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Actualités - CHRONOLOGIE

Coup de froid avec l'Espagne et la GB

Le gouvernement chilien a décidé de suspendre toute visite officielle avec l’Espagne et la Grande-Bretagne au terme d’une journée marquée par la publication à Santiago du «testament politique» de l’ex-dictateur Augusto Pinochet et une longue réunion entre le président, Eduardo Frei, et le haut commandement de l’armée. Le chef de la diplomatie chilienne Jose Miguel Insulza, a annoncé vendredi en fin d’après-midi une série de mesures politiques et juridiques prises par le gouvernement chilien après la décision mercredi du ministre britannique de l’Intérieur, Jack Straw, de donner le feu vert à l’extradition d’Augusto Pinochet vers l’Espagne. Sans aller jusqu’à rompre diplomatiquement avec les deux pays européens, les autorités de Santiago ont voulu manifester leur «profond malaise» en donnant un coup de froid à leurs relations avec l’Espagne et la Grande-Bretagne. Outre la décision de suspendre les visites officielles, Santiago a choisi de retenir au Chili son ambassadeur à Londres pour «une durée indéterminée». M. Frei l’avait rappelé pour consultation mercredi dernier. Le gouvernement de M. Frei va aussi adresser une lettre de protestation au gouvernement britannique pour dénoncer la décision de Jack Straw, qui a causé un «profond malaise» au sein de l’Exécutif, et lui demander de respecter «une fois de plus» le principe de souveraineté juridictionnelle du Chili. Sur le plan juridique, l’Exécutif a annoncé qu’il s’opposerait au processus d’extradition s’il devait aller de l’avant. Il a aussi annoncé qu’il s’impliquerait dans la révision de la décision de M. Straw. L’annonce de ces décisions est intervenue le jour même où Pinochet comparaissait à Londres, pour la première fois de sa vie, devant un tribunal pour être notifié de la décision de M. Straw. «Je ne reconnais pas cette juridiction ou tout autre tribunal, en dehors du Chili, qui prétendent me juger concernant les mensonges de l’Espagne», a déclaré le général Pinochet devant les magistrats du tribunal de Belmarsh au sud-est de Londres. Une heure plus tard, ses proches ont diffusé à Santiago un document présenté comme le «testament politique» de Pinochet. Dans ce texte de 13 pages, l’ancien dictateur a exprimé pour la première fois «une douleur sincère» pour les victimes de son régime, sans pour autant manifester le moindre repentir, comme le demandaient ses adversaires et les proches des disparus. Au contraire, Pinochet s’est déclaré «innocent» des crimes qui lui sont attribués et a surtout tenté de justifier son coup d’État de 1973 et sa gestion à la tête du pays, en invoquant la guerre froide et la menace communiste. «Je suis poursuivi pour avoir vaincu le communisme», qui a assassiné les millions de personnes dans le monde, «sauvant ainsi le pays de la guerre civile» avec un bilan de 3 000 victimes, dont presque un tiers de militaires et de civils, a-t-il affirmé.
Le gouvernement chilien a décidé de suspendre toute visite officielle avec l’Espagne et la Grande-Bretagne au terme d’une journée marquée par la publication à Santiago du «testament politique» de l’ex-dictateur Augusto Pinochet et une longue réunion entre le président, Eduardo Frei, et le haut commandement de l’armée. Le chef de la diplomatie chilienne Jose Miguel Insulza, a...