Ouverture du procès Gucci à Milan

La première audience du procès des assassins présumés de Maurizio Gucci, héritier de la célèbre marque familiale italienne de produits de luxe, s’est ouverte devant la cour d’assises de Milan (nord). Cinq personnes, dont l’ex-femme de la victime, Patrizia Reggiani, sont accusées dans ce procès où se mêlent les querelles familiales, les jalousies, et l’argent à profusion. Patrizia Reggiani, 50 ans, qui est accusée d’avoir commandité ce crime et d’avoir payé 600 millions de lires (350.000 dollars) aux exécutants, n’était pas présente. A l’ouverture de l’audience, Giovanni Maria Dedola, l’avocat de la principale accusée, a demandé le report de l’audience à une date ultérieure parce que le second avocat de sa cliente, Gaetano Pecorella, ne pouvait être présent en raison d’un débat à la cour constitutionnelle. Les autres accusés sont une magicienne de Naples, Pina Auriemma, et un portier de restaurant, Ivano Savioni, l’un et l’autre considérés comme des intermédiaires. Les deux derniers accusés sont l’assassin présumé Benedetto Ceraulo, et le chauffeur Orazio Cicala. Le procès devra permettre de reconstituer ce qui s’est passé pendant la matinée du 27 mars 1995, à l’entrée d’un immeuble de prestige dans une rue du centre de Milan, lorsque Maurizio Gucci fut tué de trois coups de pistolet tirés par un homme qui a également blessé le concierge de l’immeuble, et a ensuite pris la fuite en automobile avec un complice. Maurizio Gucci, assassiné à l’âge de 46 ans, était l’un des derniers héritiers de la célèbre et turbulente famille florentine dont les produits de luxe portent les deux «G» croisés, en souvenir du fondateur de l’entreprise: Guccio Gucci. Dans cette famille nombreuse, les disputes, les querelles d’affaires et les démêlés avec la justice constituaient une tradition bien établie. Après l’assassinat de Maurizio Gucci, Patrizia Reggiani a déclaré: «Humainement, j’en suis désolée, mais je ne peux pas dire la même chose sur le plan personnel». Elle affirme que les assassins se sont joués d’elle, en s’appuyant sur son aversion déclarée à l’égard de Maurizio Gucci, pour affirmer qu’elle avait commandité le crime. (AFP)