Des membres de la communauté arabe américaine et des groupes de gauche ont manifesté à travers les États-Unis contre les frappes américano-britanniques en Irak, demandant notamment la levée immédiate de l’embargo de l’Onu contre ce pays. Quelque 150 personnes, dont des membres d’une coalition de groupes de gauche et des Américains d’origine arabe ont manifesté dans le centre de Chicago (Illinois) aux cris de «Arrêtez le bombardement», «Destituez le menteur» ou encore «Nous ne voulons pas de votre guerre raciste» et «Nous ne coopérerons pas». «Je veux que cette campagne aérienne s’arrête», a déclaré Imad Shehade, un Américain d’origine palestinienne. «Prenez-vous-en à Saddam Hussein mais pas au peuple irakien», a-t-il dit. À Washington, quelque 50 personnes opposées aux frappes ont manifesté devant la Maison-Blanche sous étroite surveillance de la police, tandis qu’une manifestation similaire avait lieu à New York. Dans d’autres villes américaines, des leaders de la communauté arabe se sont dits «outrés» par la décision du président Bill Clinton de lancer des frappes à la veille du Ramadan. «Nous ne voyons pas de raison à cette réaction des États-Unis», a déclaré Oussama Siblani, responsable de l’Arab American News, à Dearborn (Michigan). Il s’agit de «faire diversion» juste avant le vote sur la destitution du président, selon lui. Siblani s’est dit très découragé d’apprendre que, selon les sondages, 73% des Américains étaient favorables aux frappes contre l’Irak. Il a dit avoir pourtant reçu de nombreux courriers électroniques d’Américains qui ne sont pas d’origine arabe et qui disent «avoir honte» de l’attaque américano-britannique. «Pourquoi risquer la vie d’autant de gens, surtout en cette période de l’année ?», a demandé Betool Jabbori, un fils d’immigrés irakiens résidant à Dearborn. «Nous trouvons très suspect le moment choisi et nous craignons que ces frappes ne fassent qu’aggraver la situation, renforçant Saddam Hussein au pouvoir et tuant des milliers de gens innocents», a-t-il dit.