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Actualités - CHRONOLOGIE

Mondial , Paris ! (photos)

Paris et ses monuments historiques ont été hier, à la veille du coup d’envoi du Mondial 98, la scène somptueuse d’un grand spectacle de rues placé sous le sceau du bizarre et conduit par quatre robots hauts comme des immeubles. Etalé dans le temps (plus de quatre heures) et dans l’espace (plusieurs kilomètres de cortèges partis de quatre points cardinaux de la capitale), cette fête du football a, dans une chaleur lourde, attiré moins de public que prévu: la police décomptait 200.000 personnes à 21h00, alors qu’un million était attendu par les organisateurs. L’apogée de ces festivités, devant un obélisque de Louxor habillé en trophée de la Coupe du Monde et baigné de vert fluo, s’est néanmoins déroulé dans une place de la Concorde comble (80.000 spectateurs). Supporters, notamment Ecossais et Brésiliens, nombreux quelques heures avant le match inaugural opposant leurs deux équipes, entretenaient l’allégresse dans les rues. Beaucoup de familles aussi, avec des enfants maquillés de tricolore, enveloppés de drapeaux. Les Brésiliens semblaient marquer une préférence pour le robot amérindien, les Africains étaient nombreux sur le parcours du titan incarnant leur continent. Colosses multicolores Certains Parisiens avaient peut-être préféré leur téléviseur (5 heures de direct assurées par TF1, avec 40 caméras et un hélicoptère), pour se régaler d’époustouflantes images des colosses bleu pâle et foncé, orange vif et jaune violent, dominant les arbres et frôlant les toits d’immeubles hausmanniens. Il n’y a eu aucun des ratés techniques qui étaient le cauchemar de Gad Weil et William Perkins, producteurs de ce spectacle de 50 millions de francs et de Jean-Pascal Lévy-Trumet, concepteur de ces défilés, d’un surréalisme mâtiné de look bande dessinée. Partis du Pont-Neuf, du Champ de Mars, de l’Opéra-Garnier, de l’Etoile, l’Asiatique Ho, l’Africain Moussa, l’Européen Roméo et l’Amérindien Pablo, quatre robots-prototypes hauts de 20 mètres, ont marché vaillamment — et très lentement, sécurité oblige — vers le rendez-vous final à la Concorde. Sur une musique obsédante, métissage d’ethno et de techno, ils ont rencontré sur leur route qui des insectes métalliques, qui une chenille ondulante, qui une «femme-Giacometti» — silhouette émaciée de 5 mètres de haut — des rayons de soleil mobiles, des brins d’herbe animés. Au total, 4.500 figurants, danseurs, acrobates, patineurs, échassiers, les ont escortés ou ont composé les tableaux vivants ponctuant les quatre parcours qui ont pris fin à la nuit tombée. En écho aux géants mécaniques, quatre «mini-géants» humains hauts de 2 mètres ont simulé des rencontres entre continents.Sous des applaudissements nourris, tous se sont retrouvés vers 22h30 à la Concorde, devenu terrain de jeu cyclopéen. Nouvelles images saisissantes des géants surgissant de la nuit parisienne, sur fond de tour Eiffel, de dôme doré des invalides, de fronton illuminé de l’Assemblée nationale. En six tableaux, ce final d’une heure a symbolisé, avec force, chorégraphies, percussions, jeux de lumière, la rencontre des cultures et la glorification du ballon rond. Les géants se sont transformés ensuite en dieux du stade, en recevant chacun un chiffre (comme ceux des maillots de joueurs). L’ensemble composait le millésime du Mondial 1998. (AFP, Reuters)
Paris et ses monuments historiques ont été hier, à la veille du coup d’envoi du Mondial 98, la scène somptueuse d’un grand spectacle de rues placé sous le sceau du bizarre et conduit par quatre robots hauts comme des immeubles. Etalé dans le temps (plus de quatre heures) et dans l’espace (plusieurs kilomètres de cortèges partis de quatre points cardinaux de la capitale),...