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Actualités - ANALYSE

A travers la loi électorale, un nouveau paysage politique

Selon une personnalité influente «le présent régime va bouleverser tout le paysage politique du pays, à travers la loi électorale qu’il va mettre sur pied sans tarder. L’objectif principal est de promouvoir le brassage national, en érodant les aspérités du système confessionnaliste. Il est en effet grand temps de redresser une déviation dangereuse que l’application tronquée de Taëf n’a fait qu’exacerber ces dernières années. Jamais les clivages et la méfiance réciproque n’ont en effet été aussi forts que du temps de la troïka. Les dirigeants précédents ont suscité un climat empoisonné qu’il faut assainir de toute urgence. Et le meilleur moyen c’est évidemment de changer le système électoral…» Cette source, qui ne cache pas son admiration pour le général Émile Lahoud, note qu’il a «tout de suite donné le ton par la formation d’un Cabinet où les apolitiques dominent. Et par des désignations qui ont marqué un début d’abolition progressive du confessionnalisme politique. En effet si la part des communautés a été respectée, comme le veut la Constitution pour les postes de première catégorie, par contre la règle tacite des chasses gardées a été mise de côté. La direction de la Sûreté générale, apanage traditionnel des maronites, a été ainsi confiée à un chiite tandis qu’un maronite était désigné à la tête de la Sûreté d’État jusque-là réservée aux chiites». On ne sait pas qui gagne au change… Selon le néo-loyaliste cité «c’est le pays, car ce qui compte avant tout c’est le rendement et l’efficacité». Une façon gentille de dire qu’il n’y a pas de maronite capable de diriger la S.G. La personnalité reprend : «Cependant le sens du civisme national, de l’allégeance prioritaire au drapeau, ne pourra vraiment progresser chez les Libanais qu’à travers une nouvelle loi électorale permettant une représentation fidèle, pointue, égale, équitable, des différentes composantes socio-géopolitiques du pays. Dans un premier temps, il faudra prendre soin des équilibres régionaux et communautaires, tout en encourageant le brassage. Comme Taëf l’a bien prévu, avant de mettre le cap sur une union, une osmose totale de la société politique, il faut passer par l’incontournable étape de l’entente nationale. C’est à partir du consensus entre les régions et les communautés que les Libanais se mettront à converger, pour marcher d’un même pas sur une même voie. Pour respecter Taëf, on garderait le mohafazat comme base de circonscription. Mais rien n’empêche, comme l’indique M. Nabih Berry, qu’on augmente considérablement le nombre de mohafazats, pour permettre des élections de proximité assurant une plus solide représentativité locale des députés. Taëf prévoit en effet une décentralisation devant entraîner un redécoupage administratif conséquent sur lequel on calquerait la configuration des districts électoraux». C’est dans ce même sens que va, apprend-on à l’Est, le projet que Dory Chamoun compte soumettre au gouvernement au nom de diverses formations politiques. L’accent y serait mis sur un fractionnement accentué des unités administratives et par conséquent des circonscriptions, pour se rapprocher de la formule du caza. Et pour éviter qu’il y ait deux poids deux mesures comme en 96 où, au mépris de l’avis du Conseil constitutionnel, le pouvoir avait opéré sur base du mohafazat dans certains cas et sur base du caza dans d’autres. La tendance serait maintenant d’instaurer dix circonscriptions. Les loyalistes parlent de procéder par cazas jumelés ( le Kesrouan et Jbeil par exemple). M. Walid Joumblatt exprime une préférence pour le caza tout court, voire même pour les circonscriptions uniques où on ne voterait que pour un seul député. Mais les chefs des grands blocs parlementaires comme M. Nabih Berry, sont pour les mohafazats. Et M. Hariri va même jusqu’à proposer de nouveau que le Liban tout entier ne fasse qu’une circonscription…
Selon une personnalité influente «le présent régime va bouleverser tout le paysage politique du pays, à travers la loi électorale qu’il va mettre sur pied sans tarder. L’objectif principal est de promouvoir le brassage national, en érodant les aspérités du système confessionnaliste. Il est en effet grand temps de redresser une déviation dangereuse que l’application...