«Toutes ces salades sont venues parce que mon nom se termine par une voyelle», déclarait Frank Sinatra lorsqu’étaient évoqués ses liens avec la mafia et le grand banditisme. Tout au long de sa carrière, livres et reportages sont revenus sur ses amitiés présumées avec des grands noms de la mafia: Lucky Luciano, Joseph Fishetti, cousin d’Al Capone, Carlo Gambino, ancien «parrain» qui figura un jour en compagnie du «crooner» sur une photo, ou bien encore Jimmy Fratianno, un gangster repenti. En 1972, Sinatra avait comparu devant la commission sur les activités de la mafia. La commission avait dû batailler pendant deux ans pour qu’il accepte de se présenter. Devant ses refus répétés, elle avait délivré un mandat d’arrêt contre lui. Lors de son audition, Sinatra avait reconnu avoir rencontré Goetano Luchese, ancien chef d’une famille de mafiosos new-yorkais. En 1963, le Bureau de contrôle des jeux du Nevada lui avait retiré sa licence d’exploitation d’un casino de Las Vegas. Le bureau lui reprochait notamment l’aide qu’il avait apportée à Salvatore «Momo» Giancana, considéré alors comme un des grands pontes de la mafia. Le 14 février 1981, grâce à son amitié avec le président Ronald Reagan, le chanteur avait retrouvé le droit d’exploiter l’établissement de jeux. La carrière du chanteur et comédien fut jalonnée de bagarres et d’insultes, avec les journalistes notamment. En 1973, il avait traité une chroniqueuse mondaine de «prostituée à deux dollars». En 1975, la BBC avait dû présenter ses excuses et verser des intérêts «substantiels» à Sinatra pour la diffusion d’une émission dans laquelle étaient évoqués ses liens avec la mafia. (AFP)