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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Renaissance difficile, sur fond de péchés

Voici de très larges extraits de la déclaration ministérielle: «À la croisée de deux siècles au cours du premier desquels les Libanais ont goûté à la joie de l’Indépendance, à la grâce de la liberté, et durant lequel ils ont participé à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme (…), les Libanais se tiennent aujourd’hui au seuil d’un nouveau siècle , alourdis par les séquelles d’une guerre dont le feu s’est éteint et la cendre est retombée , se mêlant aux cendres d’une autre guerre qui l’a précédée, sur les lieux mêmes de la naissance du Christ (…) «Le Liban renaît aujourd’hui après une guerre de deux décennies, mais cette renaissance est difficile . Des difficultés l’entravent , dont l’effet se fait sentir dans les administrations et les associations civiles. Le régime sortant, qui a déclenché le mouvement de reconstruction, s’est achevé sur beaucoup de plaintes et de récriminations ; nous ne l’aurions pas relevé si certaines des personnalités marquantes de ce régime n’avaient elles-mêmes reconnu les erreurs commises. «Sur ce sombre fond d’erreurs et de péchés, le nouveau régime du président Émile Lahoud a été accueilli quasi unanimement comme celui du changement .Un changement qui est un refus de la situation présente (…). Notre gouvernement reprend à son compte cette aspiration , tout en accordant au régime sortant le crédit qui lui revient . Parmi ses réalisations marquantes, citons : «À l’actif du premier gouvernement (Ndlr :celui de M. Sélim Hoss), figurent la fin de la guerre, la disparition des lignes de démarcation, la fin de la division, l’insertion des réformes adoptées à Taëf dans la Constitution (…) «Sous le gouvernement de M. Omar Karamé, les milices furent dissoutes, les armes ramassées et un premier programme de reconstruction établi. «Sous le gouvernement de M. Rachid Solh furent organisées les premières élections législatives en vingt ans. «Sous les gouvernements successifs de M. Rafic Hariri, un vaste mouvement de reconstruction a été déclenché. «Les gouvernements qui se sont succédé ont tenu à approfondir les relations privilégiées entre le Liban et la Syrie (…) Toutefois, le régime sortant s’est achevé sur de nombreuses erreurs et de déconvenues, en l’absence totale de contrôle et de comptes à rendre, signes d’une grave régression de la démocratie (…) «(…) Le gouvernement adopte le discours-programme d’investiture du président Émile Lahoud, et le considère comme un point de départ pour sa déclaration ministérielle, comme un point de référence pour les têtes de chapitre de son programme politique, économique et social. «Au départ cependant , nous mettons en garde contre toute exagération de ce qu’il est possible de réaliser dans l’immédiat ou à court terme . Certains problèmes sont désormais incrustés dans notre vie publique, et exigent un plan qui s’étalerait sur une période non négligeable. C’est le cas notamment des questions des déplacés , du déficit budgétaire, de l’endettement public croissant, de la situation sociale , de la réforme politique , administrative et judiciaire, de la croissance des secteurs productifs et enfin de l’éradication du chômage. Cadre général des objectifs nationaux «1– Renforcement de l’alliance organique avec la Syrie. Par la dynamisation du pacte de fraternité, de coopération et de coordination. Et confirmation de l’unité des deux peuples comme des deux volets face aux visées israéliennes. Efforts pour revivifier l’action arabe commune, dans le cadre de la Ligue, par le biais de formules de conventions plus sérieuses et plus efficientes. «2– Soutien à la Résistance active dirigée contre l’occupation israélienne, jusqu’à l’exécution de la résolution 425 sans conditions. Soutien à la résistance de la population des régions occupées, en offrant aux habitants les moyens de rester enracinés à leur sol. Appui à la cause des prisonniers détenus dans les geôles israéliennes. «3– Édification d’un État de droit et des institutions où la praxis du pouvoir doit être soumise au règne de la loi. «4– Coopération maximale avec l’Assemblée nationale dans le cadre de la Constitution, dans le respect également du principe de la dissociation des pouvoirs et de la coopération des autorités ; d’autant que la trouvaille de la troïka est maintenant un souvenir du passé. «5– Protection des libertés et des droits publics ou privés garantis par la Constitution et les conventions internationales, notamment en ce qui a trait à la liberté de croyance, d’opinion et d’expression, verbale ou écrite, à la liberté d’édition, de rassemblement et de formation d’associations. «6– Promotion de l’autonomie de la magistrature, comme garantie des libertés publiques et des droits du citoyen. «7– Renforcement des organismes de contrôle, leur