Hétérosexuels, toxicomanes, transfusés ou travailleurs étrangers… Les personnes qui ont subi des tests de dépistage du virus VIH forment environ 11 % des habitants du Liban. Quelques-uns effectuent le test à la demande du médecin, certains pour remplir les conditions des tests prénuptiaux… Et d’autres, beaucoup d’autres, arrivent aux laboratoires seuls, «par curiosité», disent-ils. Un spécialiste indique que «l’examen coûte aux personnes qui le subissent entre 10 et 30 dollars, selon les laboratoires». M. Elie Aaraj, président de l’association Soins infirmiers et développement communautaire, déplore le fait que «dans les laboratoires et les hôpitaux, les personnes qui subissent le test de dépistage ne soient pas accueillies par une équipe de soutien ou de sensibilisation». Et d’expliquer que «si ces personnes subissent le test, c’est qu’elles ont peur». «Il faut qu’une équipe soit présente, les sensibilise au problème afin qu’elles changent leurs habitudes», ajoute-t-il. Le Dr Moustapha Naïb souligne que «très peu de personnes qui subissent le test de dépistage se retrouvent avec des résultats positifs». Pourtant, l’espace de quelques jours, ils s’imaginent malades et vivent au ralenti en attendant les résultats : VIH-séropositif ? VIH-séronégatif ? Des lettres qui peuvent changer toute une vie. Certains séronégatifs changent leurs habitudes, quelques-uns militent pour les personnes atteintes du virus en rejoignant des associations et d’autres — assez nombreux — continuent à vivre leur vie sans avoir appris à assumer leurs responsabilités… jusqu’à ce qu’un jour tout bascule.