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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Boueiz pas très enthousiaste pour rencontrer Annan (photos)

Le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz a affirmé hier qu’il n’était pas «très enthousiaste» à l’idée d’une rencontre à Paris avec le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, parce que, selon lui, M. Annan n’apportait rien de neuf avec lui au sujet de la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud. M. Boueiz était interrogé lors d’un point de presse au palais Bustros sur les causes de l’annulation de la rencontre qui aurait dû avoir lieu hier dans la capitale française entre le premier ministre Rafic Hariri et M. Annan. «Le chef du gouvernement m’avait contacté pour me proposer de me rendre avec lui à Paris afin d’y rencontrer Kofi Annan. J’avais répondu que, dans la mesure où M. Annan n’apportait rien de neuf avec lui, et puisque sa visite en France avait d’autres objectifs, il n’était pas nécessaire d’inquiéter l’opinion et de donner l’impression qu’il y avait du nouveau (au sujet de la 425) en allant à sa rencontre», a dit M. Boueiz. «Je n’étais donc pas très enthousiaste à l’idée d’une rencontre avec le secrétaire général, tant qu’il n’y aurait rien de nouveau dans ses positions, et d’autant que nous lui avions exposé le point de vue libanais lors de sa visite à Beyrouth (en mars dernier) et dans la lettre que je lui ai adressée par la suite», a-t-il ajouté, soulignant qu’il fallait à présent attendre l’entrevue du secrétaire général avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Celle-ci est prévue normalement le 15 mai. «Après, on verra», a dit le chef de la diplomatie. Netanyahu refuse la paix Interrogé sur l’annulation du sommet de Washington, due à l’attitude de M. Netanyahu, M. Boueiz a estimé qu’après cet incident, «il est désormais clair que, comme nous le disions depuis son élection (en mai 1996), Netanyahu est un homme qui refuse la paix dans cette région». «Je le répète. Je suis convaincu que Netanyahu est, pour des raisons idéologiques tenant à sa vision d’Israël, opposé à la paix et ne permettrait pas qu’elle voie le jour. C’est ce que nous disions dès après son élection, bien que certains aient voulu continuer à faire croire que le processus de paix demeurait vivant, et qu’il y avait toujours de l’espoir de parvenir à une solution quelconque», a-t-il déclaré. «Jusqu’ici, le seul souci du gouvernement israélien était de réussir une manœuvre médiatique plutôt que de parvenir à une paix juste, globale et réelle. Et quand j’affirme que les choses sont aujourd’hui claires, je veux dire par là que lorsque l’Etat hébreu a été contraint d’accepter uniquement des conditions minimales, posées par les Etats-Unis, il s’est avéré que même ce minimum était inacceptable pour lui», a expliqué M. Boueiz. Selon lui, «la balle se trouve donc aujourd’hui dans le camp des Etats-Unis, et la question qui se pose est de savoir jusqu’où l’Administration américaine, qui est consciente à la fois de la réalité de la situation et de son rôle de superpuissance, serait capable d’aller dans l’application de sa politique». «Nous ne demandons pas aux Etats-Unis d’appliquer une politique arabe; nous leur demandons de faire valoir une politique américaine souveraine», a-t-il poursuivi, affirmant «craindre réellement que des pressions israéliennes qui s’exerceraient par le biais des groupes et des lobbies aux Etats-Unis, et en particulier au sein du Sénat, ne parviennent à prendre le dessus sur les décisions de l’Exécutif américain et ne paralysent son rôle». «Il revient à présent aux Etats-Unis de décider s’ils veulent vraiment poursuivre leur rôle de parrain du processus de paix sur les bases de la conférence de Madrid», a conclu le ministre des Affaires étrangères. Les relations libano-nigériennes Sur un autre plan, M. Boueiz s’est entretenu hier avec son homologue nigérien, Sambo Sidibou, arrivé dimanche soir à Beyrouth pour une visite de vingt-quatre heures. Les discussions ont principalement porté sur les relations bilatérales et la situation des émigrés libanais au Niger, qui forment une colonie d’environ 1.000 personnes. Au cours d’une conférence de presse tenue à l’issue de la rencontre, M. Boueiz a indiqué avoir évoqué avec son homologue «la relance des relations politiques et diplomatiques entre le Liban et le Niger» et s’être entendu avec lui sur la nécessité du renforcement des liens économiques. Pour sa part, M. Sidibou a mis l’accent sur le rôle «dynamique» de la colonie libanaise dans son pays, notamment après la décision du gouvernement nigérien de libéraliser l’économie du pays. Interrogé sur les raisons de l’inexistence d’une ambassade du Niger à Beyrouth, le ministre a expliqué que cela était dû uniquement à des raisons budgétaires. Il a précisé qu’il s’était entendu avec M. Boueiz sur la nomination d’un consul honoraire du Niger au Liban, et que le choix était déjà fait, mais qu’il serait annoncé à son retour chez lui. Par ailleurs, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Zafer el-Hassan a reçu hier au palais Bustros l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Beyrouth David Ross Mac Lennan et s’est entretenu avec lui notamment de l’échec du sommet de Washington et des perspectives du processus de paix au Proche-Orient. A l’issue de l’entretien, M. Mac Lennan a indiqué à la presse avoir remis à M. Hassan une copie de la déclaration finale de la réunion des ministres des Affaires étrangères et des Finances du G-8, qui s’est récemment tenue en Grande-Bretagne. Signalons enfin que le secrétaire général du palais Bustros doit se rendre aujourd’hui au Caire pour des entretiens avec les responsables au ministère égyptien des Affaires étrangères, ainsi qu’au siège de la Ligue arabe.
Le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz a affirmé hier qu’il n’était pas «très enthousiaste» à l’idée d’une rencontre à Paris avec le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, parce que, selon lui, M. Annan n’apportait rien de neuf avec lui au sujet de la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud. M. Boueiz était...