kaouk a également indiqué que la majorité des personnes libérées et des corps étaient des combattants du Hezbollah. Il a en outre confirmé que les négociations indirectes entre Israël et le Hezbollah étaient menées par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ajoutant que le premier ministre libanais Rafic Hariri «y avait joué un rôle». Si le Hezbollah s’est abstenu de fournir des détails au sujet de l’accord conclu avec l’Etat, c’est précisément en raison des «questions logistiques» dont cheikh Kaouk a parlé. Des sources proches du dossier, citées par l’AFP, ont été plus précises en parlant de difficultés relatives au mécanisme de l’échange. Elles ont indiqué à ce propos que les négociations entreprises par l’intermédiaire du CICR ont permis de déboucher sur un accord concernant le nombre qui porte, en ce qui concerne le Liban, sur 60 prisonniers et 40 corps contre les restes du soldat israélien. Selon les mêmes sources, qui ont requis l’anonymat, il n’a toujours pas été possible de parvenir à un accord au sujet des modalités de l’échange. Cependant, Amal qui a réagi promptement à l’annonce d’un accord a indiqué que, «selon les informations en sa possession», l’échange de corps et de prisonniers commencera le 17 juin au niveau de la voie de jonction de Kfarfalous. Dans un communiqué, le mouvement de M. Berry a précisé qu’il n’est pas concerné par les négociations à ce sujet du moment qu’il n’y a pas participé, et a exprimé de fortes réserves sur le nombre «proposé pour l’échange», qu’il a jugé insuffisant. Il souhaite qu’un plus grand nombre de Libanais détenus dans les prisons à l’intérieur d’Israël soient libérés. Par conséquent, Amal a affirmé refuser de livrer ce qu’il a gardé du corps du soldat israélien, à savoir la tête. Le reste de la dépouille se trouve aux mains du Hezbollah. Ce dernier s’est abstenu de commenter ce communiqué. Selon des sources politiques, le Parti de Dieu ne veut pas mettre en péril l’accord auquel il est parvenu sur l’échange de prisonniers. Aussi, a-t-il préféré attendre avant de répondre à Amal qu’il accuse d’«exploiter la carte des prisonniers à des fins électorales et politiques», selon les mêmes sources. Et si le Hezbollah s’est gardé hier de révéler leur identité, de sources proches du mouvement Amal on a annoncé que l’Etat hébreu envisage de relâcher les 50 personnes suivantes de la prison de Khiyam: Nasser Alawa (Bint-Jbeil), Ali Fouani (Kounine), Chérif Atwi (Markaba), Samir Hamadé (Nabatiyé), Jihad Awada (Khiyam), Akram Alawiyé (Maroun el-Ras), Mahmoud Khcheiche (Khiyam), Ali Hazimé (Sarbine), Hassan Hammoud (Mays el-Jabal), Majd Zaraket (Markaba), Abbas Kabalan (Mays el-Jabal), Afif Hammoud (Kfar Hamam), Mohamed Khreiss (Khiyam), Hassan Awada (Khiyam), Fadi Ali (Hebbariyé), Ali Kachmad (Khiyam), Naaman Nasrallah (Ibl el-Saki), Séoud Abou Hadla (Imm el-Tout), Moussa Akacha (Yarine), Abdel Gharib Beydoun (Bint-Jbeil), Abdel Karim Hamiyé (Bint-Jbeil), Ali Hamadé (Aytaroun), Moussa Moustapha (Ramia), Ali Gharib (Tayr Harfa), Salamé Mahmoud (Houla), Zeid Barakat (Choueyya), Nazih Abou Kays (Hebbariyé), Hussein Moubarak (Markaba), Amine Termos (Talloussa), Moufid Abboud (Houla), Lafi Masri (Beyrouth), Négib Abboud (Houla), Youssef Termos (Talloussa), Mohamed Hijazi (son village d’origine n’est pas précisé), Raja Abou Hammine (Hebbariyé), Hussein Marada (Hermel), Hussein Moucacher (Beit Yahoune), Jaafar Dib (Blat), Zouheir Daher (Chébaa), Jawdat Ismaël (Beyrouth), Tarek Kanso (Beyrouth), Hussein Hammoud (Kfar Kila), Nazih Moustapha (Houla), Wasfi Taher (Houla), Mohamed Hammoud (Hebbariyeh), Abdel Amir Khcheiche (Khiyam), Ali Mohamed Ali (Ayta el-Chaab), Hassan Hussein (Houla), Abbas Hijazi (Aytaroun), Kamal Hamadé (Aytaroun).
Le mouvement Amal est intervenu hier dans l’affaire des pourparlers menés en vue d’un échange de prisonniers et de cadavres entre le Hezbollah et Israël, pour faire savoir qu’il n’est nullement concerné par ces négociations et qu’il refuse de remettre aux Israéliens les restes d’un soldat israélien tué durant l’opération de commando ratée de Ansarieh en...