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Actualités - REPORTAGE

Urbanisme - Ancien nouveau centre ville Beyrouth retrouve ses souks (photos)

Le centre-ville renaît. Petit à petit les contours d’une cité que la guerre avait estompés se précisent.À travers une architecture qui a tenu à respecter, dans la mesure du possible, la «mémoire», le centre de Beyrouth fait peau neuve. Au détour de chaque ruelle, et à travers les façades superbes d’immeubles récemment rénovés, la présence fréquente de la pierre est là pour nous rappeler que l’ancienne ville n’a pas tout à fait disparu. Une dualité entre le passé et le futur qui ne trahit à aucun moment la vocation propre à la capitale, et qui est celle d’un vieux souvenir toujours porté vers l’avenir. Le projet des anciens souks, «consolidés» dans leurs, soubassements par un immense parking, et enrichis tout autour par une superstructure moderne à destination commerciale, vient s’inscrire dans cette optique. Nombreux sont ceux qui se souviennent encore du Souk Ayass, Souk Tawilé et du Souk el-Jamil. Les nostalgiques des dédales, sombres et encombrés de ces anciens centres commerciaux, doivent s’attendre à les voir bientôt ressurgir, à leur emplacement initial, comme par enchantement, avec un look un peu différent cette fois, qui ne trahit pas toutefois l’ancien cachet de la ville. Du moins, c’est ce qu’affirment les responsables de Solidere . Les vieux souks de Beyrouth, autrefois un des pivots les plus importants de la ville, devront en principe reprendre leurs activités commerciales à partir de l’an 2000. Considéré comme le projet immobilier le plus ambitieux de Solidere, la «reconstruction et l’aménagement des souks» vise à doter le centre-ville de 120 000 mètres carrés de superstructure comprenant bureaux, magasins, logements et espaces loisirs, auxquels s’ajouteront cafés, restaurants et esplanades, en plus du fameux parking de 4 étages qui fait à lui seul 100 000 mètres carrés de surface . En sous-sol, ce parc de stationnement qui peut contenir jusqu’à 2 500 véhicules, sera mis à la disposition des commerçants et des visiteurs. Le projet du parking et des souks coûtera 100 millions de dollars (sans compter le prix du terrain), un montant qui devrait en principe être amorti une fois les aménagements terminés et le projet commercialisé. Situé à proximité du quartier des hôtels, ‘l’ancien-nouveau’ centre de Beyrouth, aura pour vocation principale de redonner vie à cette partie de la capitale, autrefois considérée comme l’artère la plus importante du pays. Le projet retient certaines caractéristiques des souks traditionnels telles que l’ancien tracé des rues et les portes d’accès. Toutefois, il n’hésite pas à adopter une démarche novatrice pour répondre aux besoins du commerce contemporain. L’on regrettera bien sûr que le projet n’ait pas prévu de ressusciter dans leur aspect initial les souks, dont une majorité de Libanais ont gardé un souvenir attendri. Comme cette fameuse «Birket el-Aintabli», rendez-vous obligé des élégantes et de leur progéniture qui s’arrêtaient là pour une limonade, un «jellab» ou bien une «achtaliyeh»... Dans sa version rénovée, le projet comprend également cinq espaces en plein air ouverts au public et intègre des vestiges archéologiques tels que le site perso-phénicien et les parties préservées de la muraille médiévale de Beyrouth. Un grand magasin, un supermarché, un complexe de loisirs avec cinémas multiplex (8 salles), un centre de jeux électroniques, ainsi qu’une géode dotée d’un dôme et d’un système de projection tridimensionnelle, préfigurent le visage futuriste de la cité. Un marché de fleur, qui existait auparavant, viendra embaumer les lieux. Solidere promet également beaucoup d’espaces verts pour couronner le tout, histoire de se faire pardonner quelques impairs… L’ensemble du projet comprendra également un souk des bijoutiers et plus de 200 magasins, ainsi que des immeubles destinés à des fins commerciales, qui devraient accueillir le siège de plusieurs banques dans le prolongement de la rue Riad el-Solh. Aujourd’hui, les regards sont tournés vers ce côté de la ville. Le secteur Foch-Allenby et la région environnante, dont la rénovation est pratiquement achevée, est certainement une réussite dans son genre. Les Libanais attendent maintenant avec impatience la résurgence des vieux souks, eux qui n’ont pas oublié que le cœur de la ville a été, pendant très longtemps, le lieu par excellence où se tissaient les liens entre communautés et classes sociales, toutes catégories confondues. C’est un peu ce défi qu’entend relever Solidere, qui depuis quelque temps n’égarque aucun effort pour attirer les Beyrouthins dans ce secteur de la ville, dont certains quartiers sont encore envahis par la poussière de la reconstruction. Des événements culturels mémorables ont eu lieu ces deux dernières années, une manière d’inviter les résidents de la capitale et des banlieues à reprendre le chemin de ces lieux. Ce fut alors des manifestations telles que Souk el-Barghout (marché aux puces), qui, sous le thème des antiquités, n’a pas manqué de mettre en relief le cachet ‘patrimoine’ de la ville. Un festival de jazz, qui a regroupé, en septembre dernier, des musiciens libanais, a également été une occasion de charmer adultes et jeunes, et, recréer le temps d’un blues, une atmosphère authentiquement downtown. En attendant le retour de ‘Birket el-Aintabli’, des souks et de leur ‘bazar’ traditionnel, c’est une véritable cité des lumières que nous est offerte pour ces périodes de fêtes.
Le centre-ville renaît. Petit à petit les contours d’une cité que la guerre avait estompés se précisent.À travers une architecture qui a tenu à respecter, dans la mesure du possible, la «mémoire», le centre de Beyrouth fait peau neuve. Au détour de chaque ruelle, et à travers les façades superbes d’immeubles récemment rénovés, la présence fréquente de la pierre...