dynamisation et leur consolidation pour mettre les administrations et les institutions publiques dans un climat de réforme administrative méthodique en continu. Propagation d’un climat de guerre à la corruption comme au gaspillage. «8– Attention soutenue au dossier des déplacés en vue d’assurer tous les moyens nécessaires pour y mettre un terme dans le cadre d’un calendrier programme. «9– Élaboration accélérée d’une nouvelle loi électorale garantissant une saine et juste représentation populaire ainsi que l’honnêteté de l’opération électorale et l’égalité des chances entre les candidats, avec un plafond pour les dépenses de campagne, et organisation régulée de la propagande électorale. «10– Adoption du projet de décentralisation administrative prévu dans le document de l’entente nationale. «11– Respect du document de l’entente nationale à la lettre comme dans son esprit. Et action pour parachever l’application de ses clauses. «12– Établissement d’un plan de développement complet et équilibré, par étapes, sur base de priorités bien définies où le plus important prendrait le pas sur l’important, tout en ménageant les possibilités financières de l’État. «13– Plan pour traiter le déficit du budget. «14– Réduction du fardeau que constitue pour l’économie nationale la dette publique, année après année. Le but étant de ramener le taux de cette dette au niveau du Produit intérieur brut (PIB). «15– Consécration de la transparence dans tous les aspects de l’action gouvernementale. «16– Action pour assurer les besoins nécessaires en vue de l’application de l’instruction primaire obligatoire et gratuite. Relèvement sur tous les plans de l’école officielle. «17– Attention soutenue à l’Université libanaise qui doit recevoir tout le soutien possible par les moyens disponibles, afin de tirer profit de ses potentialités scientifiques. «18– Élaboration d’un code moderne de la nationalité, régulant les conditions de son obtention et définissant ceux qui peuvent la mériter. «19– Stratégie de l’environnement basée sur la coopération entre le secteur public et le secteur privé. Plan d’action respectant une échelle des priorités. «20– Coopération avec l’Assemblée nationale dans toutes les mesures visant à l’abolition du confessionnalisme. Déséquilibres économiques «Nous sommes confrontés à deux défis sur les plans économique et financier : le règlement du problème du déficit budgétaire et du niveau de la dette, d’une part, et la remise sur pied d’une économie libanaise concurrentielle ainsi que le rétablissement d’un climat d’investissement susceptible d’attirer les épargnes des Libanais ou des étrangers dans les domaines des services et de la production, d’autre part (...)» «Le premier défi à relever est de mettre un terme à l’hémorragie financière née de la politique suivie jusqu’à présent , de l’approche adoptée dans la reconstruction, et du blocage de la réforme administrative. Le gouvernement est déterminé à fixer un plafond pour l’ensemble des dépenses du secteur public. «Il est nécessaire d’œuvrer afin de juguler le déficit budgétaire et d’empêcher l’accroissement de la dette publique. Parallèlement à la transparence dans les dépenses publiques et à la lutte contre le gaspillage, notre politique financière vise à réduire les charges fiscales assumées par les classes moyennes et pauvres. En contrepartie, le gouvernement s’emploiera à réactiver l’opération de collecte des taxes et impôts (...)» «Le deuxième défi à relever est de refaire de l’économie libanaise une économie concurrentielle. Du fait de la situation dans laquelle nous nous trouvons, tous les secteurs économiques, y compris les services, pâtissent de déséquilibres divers. «Dans le cadre de cette politique, le gouvernement s’emploiera à encourager les petites et moyennes entreprises, ainsi que les entreprises artisanales, qui constituent l’épine dorsale de notre économie. Il faudrait assurer à ces entreprises les moyens de financement et les facilités nécessaires, notamment au niveau de la loi sur la garantie des crédits à moyen et court terme. Le gouvernement coopérera également avec le Parlement pour faire approuver une loi assurant aux Libanais une assurance adéquate, de manière à préserver les entreprises des risques d’investissement et de stimuler le rôle des compagnies d’assurance, parallèlement aux banques et aux sociétés financières. «Pour être suffisamment concurrentiel et dans le but de valoriser les secteurs dans lesquels le Liban peut se distinguer, nous devons adhérer le plus rapidement possible aux grands rassemblements économiques arabes et internationaux, tels que le marché commun arabe, le partenariat avec l’Union européenne et l’Organisation internationale du Commerce». «En ce qui concerne la politique monétaire, notre gouvernement est soucieux de préserver la stabilité monétaire. À cette fin, nous nous emploierons à assurer la coordination entre les