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Actualités - REPORTAGE

Nette avance de la liste consensuelle de Beyrouth Mais l'électorat de la capitale a, en général, boudé les urnes Match nul Amal-Hezbollah au Liban sud (photos)

Tout comme les deux précédents scrutins municipaux du Mont-Liban et du Liban-Nord, celui de Beyrouth et du Liban-Sud a bénéficié d’excellentes conditions sur les plans administratif et de la sécurité. Le vote s’est déroulé, compte tenu des données politiques du moment, dans un climat de transparence (NOS REPORTAGES PAGES 2, 3, 4, 5 ET 6). Les premiers résultats indiquent que la «liste consensuelle de Beyrouth», laborieusement mise au point au cours de tractations auxquelles ont été étroitement associés le président du Conseil, M. Rafic Hariri, et l’ancien ministre des Affaires étrangères, M. Fouad Boutros, l’emporterait sur la liste rivale présidée par M. Abdel Hamid Fakhoury. Le candidat ayant le moins de voix de la liste consensuelle, M. Fouad el-Oud (druze), aurait obtenu 11271 voix, contre 8046 voix au premier de la «liste de Beyrouth» de M. Abdel Hamid Fakhoury. Ces chiffres se basent sur le résultat du dépouillement d’environ 35% des bureaux de vote (329 bureaux de vote, sur 823). Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a annoncé hier soir que les résultats officiels de Beyrouth ne seront pas publiés avant ce soir, au meilleur des cas. Panachage confessionnel Le scrutin de Beyrouth a donné lieu à un suspense qui a duré toute la journée, et a été marqué par la circulation d’une foule de rumeurs sur le panachage confessionnel. De fait, certaines de ces rumeurs se sont confirmées. C’est ainsi que, dans certains bureaux de vote, et contrairement à une consigne très stricte lancée dans les milieux sunnites traditionnels, des listes comprenant 24 noms sunnites ont été massivement déposées. C’est notamment le cas dans le bureau masculin de Mazraa, où 88 bulletins portant 24 noms sunnites ont été déposés, contre 10 listes comprenant les noms de la liste consensuelle telle que formée, et comprenant 12 musulmans et 12 chrétiens. L’autre caractéristique du scrutin d’hier, à Beyrouth, est qu’il a été marqué par le plus faible taux de participation enregistré jusqu’à présent dans les élections municipales. Ainsi, ce taux n’a pas dépassé 35% dans la capitale. En comparaison, à Saïda, où s’affrontaient M. Moustapha Maarouf Saad et Mme Bahia Hariri, sœur du président du Conseil Rafic Hariri, ce taux de participation a atteint 65%. Il avoisinait les 50% dans la région de Tyr et a même pu atteindre 90% dans certaines localités des mohafazats du Liban-Sud et de Nabatiyé. A ce faible taux de participation, il existe des causes, sur lesquelles les analystes se pencheront dans les prochains jours. L’une d’entre elles serait la trop grande assurance de succès affichée par la «liste consensuelle» parrainée par le président du Conseil, qui aurait ainsi contribué à démobiliser l’électorat. Une autre cause serait la nature hétéroclite des listes en présence, qui aurait poussé les électeurs à se montrer sélectifs. C’est ainsi que M. Karim Pakradouni, vice-président du parti Kataëb, a annoncé en milieu de journée que le panachage sur base confessionnelle a «joué à plein». En troisième lieu, il convient de rappeler que des appels au boycottage du scrutin municipal ont émané du PNL et de certains milieux aounistes. Ces appels expliqueraient le faible taux de pourcentage enregistré dans les milieux chrétiens. Enfin, il est important de souligner que si, sur 390.000 électeurs à Beyrouth, 172.000 sont des chrétiens, ce chiffre est nominal, et qu’effectivement, l’électorat chrétien se situe autour de 80.000. Cet écart, dû à l’émigration provoquée par la guerre, est particulièrement frappant dans le cas de l’électorat arménien, évalué nominalement à 60.000 votants, alors qu’effectivement, il ne dépasse pas les 15.000. C’est d’ailleurs ce qui justifie sans doute le taux de participation particulièrement bas (10%), enregistré dans certains bureaux de vote comme Rmeil ou Medawar. Quelques objections ont été formulées, au sujet du scrutin de Beyrouth, par la liste menée par M. Abdel Hamid Fakhoury, ancien PDG de la MEA. Le président de la «liste de Beyrouth», rivale de la «liste consensuelle» s’est plaint du temps d’antenne trop réduit accordé par les médias à sa liste, tandis que son colistier, M. Kamal Hamdan, rejoint sur ce point par M. Gebran Tuéni, se plaignait d’une politisation à outrance du scrutin, dominé par la hantise de la représentation chrétienne, qui a faussé le choix des électeurs. Parallèlement au déroulement du scrutin, des voix se sont élevées hier en faveur d’une révision de la loi municipale. Le premier à le faire a été M. Fouad Boutros, l’un des parrains de la «liste consensuelle» de Beyrouth. L’ancien ministre des Affaires étrangères a déclaré que «le caractère confessionnel de la loi municipale a été éliminé prématurément», et a plaidé pour un découpage administratif en petites circonscriptions dans lesquelles les électeurs et les candidats se connaissent. M. Boutros voit dans le panachage, ou dans le choix très sélectif opéré par certains électeurs, la confirmation de la justesse de ce point de vue. Des déclarations émanant du président Sélim Hoss, du ministre des Transports, M. Omar Meskaoui, et de certaines personnalités de l’opposition, comme M. Massoud Achkar (courant aouniste), ont toutes souligné la nécessité de l’amendement de la loi municipale. Au sujet des résultats des autres grandes batailles municipales, hier, les données disponibles ont fait état, en cours de soirée, d’un coude à coude des listes parrainées, à Saïda, par M. Moustapha Saad et Mme Bahia Hariri. En fin de nuit, toutefois, il apparaissait que la liste de coalition Hariri-Jamaa islamiya-Nazih Bizri pourrait remporter la majorité des sièges du conseil municipal. A Tyr, les élections municipales seraient vraisemblablement remportées par la liste appuyée par le mouvement Amal. A égalité dans les bureaux chiites, la liste Amal aurait bénéficié, dans la seconde plus grande ville du Sud, de l’apport des voix chrétiennes et sunnites. Mais ce succès ne se reproduirait pas au niveau du Liban-Sud tout entier, où les municipalités seraient réparties, à égalité, entre les listes appuyées par le mouvement Amal et les listes du Hezbollah. Par contre, dans la ville de Nabatiyé, le duel Amal-Hezbollah se serait soldé à l’avantage du Hezbollah, et le Hezbollah aurait obtenu 17 des 21 sièges municipaux. En ce qui concerne l’élection de moukhtars, des sources du Hezbollah indiquaient que le parti de Dieu a fait élire 110 de ses candidats contre 30 seulement au mouvement Amal.
Tout comme les deux précédents scrutins municipaux du Mont-Liban et du Liban-Nord, celui de Beyrouth et du Liban-Sud a bénéficié d’excellentes conditions sur les plans administratif et de la sécurité. Le vote s’est déroulé, compte tenu des données politiques du moment, dans un climat de transparence (NOS REPORTAGES PAGES 2, 3, 4, 5 ET 6). Les premiers résultats indiquent...