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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Dans un violent réquisitoire contre Hariri Wakim affirme que le contrat avec le Canada sur la poste au Liban est illégal

C’est un véritable réquisitoire que M. Najah Wakim, député de Beyrouth, a prononcé hier contre le chef du gouvernement et que les médias officiels (Télé-Liban, l’ANI) se sont abstenus de rapporter. Le parlementaire a tenu hier, Place de l’Etoile, une conférence de presse pour commenter le discours prononcé mardi par M. Rafic Hariri durant la cérémonie organisée pour la pose de la première pierre de la Cité universitaire de l’UL à Hadeth, ainsi que les propos qu’il avait tenus dans son interview au quotidien égyptien «Al-Ahram». M. Wakim a commencé par s’attaquer à la politique d’endettement suivie par l’Etat, estimant que «certaines personnes au pouvoir, avec à leur tête M. Rafic Hariri, veulent privatiser tous (les services publics) et confier des départements stratégiques et fondamentaux à un capital étranger suspect». Après avoir noté que le gouvernement examine pour le moment la possibilité de privatiser les secteurs de l’eau, de la poste et de l’électricité et œuvre à long terme en vue de confier aussi au secteur privé la gestion du port de Beyrouth, de l’aéroport et des transports publics, M. Wakim a dénoncé la conclusion du contrat entre le CDR et un consortium canadien constitué de la Canada Posts Systems Management Limited et de la PROFAC Management Limited pour la privatisation de la poste. Selon lui, ce genre d’accord doit faire l’objet d’une loi, conformément à l’article 89 de la Constitution. L’article en question stipule qu’«aucune concession ayant pour objet l’exploitation d’une richesse naturelle du pays ou un service d’utilité publique, ni aucun monopole ne pourra être accordé qu’en vertu d’une loi et pour un temps limité». En vertu du contrat conclu entre le CDR et la CPSML, un joint-venture libano-canadien doit être constitué, la Liban-post, et obtiendra une concession de douze ans renouvelable pour trois années supplémentaires. Les atteintes à la Constitution M. Wakim a affirmé sa volonté de soulever cette affaire durant la session extraordinaire de la Chambre. Selon lui, si l’Exécutif s’abstient d’ouvrir cette session, «plus de la moitié des députés signeront une pétition afin d’en imposer l’ouverture pour que le Parlement puisse se saisir de cette affaire». Il a expliqué qu’il savait «depuis trois ans que c’est ce consortium qui décrochera le contrat. Je n’ignorais pas non plus que deux autres sociétés canadiennes avaient présenté une meilleure offre, mais je sais que M. Hariri a obtenu une importante commission en contrepartie de ce marché et c’est un des proches de M. Hariri, l’ancien ministre des P. et T. qui connaît exactement le montant de cette commission». Le député a ensuite contesté le chiffre (35%) avancé par le ministre d’Etat aux Finances, M. Fouad Siniora, pour déterminer le déficit budgétaire durant la première moitié de cette année. Selon M. Wakim, le taux réel du déficit est de près de 53,7%. «Si M. Siniora a pu avancer le chiffre de 35%, c’est parce que l’Etat a gelé le paiement de sommes qu’il doit jusqu’après l’élection présidentielle et ce, pour des raisons que nul n’ignore», a-t-il dit en insistant sur l’importance de la dette publique qui équivaut, selon lui, à 200% du Produit national brut. M. Wakim a ensuite mis en garde contre un projet de loi «en voie d’élaboration par la commission de modernisation des lois relevant du ministère de la Justice et permettant la réduction de 30% du nombre des employés auprès des sociétés étrangères, donc les firmes à qui les services publics seront confiés». Mettant en garde contre la montée du chômage, le député s’est étonné de ce que le chef du gouvernement puisse évoquer la modernisation de l’administration. «Qui a engagé des fonctionnaires corrompus? Qui a généralisé la corruption à (tous les départements de) l’administration? N’est-ce pas M. Hariri?». Commentant ensuite les propos du chef du gouvernement au sujet de la présence des milices au sein de l’Etat, M. Wakim a accusé le président du Conseil de compter parmi ses proches des personnes qui étaient impliquées dans la guerre et de vouloir présenter la candidature de l’un d’eux, M. Johnny Abdo, à la première magistrature de l’Etat. «Comment peut-il dès lors parler des forces de la guerre? Il est étonnant que cet homme (M. Hariri) compte autant sur la duperie et sur la faculté des Libanais à oublier. Toutes ces forces qu’il met en cause, n’ont-elles pas reconnu qu’elles étaient payées et armées par M. Hariri? Qui a donné de l’argent tout au long de la guerre aux diverses milices? Qui a financé la destruction du centre-ville?», s’est enfin interrogé M. Wakim.
C’est un véritable réquisitoire que M. Najah Wakim, député de Beyrouth, a prononcé hier contre le chef du gouvernement et que les médias officiels (Télé-Liban, l’ANI) se sont abstenus de rapporter. Le parlementaire a tenu hier, Place de l’Etoile, une conférence de presse pour commenter le discours prononcé mardi par M. Rafic Hariri durant la cérémonie organisée pour...