Le gouvernement d’Evgueni Primakov doit étudier aujourd’hui trois versions du budget 1999, dont le contenu varie en fonction de l’importance des émissions monétaires qui seront nécessaires aux autorités russes pour limiter son déficit, selon le service de presse du gouvernement. La réunion sera dirigée par le Premier ministre en présence notamment du ministre de l’Économie, Andreï Chapovaliants, celui des Finances Mikhaïl Zadornov et du gouverneur de la Banque centrale russe Viktor Guerachtchenko, a précisé le service de presse cité par l’agence Interfax. La première version de ce budget attendu depuis plusieurs semaines, la plus optimiste, table sur la plus grande collecte des impôts prévisible, sur le versement de prêts étrangers, la meilleure restructuration possible de la dette extérieure ainsi qu’une augmentation minimale des dépenses. Elle prévoit alors une inflation annuelle de 30 %, une émission de 50 à 60 milliards de roubles (environ trois milliards de dollars) ainsi que des revenus pour l’État de 11,7 à 12,1 % du PIB qui baissera lui-même de 3 %. La production industrielle sera limitée à 9 %. Selon la deuxième version, les prêts étrangers traînent à être débloqués par les bailleurs de fonds du pays (dont le Fonds monétaire international), les termes de restructuration de la dette extérieure ne sont pas très faciles, le plan du gouvernement met du temps à être expliqué... Il faudra alors imprimer 130 milliards de roubles (plus de 7 milliards de dollars) et les prix grimperont de 50-60 %. La dernière solution, la plus noire, suppose une absence de prêts étrangers, un échec de la restructuration de la dette extérieure et pas de résultats positifs du plan anticrise. Dans ce cas, l’État devra émettre 320 milliards de roubles (18,8 milliards de dollars) provoquant un retour de l’hyperinflation de 130-180 %. Quant au PIB, il chutera de 9 %. Ces deux dernières versions prévoient un grave déficit budgétaire qui reste cependant non chiffré.