Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Confusion à la CGTL à la veille de l'élection d'un nouveau président de la centrale Hardane après avoir reçu Abou Rizk : le ministère est à égale distance de tout le monde

A la veille de l’élection de son nouveau président, le Conseil exécutif de la Confédération générale des Travailleurs au Liban s’est réuni hier au siège de la centrale à Badaro. La réunion s’est terminée dans la confusion et sur des déclarations contradictoires. Le désaccord entre les dirigeants syndicalistes a atteint un tel point qu’ils ne pouvaient affirmer s’il y a eu quorum ou pas lors de cette réunion. La réunion des syndicalistes avait pour seul objectif de demander officiellement à M. Ghanim Zoghbi, président démissionnaire, de revenir sur sa décision. Mais le défaut, officiellement constaté par la suite, de quorum a bouleversé ces plans, et les élections anticipées devraient se dérouler aujourd’hui comme prévu. La seule possibilité d’un ajournement serait une lettre conjointe du secrétaire général et du vice-président de la CGTL demandant au ministère du Travail le report des élections. D’autre part, la visite de M. Elias Abou Rizk, candidat apparemment favori pour ces élections, au ministre du Travail Assaad Hardane, a également marqué cette journée précédant le scrutin. Douze fédérations ont participé à la réunion d’hier, alors que seize étaient absentes. M. Zoghbi et les candidats Georges Harb et Béchara Chehia étaient également absents. Il n’y a pas eu quorum, puisque sur 56 personnes, 20 seulement se sont présentées, alors qu’il en aurait fallu 29. Des déclarations contradictoires ont été faites à l’issue de la réunion, notamment sur la tenue des élections aujourd’hui. L’ajournement des élections demeurait une possibilité hier parce que, selon un document du directeur général du ministère du Travail, M. Saliba, celui-ci n’aurait pas reçu les listes électorales trois jours avant les élections. D’autre part, M. Boutros Saadé, président de l’Union des syndicalistes, a même révélé qu’hier matin «deux listes comportant des noms différents ont été envoyées au ministère». Les fédérations présentes ont quand même tenu une réunion afin de discuter de la situation, à l’issue de laquelle des déclarations assez contradictoires ont été faites par les syndicalistes. Ainsi, les deux vice-présidents, Walid Joueidy et Riyad Saab, ont émis des avis contradictoires sur la possibilité du maintien des élections pour aujourd’hui. M. Joueidy a considéré que «les élections ne devraient pas se tenir dans cette atmosphère, et elles n’auront certainement pas lieu». Quant à M. Saab, il a dit que «rien n’empêcherait la tenue du scrutin si le quorum est atteint au cours de la réunion» d’aujourd’hui). Les syndicalistes n’étaient même pas d’accord sur le quorum de la réunion qu’ils venaient de tenir. Alors que M. Saadeddine Sakr, secrétaire général, a clairement expliqué qu’il n’y avait pas eu quorum, et que les élections auront lieu en principe aujourd’hui, M. Joueidy a déclaré: «Il y a diverses façons de faire le calcul relatif au quorum: si nous excluons les fédérations qui ont fait partie pendant plus d’un an de la «CGTL autonome», on peut considérer qu’il y a 44 membres seulement et non pas 56. Cela signifie que les membres présents suffisent pour constituer un quorum puisqu’ils sont au nombre de 22 (deux étant malades mais ayant exprimé leur volonté de venir). Les décisions prises ici peuvent donc être considérées comme légitimes, et je vous dis qu’il n’y aura pas d’élection demain dans une pareille atmosphère, et que nous demandons à M. Zoghbi de revenir sur sa démission». Il était donc pratiquement impossible d’obtenir une réponse définitive sur la question. Démissions Par ailleurs, M. Joueidy a critiqué la candidature de M. Abou Rizk: «Il n’est pas possible que nous ayons si peu de dignité pour accepter qu’il revienne à la tête d’un organisme qu’il a critiqué pendant plus d’un an sans avoir présenté ses excuses. Pourquoi devrait-il intégrer six fédérations à la CGTL et en exclure douze