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Actualités - ANALYSE

Diplomatie - Bilan de l'année écoulée La reconnaissance par Israël de la 425 : une victoire pour le Liban (photo)

De toute évidence, l’année 1998 fut riche pour le Liban en démarches diplomatiques effectuées dans plus d’une direction par le Premier ministre Rafic Hariri et le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz. Les efforts de Beyrouth étaient naturellement axés sur la fin de l’occupation israélienne du Sud et de la Békaa-Ouest, conformément à la résolution 425 de l’Onu stipulant le retrait inconditionnel d’Israël du Liban. D’autre part, le Cabinet Hariri a tout fait pour stimuler une relance des négociations de paix dans leurs deux volets libanais et syrien, tout en restant attaché aux principes énoncés à la conférence de Madrid comme bases de négociations. Par ailleurs, Beyrouth a rejeté les accords de Wye River parce que ceux-là n’ont guère tenu compte des droits du peuple palestinien et de sa présence massive au Liban. Sur un autre plan, les autorités officielles ont insisté plus d’une fois sur l’importance du rôle de l’Union européenne dans le processus de paix au Moyen-Orient. Tout en reconnaissant le rôle primordial des États-Unis dans ce cadre, elles n’ont pas manqué de souligner la nécessité de mettre à profit les bonnes relations qu’entretiennent certains pays de l’UE – comme la France et la Grande-Bretagne – avec plusieurs États de la région. Les trois victoires du Liban Selon des sources diplomatiques, le Liban aurait enregistré au cours de l’année écoulée trois victoires importantes : – Pour la première fois depuis 1978, l’État hébreu a reconnu la résolution 425, et son Premier ministre Benjamin Netanyahu a notifié le secrétaire général des Nations unies de sa disposition à la mettre en application. – Tel-Aviv a reconnu sa défaite militaire face à la résistance, avouant son incapacité à repousser les attaques incessantes des combattants libanais contre les positions de son armée. Cet échec n’a pas manqué de se répercuter de manière négative sur la situation politique à l’intérieur d’Israël. Des dissensions sont nées, de ce fait, au sein même du gouvernement et entre les partis politiques. Le président du Conseil Rafic Hariri a tenté de mettre à profit cette situation en multipliant ses contacts diplomatiques avec nombre de personnalités étrangères, en l’occurrence : le secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, le président américain Bill Clinton, le chef de l’État français, M. Jacques Chirac, le président égyptien, Hosni Moubarak… – La troisième victoire dont peut se glorifier le Liban est son accession à la présidence des pays arabes dans le cadre du projet de partenariat euro-méditerranéen. Les tensions diplomatiques On se souvient qu’au début de l’année, les signes d’une crise diplomatique entre Beyrouth et Alger ont commencé à poindre du fait que le gouvernement libanais avait proposé sa médiation en vue de régler les problèmes internes de l’Algérie. Les autorités algériennes ont alors convoqué l’ambassadeur du Liban à Alger, Abdel Majid Kassir, pour dénoncer «l’ingérence de Beyrouth dans les affaires intérieures» du pays. Certes, les choses ont fini par s’arranger mais, entre-temps, les relations entre les deux États se sont sérieusement détériorées. On se rappelle aussi qu’après l’assassinat d’un opposant irakien au Liban en 1994, les relations avaient été rompues avec Bagdad. Or à la fin de l’été 1998, le gouvernement Hariri a décidé d’y envoyer un fonctionnaire pour assumer un certain nombre de tâches consulaires indispensables. Les activités de Boueiz En février de cette année, le chef de la diplomatie, M. Farès Boueiz, s’est rendu à Moscou où il a insisté sur l’importance du rôle de la Russie en tant que parrain du processus de paix dans la région, à l’instar des États-Unis. Puis il a visité le Vatican au mois d’avril, reprochant notamment au Saint-Siège d’avoir reconnu l’État hébreu avant même qu’un progrès quelconque ne soit enregistré au niveau de l’opération de paix. Le 14 mars, M. Boueiz a participé à la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays islamiques à Doha. En juin, il a représenté les États arabes à la conférence euro-méditerranéenne de Palerme. Signalons enfin la participation du chef de la diplomatie libanaise à la réunion ordinaire de la Ligue arabe qui a eu lieu les 12 et 13 septembre derniers. Les membres de l’instance arabe ont alors voté à l’unanimité les deux recommandations du Liban concernant la nécessité d’appliquer la résolution 425 et de la libération des détenus libanais dans les prisons israéliennes. Relations paradoxales avec Washington Deux hauts responsables américains, les secrétaires au Commerce et à la Santé, David Hale et Dona Chelala, ont successivement visité le Liban à la fin de l’année mettant ainsi un terme définitif au boycott de Washington. Et pourtant, Beyrouth n’avait guère ménagé les États-Unis en dénonçant d’abord la frappe militaire américaine contre une usine pharmaceutique au Soudan. Le Cabinet Hariri n’a pas hésité non plus à ignorer l’Administration américaine lorsque celle-ci l’a encouragé à accepter la proposition israélienne d’appliquer la résolution 425. Par ailleurs, deux visites majeures ont marqué l’année 98 au Liban : celle, fin mai, du président français Jacques Chirac, et celle du secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, au mois de mars. Cette dernière visite ne se limitait évidemment pas à une simple cérémonie d’inauguration du siège de l’Escwa au centre-ville. En effet, M. Annan a profité de cette occasion pour examiner en profondeur avec les hauts responsables libanais la reconnaissance piégée par Israël de la 425. Nombreuses sont également les tournées effectuées par les ministres des Affaires étrangères de divers pays parmi lesquels nous citerons : la France (à deux reprises), la Suède, la Syrie, la Grande-Bretagne, l’Autriche, l’Iran, le Nigeria, l’Arménie, la Bulgarie, la Tunisie et l’Irak.
De toute évidence, l’année 1998 fut riche pour le Liban en démarches diplomatiques effectuées dans plus d’une direction par le Premier ministre Rafic Hariri et le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz. Les efforts de Beyrouth étaient naturellement axés sur la fin de l’occupation israélienne du Sud et de la Békaa-Ouest, conformément à la résolution 425 de...