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Actualités - CHRONOLOGIE

425 : appui sans équipage du Caire à la position libanaise Amr Moussa : la politique israélienne doit être cohérente sur tous les volets (photo)

Les entretiens officiels du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, au Caire, se sont achevés, hier, par un appui sans équivoque de l’Egypte à l’attitude du Liban à l’égard de la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud. Au second jour de sa visite officielle en Egypte, le président du Conseil a rencontré son homologue égyptien, Kamal el-Ganzouri, ainsi que le ministre égyptiens des A.E. Amr Moussa. Ce dernier a donné le ton des entretiens libano-égyptiens, en soulignant la nécessité de garder à l’esprit que la solution de la crise régionale doit être «globale», pour déboucher sur une paix réelle. Autrement dit, selon le ministre égyptien des A.E., quelqu’habile que soit la proposition israélienne de retrait du Sud, celle-ci se doit de réfléter une politique israélienne cohérente, sur les trois volets palestinien, syrien et libanais. Une cohérence qui manque totalement, pour le moment, à la politique israélienne. La seconde journée de M. Hariri au Caire a compris une rencontre avec son homologue égyptien Kamal el-Ganzouri, au siège de la présidence du Conseil. Cet aspect de la visite de M. Hariri au Caire, dont la date avait été fixée avant le lancement de la campagne diplomatique du Liban, a porté essentiellement sur les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays, et les moyens de les renforcer. M. Hariri devait préciser à l’issue de l’entretien qu’il a examiné un accord sur les échanges industriels entre le Liban et l’Egypte, ainsi que sur certains produits agricoles, conformément à un calendrier convenu entre les deux pays. Les accords, qui sont sous étude, seront communiqués bientôt au gouvernement égyptien, a précisé M. Hariri, qui a ajouté que les «obstacles» qui entravaient les échanges commerciaux entre le Liban et l’Egypte, «ont été levés, dans leur grande majorité», et qu’une réunion du Haut comité libano-égyptien s’impose désormais. Il y a lieu de signaler que le chef du gouvernement avait, auparavant, reçu le ministre égyptien du Financement et du Commerce extérieur, M. Ahmed Joueyli, avec lequel il avait examiné les moyens de renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays. Par ailleurs, M. Rafic Hariri a reçu le ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa. Ce dernier devait déclarer à l’issue de son entretien que les positions du Caire et de Beyrouth se rejoignent sur la nécessité d’appuyer les efforts du Liban pour «récupérer la partie méridionale de son territoire», un développement qui fait partie du «processus de paix plus large qui vise à obtenir l’évacuation des territoires palestinien, libanais et syrien». «Nous avons examiné les moyens d’appliquer inconditionnellement les résolutions 425 et 426 de l’ONU, et l’importance d’une acceptation saine et correcte de la résolution 425 et des mécanismes qu’elle suppose, a déclaré à la presse M. Moussa. Nous réaffirmons la position officielle de l’Egypte, qui consiste à approuver les décisions prises par le Liban à l’égard de cette initiative. Le retrait du Sud, pour important et bienvenu qu’il soit, ne saurait être accepté à n’importe quelle condition qui viderait la 425 de son contenu. De ce fait, il existe coordination et accord entre nous et le Liban à ce sujet». «L’acceptation de la 425 par Israël a-t-il pour but de détourner l’attention du volet palestinien?». A cette question, M. Moussa a répondu: «Nous ne pensons pas qu’il soit possible de détourner l’attention de la communauté arabe et internationale du volet palestinien, ou de tout autre volet du processus de paix. Faire avancer un volet ne signifie nullement ne pas faire avancer un autre, et un retrait inconditionnel du Liban ne signifie pas le non-retrait de la Syrie ou de la Palestine. Tous les volets sont d’actualité, et il faut agir dans toutes les directions, pour obtenir un retrait total de toutes les terres arabes occupées». Et d’ajouter: «Il faut résoudre le conflit arabo-israélien sur les trois volets restants, et non sur un seul volet seulement. Nous sommes à présent absorbés par la situation palestinienne et l’attitude israélienne intransigeante, mais il n’empêche que nous sommes également occupés par le volet libanais et le volet syrien». «Soyons logiques avec nous-mêmes et parlons un langage que comprendrait également les Israéliens, a ajouté M. Moussa. Le blocage sur un volet reflète une politique déterminée, et cette politique qui a débouché sur un blocage quelque part, débouchera ailleurs sur un autre blocage. Il ne s’agit pas de compenser un blocage ici par une ouverture ailleurs, à moins qu’il ne s’agisse d’un blocage de nature technique ou immédiate, non d’un blocage dû à une politique. La politique israélienne doit changer. Ne nous leurrons pas en déclarant qu’un blocage ici peut être traité par une ouverture là». M. Moussa a enfin évoqué la possibilité de la tenue d’un sommet arabe, précisant que les contacts entre les chefs d’Etat et rois arabes sont permanents, eu égard à l’impasse évidente où se trouve en ce moment le processus de paix . Pour sa part, M. Hariri a estimé improbable, dans les circonstances actuelles, la convocation d’un sommet arabe. Le retour du chef du gouvernement est prévu pour aujourd’hui. Notons que le chef du gouvernement était accompagné, au cours de sa visite, par le ministre de l’Information Bassem el-Sabeh, qui a été reçu hier par son homologue égyptien Safouat Charif. Message de Boueiz à Albright Parallèlement à la visite officielle de M. Hariri en Egypte, le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz a rencontré hier les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité. M. Boueiz, apprend-on, a remis à l’ambassadeur des Etats-Unis une lettre destinée au secrétaire d’Etat Madeleine Albright, se contentant d’exposer aux autres ambassadeurs la teneur d’un message adressé par le Liban à leurs gouvernements respectifs, par l’intermédiaire de ses ambassadeurs dans les capitales concernées. Dans ce message, le Liban réaffirme que la proposition israélienne est «une manœuvre» et se montre attaché à une interprétation restrictive de la résolution 425. Le Liban s’y déclare aussi disposé à «parler au secrétaire général de l’ ONU», et à s’entendre avec Israël, par ce biais, sur un calendrier précis de retraits. M. Boueiz poursuivra aujourd’hui ses contacts diplomatiques, en recevant les ambassadeurs des pays de l’Union européenne, les ambassadeurs arabes et ceux des pays sud-américains. A une étape ultérieure, une tournée conjointe Hariri-Boueiz dans les capitales des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité serait envisagée. (VOIR PAGE 2).
Les entretiens officiels du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, au Caire, se sont achevés, hier, par un appui sans équivoque de l’Egypte à l’attitude du Liban à l’égard de la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud. Au second jour de sa visite officielle en Egypte, le président du Conseil a rencontré son homologue égyptien, Kamal el-Ganzouri,...