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Actualités - REPORTAGE

Société - Sit-in et grève de la faim à Bar Elias Les kurdes du Liban : tous pour Ocalan

Depuis lundi dernier, la communauté kurde au Liban observe des sit-in et des grèves de la faim «pour soutenir la cause d’Öcalan», le président du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). La communauté répond ainsi à l’appel lancé à tous les Kurdes, d’Europe et du Moyen-Orient, dimanche dernier par le porte-parole d’Abdullah Öcalan. Arrêté à Rome jeudi dernier, celui-ci, qui est recherché par les polices allemande et turque, a demandé l’asile politique à l’Italie, qui refuse jusqu’à présent de l’extrader vers la Turquie, où il risque d’être condamné à mort. Dans le quartier de Zeidaniyé, la plupart des habitants ignorent ou font mine d’ignorer que les Kurdes ont observé un sit-in de lundi à mercredi dans l’un des immeubles du quartier. Ils ne sauront pas indiquer où se trouve le siège de Sorgul (la rose rouge), la revue kurde publiée au Liban et en langue arabe. C’est au cinquième étage d’un immeuble rue des Omeyades, situé à proximité du local qui abrite l’association folklorique kurde «Nûroz», que plus de 150 personnes s’étaient rassemblées mercredi dernier. Hier, ils n’étaient plus que cinq dans l’appartement. Biryar, qui regarde avec quelques amis la chaîne kurde «Aed TV», émettant à partir de la Belgique, indique que «les manifestants sont tous partis à Bar Élias (Békaa). Ici, il n’y avait plus de place pour tout le monde». «Nous essayons cependant de trouver un local plus grand dans la capitale», ajoute-t-il. Ils sont plus de 100 000 au Liban, dont certains sont naturalisés. Cependant, la majorité, notamment ceux qui ont fui la Turquie et l’Irak, sont porteurs d’autres passeports. «Nous nous sommes tous mobilisés pour sauver Öcalan», dit Biryar. Pourtant, le PKK ne représente pas la seule autorité kurde. Il existe notamment deux autres partis qui sont assez influents et qui ont des partisans au Moyen-Orient et en Europe : le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) présidé par Massoud Barazani et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) présidée par Jalal Talabani. Bien que la plupart des Kurdes au Liban appartiennent au PKK, les personnes présentes affirment que dans «ce pays, il n’existe pas de ramification des principaux partis kurdes». «La communauté kurde a répondu spontanément à l’appel d’Öcalan», ajoutent-elles. Certains Kurdes installés au Liban, même s’ils sont établis dans le pays depuis longtemps, ont connu personnellement Öcalan . «De 1980 à 1992, l’actuel chef du PKK etait présent au Liban, il a combattu avec les Palestiniens», précise une personne qui note que «c’est dans la Békaa qu’il a installé son académie militaire» (actuellement déserte). Biryar indique qu’il «existe cependant beaucoup d’associations culturelles kurdes au Liban». Ces associations ont plusieurs activités. Elles présentent régulièrement des spectacles de danses, de chansons folkloriques et elles publient des revues. Sorgul en est un exemple. Ce ne sont pas ces associations qui enseignent la langue kurde aux enfants nés en exil et qui sont placés dans les écoles libanaises. «Nos enfants apprennent leur langue maternelle à la maison», précise Biryar. Tandis qu’il parle, la télévision de la communauté émet en direct les manifestations des Kurdes à Rome. Un reportage sur les divers sit-in au Liban est projeté. Tout le monde se tait et suit. Demain, ils seront encore plus nombreux à manifester dans la plaine de la Békaa. Samedi, les sit-in se poursuivront à Bar Élias ou à Beyrouth.
Depuis lundi dernier, la communauté kurde au Liban observe des sit-in et des grèves de la faim «pour soutenir la cause d’Öcalan», le président du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). La communauté répond ainsi à l’appel lancé à tous les Kurdes, d’Europe et du Moyen-Orient, dimanche dernier par le porte-parole d’Abdullah Öcalan. Arrêté à Rome jeudi dernier,...