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Actualités - REPORTAGE

La bataille des municipales Les efforts de conciliation ont échoué Tiraillements politiques à Jounieh faute d'une liste commune

A l’instar des autres régions libanaises, la bataille des élections municipales prend un visage politique à Jounieh, et on y retrouve quasiment les mêmes alliances et les mêmes conflits qui dominent la région du Kesrouan et le pays en général. Ainsi, à l’heure actuelle, trois listes principales seraient en gestation: deux représentent des pôles du pouvoir et une troisième l’opposition. Des efforts ont été déployés, par l’ancien ministre George Frem, notamment, en vue de créer une liste unique où tous les courants seraient représentés, mais ces efforts n’ont de toute évidence pas encore abouti, et ils ont été gelés avec le voyage de M. Frem, hier, pour le Vatican. Les listes se répartissent comme suit: l’une présidée par M. Jœ el-Bone (frère du député Mansour el-Bone avec l’appui du député Elias el-Khazen); la seconde présidée par M.Haïkal el-Khazen (frère du député Rochaid el-Khazen, soutenu par le ministre des Affaires étrangères, Farès Boueiz); et la troisième représentant les principaux courants de l’opposition (courant aouniste, Parti national libéral et opposition Kataëb). Il y a dans le conseil municipal de Jounieh 18 postes (le président inclus) pour lesquels des candidats devront être élus. Deux courants proches du pouvoir se partagent donc la scène: Farès Boueiz et Rochaid el-Khazen, d’une part, Mansour el-Bone et Elias el-Khazen, d’autre part. Bref, les mêmes alliances qui ont été nouées lors des dernières élections législatives. Des observateurs ont également vu là le traditionnel conflit Hraoui-Hariri. Toutes les tentatives de créer une liste de coalition qui éviterait à la ville une dure bataille électorale ont échoué, malgré les nombreux efforts déployés par des personnalités de la ville. M. Frem avait en fait tenu plusieurs réunions à l’issue desquelles il avait proposé une liste de 14 noms (donc encore incomplète) dans laquelle toutes les tendances politiques citées plus haut seraient représentées. Les réponses devaient être données par les différentes parties avant mercredi dernier, mais certaines personnalités (le député el-Bone notamment) se sont abstenues, ce qui a fait échouer cette tentative, du moins jusqu’à nouvel ordre. Les raisons de cet échec, selon certaines sources, seraient en relation avec le mécontentement de certains quant à leur représentativité au sein de la liste de la coalition. D’autres imputent cet échec à des pressions politiques Quoi qu’il en soit, les deux listes telles qu’elles se présentent actuellement auraient pour candidats à la présidence et la vice-présidence du conseil municipal, Haïkal el-Khazen et Elie Boueiz pour la première, et Jœ el-Bone et Joseph Chahine pour la seconde. Mais au fait, pourquoi insister sur la nécessité d’une liste commune et ne pas laisser la bataille électorale se poursuivre normalement? M. Fawzi Adaimi, président du syndicat des hôpitaux et l’une des personnalités qui s’efforcent de trouver un consensus pour la création d’une liste de coalition, souligne sur ce plan: «Les municipalités sont des administrations qui s’occupent des affaires des gens et qui sont supposées être très proches du peuple. Or cette bataille municipale s’est transformée en véritable conflit politique, ce qui ne sied pas à une telle administration. Si une seule liste est formée, les éléments les plus qualifiés qui se seront présentés pourront y être inclus sans problèmes et loin des tensions politiques. En effet, les candidats aux municipales doivent être des personnes compétentes dans leur domaine et au niveau des relations humaines, pouvant par conséquent assurer le progrès de la région de Jounieh. De plus, une liste commune serait homogène, et nous éviterons que les conflits actuels ne se transposent au sein de la municipalité à l’avenir». M. Naji Audi, avocat et candidat (l’opposition), précise que «le consensus est important pour deux raisons principales: il évite à la ville une bataille qui aura pour conséquence des vainqueurs et des vaincus, ce qui créera des conflits au sein de la nouvelle administration, et il contribuera à faire de la municipalité une véritable institution, loin des tensions politiques». Il ajoute que son courant, bien que favorable au consensus, se refuse à des alliances politiques avec les deux listes du pouvoir, même si une troisième liste risque de se heurter aux deux autres. Quoi qu’il en soit, les élections municipales à Jounieh offrent aujourd’hui le spectacle de tiraillements politiques entre les différentes forces sur le terrain, à tel point que la fonction même de la municipalité, à savoir une administration au service du peuple et du progrès, semble être oubliée. Comme le fait remarquer M. Adaïmi, «il est primordial que les personnes qui vont être élues à la municipalité le soient pour leur compétence, parce que la ville a besoin de ces potentialités nouvelles pour être en mesure de suivre l’évolution de la situation au Liban et au Moyen-Orient».
A l’instar des autres régions libanaises, la bataille des élections municipales prend un visage politique à Jounieh, et on y retrouve quasiment les mêmes alliances et les mêmes conflits qui dominent la région du Kesrouan et le pays en général. Ainsi, à l’heure actuelle, trois listes principales seraient en gestation: deux représentent des pôles du pouvoir et une...