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Actualités - REPORTAGE

Archéologie - Dernières découvertes à Beyrouth Les villes anciennes précisent leur contour (photos)

Les fouilles archéologiques se poursuivent au centre- ville. Tous les quelques temps la vision d’un passé qui resurgit… Des découvertes viennent d’être signalées par la Direction générale des Antiquités. Beyrouth 004. C’est la zone des églises et le futur parc archéologique prévu par la société Solidere. Sur ce chantier officie l’archéologue Mountaha Saghié qui dirige l’équipe de l’Université libanaise. Les dernières excavations menées du côté nord et nord-est du Cardo-Maximus ( l’axe principal qui traversait Beyrouth du nord au sud) ont mis au jour un grand bâtiment d’époque romaine. «Cette construction comportait deux bassins rectangulaires dont les parois sont en enduit. Un troisième bassin est en cours de dégagement …», indique Mme Renata Ortali Tarazi, coordinatrice des fouilles du centre-ville. Elle ajoute que «la nature exacte de ce bâtiment n’a pas encore été définie». Par ailleurs, le Decumanus, axe secondaire du Cardo, vient d’être entièrement dégagé. Il traverse le site d’est en ouest, et présente une largeur de six mètres. Au nord, il est bordé de boutiques et d’habitations. Au sud, il est longé d’une série d’ateliers. Chaque atelier est composé d’une pièce comportant un four muni d’une tuyère en terre cuite (tuyau d’admission ou de refoulement du vent) et d’une sorte de bassin rectangulaire plâtré. Des amphores et de la poterie domestique ont été trouvées dans les ateliers. Parcelle 1473 Le niveau byzantin a dévoilé de nombreux sols couverts de fragments de mosaïques. Ces mosaïques polychromes sont décorées de dessins géométriques (damiers rouges et blancs par exemple ) mais aussi de fleurs ( lotus, grenades etc…). «Au-dessous de ces mosaïques, un réseau complet de canalisations a été découvert», signale Mme Tarazi. Côté est du site, la pioche minutieuse des archéologues a dégagé les vestiges de la ville médiévale. Mme Tarzazi met l’accent sur «des fortifications érigées souvent sur les mosaïques byzantines, des bâtiments et des fours». Les fouilles ont permis de déterrer un abondant matériel en céramique ( vases, assiettes, bols) mais aussi «des objets en bronze comme une lampe, un vase, une partie d’un lustre et des monnaies», dit-elle. Sur les mêmes lieux, une fosse contenant un dépôt important d’amphores en terre cuite, datant de l’époque romaine, a été exhumée. «Ces découvertes permettront de compléter l’étude de l’urbanisation antique et de l’ensemble des travaux d’aménagement qui existaient dans le passé», ajoute encore Mme Renata Ortelli Tarazi. Beyrouth 125. Rue Weygand. Parcelle 1473. À l’emplacement de l’ancien hôtel Regency et futur siège de la Société immobilière de presse». Cette zone est placée sous la direction de Mmes Leila Badr et Nadine Panayoti qui dirigent l’équipe de l’Université américaine de Beyrouth. Il y a quelques mois, l’équipe avait mis au jour les murs perses et leurs fondations, des fresques hellénistiques datant des Ier et II èmes siècles avant J.C, mais aussi deux niveaux byzantins dont l’un illustre un grand ensemble industriel (voir L’Orient-Le Jour du 10 novembre). Tout récemment des niveaux hellénistiques et perses sont apparus à d’autres endroits du site. «Grâce à ces découvertes, nous avons un plan plus complet du Beyrouth perse et de la ville hellénistique», dit Mme Ortelli Tarazi, soulignant que «le plan de la ville dans cette zone est le même depuis le Ve siècle avant J.C jusqu’à la fin de la période byzantine, c’est-à-dire VIe siècle après J.C». Côté nord-ouest, les archéologues ont déterré des murs perses avec des piliers. En dessous des murs hellénistiques ils ont trouvé deux niveaux qui donnent sur de grandes salles. Plusieurs figurines en terre cuite de l’époque perse ont permis de dater les murs. Le centre monumental de la ville romaine Rue Weygand, face au «maqam» Ibn el Irak al Dimachki. La parcelle 1459 appartient à la société Périmètre immobilier. L’exploration des lieux, dirigée par le hollandais Hans Curvers, a permis «de fournir de nouveaux éléments pour la compréhension du centre monumental de la ville romaine, et des thermes en particulier», selon Mme Renata Ortelli Tarazi. Le côté ouest du site découvert est délimité par un rocher dans lequel des canalisations ont été creusées. Une sorte de couloir ( deux mètres de large) longe le rocher conduisant à une pièce composée de deux murs parallèlles orientés nord-sud, délimitant une salle de quelque 15 m de long et 4,5 m de large. «Cet espace est probablement associé aux thermes monumentaux trouvés dans une parcelle voisine», explique Mme Tarazi. «À l’intérieur de cet espace, des fragments de trois salles superposées sont visibles», dit-elle. «Le sol supérieur est recouvert d’opus sectile, fragments de marbre découpé de dessins géométriques. Le second sous-sol est recouvert de mosaïques. Le dallage du troisième est en marbre. Cette partie du bain semble avoir été réutilisée à différentes époques». Beyrouth 117. L’extension ouest des thermes romains situés en contrebas du grand Sérail. Les fouilles dirigées par Mme Mountaha Saghié ont dégagé des escaliers creusés dans le rocher. Ils sont traversés par un système de tuyauterie destiné à faire passer l’eau. «Il est évident que cette exploration va fournir de précieux renseignements sur le système hydraulique de l’époque. Nous savons que l’aqueduc de «Kanater Zbeidé» amenait l’eau jusqu’à la butte du grand Sérail. La connection entre l’aqueduc et les thermes reste à faire», conclut Mme Ortelli Tarazi.
Les fouilles archéologiques se poursuivent au centre- ville. Tous les quelques temps la vision d’un passé qui resurgit… Des découvertes viennent d’être signalées par la Direction générale des Antiquités. Beyrouth 004. C’est la zone des églises et le futur parc archéologique prévu par la société Solidere. Sur ce chantier officie l’archéologue Mountaha Saghié...