Gouvernement Deux mois d'efforts pour le nouveau projet de budget

Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a déclaré que le projet de budget pour l’année prochaine devra nécessiter deux mois d’efforts et de travail avant d’être terminé, révélant l’existence d’un accord en ce sens avec le Parlement. Lors d’une discussion à bâtons rompus avec les journalistes à sa sortie du Grand sérail, M. Hoss a déclaré que le plus important défi que le cabinet doit relever consiste à préparer un budget d’austérité dont les recettes ne seraient pas basées essentiellement sur les impôts et les taxes «qui constituent la principale source d’inquiétude des gens». Le projet de budget de 1999 inclura aussi le coût de l’échelle des salaires des fonctionnaires du secteur public dernièrement approuvée par le Parlement. Les ministres ont été chargés de réviser (à la baisse si possible) les budgets de leurs départements respectifs. Le ministre des Finances, M. Georges Corm, assure quant à lui le suivi et la coordination et examine tous les détails relatifs à ce dossier avec le chef du gouvernement. M. Hoss a indiqué que les différents ministères et entreprises publiques auraient recours à la règle du douzième provisoire en attendant que le projet de budget soit prêt. «La généralisation de la perception des impôts vise à améliorer les recettes», a d’autre part déclaré le chef du gouvernement, précisant par ailleurs que le dossier de l’audiovisuel «est à nouveau ouvert». Rappelons que le gouvernement a décidé lundi de récupérer le décret de répartition des fréquences des télévisions et des radios en prévision d’un réexamen approfondi de la loi 382/94 sur l’audiovisuel. Interrogé sur la décision de créer un siège permanent pour le Conseil des ministres (le rectorat de l’Université libanaise, près du Musée), M. Hoss a répondu : «En attendant que le bâtiment soit prêt à accueillir le Conseil des ministres, les réunions auront lieu au palais de Baabda. C’est le chef de l’État qui présidera les débats. Et quand il n’est pas présent, c’est moi-même qui le ferai». La question du budget a été longuement examinée hier lors d’une réunion entre M. Hoss et le président de la commission parlementaire des Finances, M. Khalil Hraoui. «Il n y a pas d’inconvénient à ce que le gouvernement prenne son temps pour élaborer un nouveau projet, a-t-il dit. La loi de finances doit en effet constituer l’ossature d’un plan économique et financier global. Cela est important d’autant que la réduction du déficit ne peut pas avoir lieu en un an. C’est un processus qui s’étale sur cinq ou six ans, et peut-être même davantage».