autres?». En outre, il a annoncé des démissions au sein du conseil exécutif, la sienne comprise. Il a nommé entre autres Georges Hajj et Georges Abi Haïdar. Le premier a précisé à «L’Orient-Le Jour» que sa démission a été refusée. Le second a indiqué que «nous ne pouvons présenter notre démission de cette façon-là, sans avoir consulté les Unions que nous représentons». M. Joueidy, lui-même, a retiré plus tard sa déclaration à propos d’une éventuelle démission. Il ne semble pas, cependant, qu’il y ait une volonté de boycott des élections de la part des syndicalistes, qui ont presque unanimement déclaré qu’ils seraient présents afin de voter pour le candidat de leur choix. M. Sakr a précisé que «nous avons toujours six candidats en lice». Interrogé sur ce qui arriverait au cas où les élections n’auraient pas lieu, M. Georges Hajj, président de l’Union des banques, a dit: «L’un des vice-présidents devra remplir la fonction». Par ailleurs, sur les tiraillements au sein de la CGTL, il a ajouté que «ce qui se passe est une mascarade, et la centrale syndicale est divisée par une lutte entre le président du Conseil et le chef du Parlement». M. Boutros Saadé, président de l’Union des syndicats, a, quant à lui, insisté sur la nécessité d’arriver à un accord avant les élections. «Le vote n’est qu’une formalité. Il faut un accord préalable pour élire un président. A mon avis, il faut que les élections soient ajournées car même si M. Abou Rizk l’emporte, il y aura quand même douze fédérations insatisfaites du résultat. Nous étions divisés à moins que cela». Il a par ailleurs déploré le manque de règlements intérieurs précis à la CGTL. Visite d’Abou Rizk à Hardane D’autre part, un événement a marqué la journée: Elias Abou Rizk a rencontré le ministre du Travail, Assaad Hardane. C’est la première rencontre entre les deux hommes depuis les élections, d’autant plus qu’ils étaient rivaux pendant les élections législatives de 1996. A l’issue d’une réunion qui a duré une heure trente, M. Hardane a déclaré que «l’initiative de M. Abou Rizk pour réaliser l’union de la CGTL est très courageuse, et il est normal qu’il visite le ministère à la veille des élections». Il a ajouté que «les initiatives de ce genre doivent mener à une véritable harmonie au sein de la CGTL». Et de poursuivre: «Le ministère se place à une même distance de tout le monde, en tant qu’observateur de la bonne marche des élections». Interrogé sur sa position au cas où M. Zoghbi retirerait sa démission, il a déclaré que «la CGTL est une institution indépendante et je respecterai toute décision prise par son conseil exécutif». Pour sa part, M. Abou Rizk a expliqué les raisons de la présentation de sa candidature: «Il fallait réaliser l’union de la centrale syndicale après tous les problèmes qui se posent aux ouvriers actuellement comme les licenciements en masse par exemple. L’indépendance et l’union de la CGTL sont des priorités. Et il était normal que je visite M. Hardane à la veille des élections». Le cas des employés de Soliver Par ailleurs, des membres du comité de suivi des ouvriers licenciés de l’usine Soliver ont pris la parole hier, pendant que la réunion du comité exécutif de la CGTL se déroulait au siège de la centrale à Badaro. M. Hussein Jaafar, membre du syndicat de la Grande mécanique, a parlé en leur nom, exprimant l’espoir que «les syndicalistes mettront autant d’énergie à traiter le dossier des licenciements en masse qu’à préparer les élections». Il a rappelé que «les employés licenciés continueront à organiser des sit-in à la CGTL, devant le Parlement et le palais gouvernemental». «Malgré l’intervention de grands responsables, la situation ne s’améliore pas», a-t-il conclu.
A la veille de l’élection de son nouveau président, le Conseil exécutif de la Confédération générale des Travailleurs au Liban s’est réuni hier au siège de la centrale à Badaro. La réunion s’est terminée dans la confusion et sur des déclarations contradictoires. Le désaccord entre les dirigeants syndicalistes a atteint un tel point qu’ils ne pouvaient affirmer...