politiques financière et monétaire de manière à réduire le coût de la dette publique. Une coordination avec le secteur bancaire et les marchés financiers est nécessaire sur ce plan afin de stimuler les investissements et d’attirer les capitaux étrangers». «Pour ce qui a trait à la privatisation, nul n’ignore que les précédents gouvernements ont entrepris de confier au secteur privé certains services publics sans prendre suffisamment en considération les intérêts du Trésor et du citoyen. L’une des orientations de notre gouvernement est de privatiser certains services publics de manière rationnelle. Notre objectif est d’associer le secteur privé à certains services publics afin d’accroître le rôle de ce secteur dans la croissance économique. Nous mettrons à profit les revenus financiers provenant de cette opération afin de réduire le volume de la dette publique et amorcer ainsi le règlement du problème du déficit budgétaire». «Le gouvernement se montrera très prudent sur ce plan. Il sera soucieux d’éviter, dans les opérations de privatisation, les erreurs commises par certains gouvernements étrangers qui ont privatisé leurs institutions publiques. Nous agirons de manière à garantir à cette opération (de privatisation) son caractère démocratique afin qu’une large frange de Libanais puisse en profiter. Orientations principales : «1– La justice : (…) Le ministère de la Justice sera intransigeant dans l’application de la loi et des règles, au sein et en dehors de son département. Nous voulons que les magistrats soient un exemple à suivre dans le respect des lois. Nous œuvrerons aussi à préserver l’indépendance de la magistrature, pour la consolider et la développer, parce que la justice est la base du renforcement de la sécurité, du développement, de la démocratie et des droits de l’homme. «Afin d’établir une confiance dans la justice, il faudra œuvrer à moderniser l’administration du ministère et renouveler ses règlements afin de les adapter aux exigences du monde moderne et des besoins du pays. Il faudra également renforcer la coopération entre l’autorité judiciaire et le reste des administrations, en particulier les services de sécurité, et notamment la brigade judiciaire (...). «2– La réforme administrative : L’administration libanaise est livrée à elle-même. La corruption n’y manque pas. Nous ne cherchons pas à travers ce jugement à accuser quelqu’un, mais à profiter des erreurs passées pour redresser la barre sur le plan administratif. Pour atteindre cet objectif, nous devons reconnaître qu’il ne sera pas possible de réformer l’administration à l’aube du troisième millénaire, avec une structure des années cinquante et des fonctionnaires, «ignorants», «peu affables», «illégaux» ou «asservis».Le redressement escompté commande la mise en vigueur d’une série de mesures préliminaires pour la réforme administrative : «– Réviser la structure administrative, dont la fusion de certains ministères, institutions et caisses qui font double emploi. «– L’élément humain représente le cœur même de l’administration. Aussi, faudra-t-il suspendre les recrutements (sauf en cas de grand besoin), améliorer au maximum la préparation à la fonction publique et la dynamisation de la formation et du recyclage, établir un équilibre entre les droits et les devoirs (des fonctionnaires), appliquer de manière équitable le principe de «la sanction et de la récompense» afin de lutter contre la corruption. «3– Les émigrés : Le gouvernement cherche à consolider les rapports des Libanais avec leurs compatriotes émigrés, en maintenant le contact entre eux (…) «4– La santé publique : Le gouvernement souhaite établir une politique complète et juste en matière de santé, englobant les secteurs de la prévention, des soins et de l’hospitalisation, en coordination avec tous les secteurs (…). «5– L’information : (…) Le gouvernement est attaché aux libertés et principalement à la liberté d’opinion et de croyance. Il s’engage par conséquent à préserver et à consolider la liberté d’information à travers les règles et les lois en vigueur. Ses rapports avec tous les médias seront toujours fondés sur les principes de la transparence et de l’objectivité parce qu’il est du droit de la population de connaître les vérités. Les médias restent le principal trait d’union entre le gouvernement et le peuple. «Le gouvernement considère que l’application de la loi sur l’audiovisuel au cours des dernières années a mis en relief la nécessité de réviser le texte afin de combler certaines lacunes en coopération avec le Parlement».
Voici de très larges extraits de la déclaration ministérielle: «À la croisée de deux siècles au cours du premier desquels les Libanais ont goûté à la joie de l’Indépendance, à la grâce de la liberté, et durant lequel ils ont participé à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme (…), les Libanais se tiennent aujourd’hui au seuil d’un...