Bourse Solidere sous forte pression

Manœuvres politiques ou simple phénomène économique ? Il est difficile dans l’immédiat d’apporter une réponse tranchée à cette interrogation. Mais le fait est là : pour la première fois, l’action de Solidere a été échangée hier au-dessous de sa valeur d’émission de 10 dollars. Les actions A (biens-fonds) et les actions B (apport numéraire) ont été vendues à 9,5 dollars avant de clôturer à la fermeture de la Bourse de Beyrouth à 10 dollars. Le marché a été marqué par des offres massives de vente qui n’ont pratiquement pas trouvé d’acquéreurs. Au total, près de 1,5 million d’actions A et 359 000 de type B ont été proposées, mais seulement 5 899 actions A et 1 555 actions B ont été échangées à 9,5 dollars. Cette chute au-dessous de la valeur d’émission paraît être une conséquence logique d’une lente évolution. L’un des membres du comité de la Bourse de Beyrouth, Nabil Aoun, a précisé à ce sujet à L’Orient-Le Jour que depuis trois ou quatre mois, les actions Solidere sont soumises à de fortes pressions dues essentiellement à la récession qui frappe le pays. Plusieurs experts n’excluent pas que la dernière chute de l’action de Solidere soit due à un facteur psychologique, certains milieux craignant que le nouveau gouvernement prenne des mesures portant atteinte à la société immobilière. Ces appréhensions sont infondées, affirment les experts en question, M. Sélim Hoss ayant souligné qu’il respectera les engagements de son prédécesseur. Quant aux milieux de M. Hariri, ils n’écartent pas l’éventualité d’un «complot politico-financier» contre l’ancien Premier ministre.