Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

L'ONU se mobilise contre la drogue

Les Nations Unies, en session spéciale du 8 au 10 juin à New York, vont tenter d’apporter une «réponse globale à une menace globale», le trafic de drogues, et adopter un ambitieux programme de lutte sur dix ans. L’architecte de cette session spéciale est l’UNDCP (Programme international des Nations Unies pour le contrôle des drogues), une agence de l’ONU opérationnelle depuis 1991, dont le siège est à Vienne et dirigée par l’Italien Pino Arlacchi, spécialisé au départ dans la lutte contre la mafia. Le constat de l’UNDCP est simple: le trafic de drogue est une «menace globale», car il ne concerne pas seulement la production et la distribution de drogues mais aussi les réseaux mafieux de blanchiment d’argent. Seule une «réponse globale» — la coopération policière, judiciaire, financière des Etats — peut alors en venir à bout. Lors de cette session, les Etats membres vont devoir s’engager sur un programme de réduction de la demande de drogues et d’élimination progressive des cultures de feuilles de coca, plants de cannabis et de pavot. Ils vont également devoir s’engager sur une meilleure coopération dans le démantèlement des réseaux de blanchiment d’argent, et dans les gels d’avoirs. «Aujourd’hui, plus de 200 millions de personnes se droguent, depuis les enfants des rues qui reniflent la colle, jusqu’aux adolescents qui prennent des pilules d’Ecstasy et les utilisateurs de drogues dures comme l’héroïne», estime l’UNDCP. «Dans certains pays, plus de 20% des vols sont commis par des drogués pour pouvoir payer leur drogue, et les revenus des drogues financent quelques-uns des plus terribles conflits religieux et ethniques», selon l’UNDCP. Pour autant, l’UNDCP relève que la communauté internationale a des atouts. «A la veille du nouveau millénaire, nous avons l’opportunité sans précédent de bâtir un monde sans drogues: nous avons une base solide de connaissances et d’expertise, de nouvelles technologies sophistiquées, et la volonté unie des gouvernements du monde». Améliorer la coopération La session spéciale de l’ONU va notamment devoir améliorer la coopération déjà existante entre les Etats sur les transferts de certains produits chimiques. «L’un des défis les plus sérieux dans la lutte internationale contre le trafic de drogue est depuis quelques années la fuite de produits chimiques utilisés pour fabriquer des drogues, dont les amphétamines et autres drogues synthétiques», selon l’UNDCP. Les participants à cette session vont également devoir se pencher sur l’une des grandes nouveautés du trafic de drogues: les «stimulants de type amphétamine» (ATS), drogues de synthèse clandestines les plus courantes, dont les saisies annuelles ont augmenté de 16% entre 1978 et 1993. «Aujourd’hui, environ 30 millions de personnes en consomment», selon l’UNDCP. Les Etats membres vont devoir poursuivre l’harmonisation de leurs législations en termes d’extraditions, d’assistance mutuelle légale et de «livraisons surveillées» qui consistent à suivre un chargement de drogue pour remonter une filière. La session spéciale doit aborder la question du «blanchiment d’argent qui, issu du trafic de drogues et d’autres infractions graves, s’est répandu dans le monde entier et touche tous les pays». Une convention de 1988 sur la saisie et la confiscation de biens liés au blanchiment d’argent est encore insuffisamment appliquée. Les Etats membres devraient enfin adopter une «Déclaration de principes fondateurs pour une réduction de la demande de drogues», et s’engager à poursuivre une stratégie d’élimination de la production de drogue, entamée il y a environ dix ans et qui porte ses fruits, à condition, selon l’UNDCP, qu’elle s’accompagne de programmes de développement de ces régions, généralement parmi les plus défavorisées du monde. (AFP)
Les Nations Unies, en session spéciale du 8 au 10 juin à New York, vont tenter d’apporter une «réponse globale à une menace globale», le trafic de drogues, et adopter un ambitieux programme de lutte sur dix ans. L’architecte de cette session spéciale est l’UNDCP (Programme international des Nations Unies pour le contrôle des drogues), une agence de l’ONU...