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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Jugeant qu'il est vivant, mais tout juste Washington menace de se retirer temporairement du processus de paix

Les Etats-Unis n’ont pas exclu de «se retirer temporairement» du processus de paix au Proche-Orient, jugeant que celui-ci «est vivant, mais tout juste» et que son issue est «incertaine», selon le secrétaire d’Etat adjoint responsable pour la région Martin Indyk. M. Indyk, qui témoignait devant la commission des Affaires internationales de la Chambre des représentants, a ajouté que pour que le dialogue puisse progresser, Palestiniens et Israéliens devraient «à nouveau apprendre à travailler directement ensemble». «Ils ont perdu l’habitude de se parler face à face» et comptent systématiquement sur les Etats-Unis pour servir de médiateur, y compris pour négocier des problèmes mineurs — par exemple l’utilisation d’une rue à Gaza — a souligné M. Indyk. Les Etats-Unis, a ajouté M. Indyk, «ne savent plus très bien quoi inventer» pour tenter de faire avancer le processus de paix. Le responsable a également rappelé que l’accord intérimaire entre les deux parties prendra fin en mai prochain et il a mis en garde contre d’éventuelles mesures unilatérales, qui auraient «des conséquences désastreuses». Par ailleurs, en l’absence de progrès dans les négociations entre Israéliens et Palestiniens, «il a été impossible de réaliser des progrès dans toute autre direction» et notamment dans les négociations entre Israël d’une part et la Syrie et le Liban de l’autre, a-t-il déclaré. Interrogé sur l’initiative franco-égyptienne visant à relancer le processus de paix, M. Indyk a estimé «que cela ne serait pas très utile en ce moment». «Nous estimons que ce n’est pas le sujet pour le moment», a-t-il ajouté. Le dialogue direct entre Palestiniens et Israéliens a repris au cours des dernières heures, quoique timidement. Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a jugé à cet égard que «le fossé reste toujours aussi large». «Les Israéliens nous ont présenté leurs idées et nous avons expliqué notre point de vue; mais les positions des deux parties sont restées inchangées», a-t-il souligné. «Nous avons dit aux Israéliens que la seule loi qui peut être appliquée en zone palestinienne, que ce soit une réserve naturelle ou un site archéologique, est la loi palestinienne», a-t-il dit. Nouvelle rencontre M. Erakat a retrouvé mercredi ses interlocuteurs israéliens qu’il avait rencontrés la veille à Tel-Aviv, à savoir le secrétaire général du gouvernement, Danny Naveh, et un conseiller du premier ministre, Yitzhak Molkho. M. Erakat a affirmé que les pourparlers allaient se poursuivre, malgré le blocage. Un nouvel entretien entre MM. Erakat et Naveh est prévu pour aujourd’hui jeudi. Selon M. Erakat, les résultats des discussions seront soumis au président Yasser Arafat lorsqu’il reviendra jeudi soir du Maroc. Pour essayer de débloquer le processus de paix, enlisé depuis 16 mois, les Etats-Unis ont proposé à Israël, en vain pour le moment, d’évacuer 13% de la Cisjordanie, s’ajoutant aux 27% déjà contrôlés, totalement ou partiellement, par les Palestiniens. La semaine dernière, Israël a suggéré de limiter les prérogatives palestiniennes dans 3 des 13% à évacuer. Selon la presse israélienne, la proposition prévoit de créer une «réserve naturelle» dans une zone désertique, au sud-est de Bethléem, où les Palestiniens n’auraient pas le droit de construire. L’Autorité palestinienne a rejeté cette idée et a menacé de suspendre les discussions avec Israël, insistant pour l’application pleine et entière de la proposition américaine. «Nous avons dit aux Israéliens que tout transfert de territoire devait être conforme à l’accord intérimaire (d’autonomie). Nous avons rejeté la création de nouveaux types de territoires», a expliqué M. Erakat. L’accord intérimaire, signé en septembre 1995, a divisé la Cisjordanie en trois zones, la zone A, sous autonomie palestinienne (3% du territoire, correspondant aux villes), la zone B (24% du territoire), sous contrôle mixte, et la zone C (73% du territoire) sous occupation militaire directe. Selon un nouvel accord israélo-palestinien signé en janvier 1997, Israël aurait dû effectuer ensuite trois retraits successifs des zones rurales de Cisjordanie, avant la mi-1998. Mais aucun de ces retraits n’a eu lieu. «Nous avons confirmé notre position, qui est conforme aux accords, selon laquelle le système légal et la responsabilité de la sécurité, dans les zones qui doivent être transférées à l’Autorité palestinienne, doivent être entre les mains des Palestiniens et de personne d’autre», a affirmé M. Erakat.
Les Etats-Unis n’ont pas exclu de «se retirer temporairement» du processus de paix au Proche-Orient, jugeant que celui-ci «est vivant, mais tout juste» et que son issue est «incertaine», selon le secrétaire d’Etat adjoint responsable pour la région Martin Indyk. M. Indyk, qui témoignait devant la commission des Affaires internationales de la Chambre des représentants, a...