Entretien Boueiz-Satterfield sur la tension dans la région frontalière

Le ministre des Affaires étrangères Farés Boueiz a reçu hier l’ambassadeur des Etats-Unis David Satterfield accompagné du chef de la délégation américaine au sein du comité de surveillance, Richard Erdman. Les entretiens ont naturellement porté sur la situation au Liban-Sud à la suite de l’attentat à l’explosif qui a fait lundi à Markaba trois tués et quatre blessés israéliens. À sa sortie du palais Bustros, M. Satterfield a souligné le rôle positif que joue le comité de surveillance dans l’endiguement de la violence au Sud. De son côté, le ministre Boueiz a confirmé le caractère légitime de l’attaque menée par la résistance contre l’armée d’occupation. «Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’accord d’avril (1996), et la seule conclusion qu’on peut en tirer est la suivante : l’occupation ne pourra jamais garantir la sécurité à l’État hébreu. Tant que celui-ci maintiendra ses troupes au Sud, il devra en payer le prix», a-t-il ajouté. D’autre part, prié de commenter les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu selon lesquels Israël veut se retirer du Sud mais le timing n’a pas encore été fixé, M. Boueiz a déclaré : «Jusqu’à présent, l’État hébreu continue à poser des conditions à l’application de la résolution 425, (…) ce que nous refusons». Concernant l’invitation lancée au gouvernement pour assister aux réunions qui se tiendront à Washington en vue d’appuyer l’accord de Wye Plantation, le chef de la diplomatie libanaise a invoqué les deux raisons suivantes pour justifier le refus du Liban d’y répondre positivement : Beyrouth ne peut accepter de participer à des pourparlers multilatéraux tant que l’affaire du retrait israélien du Sud n’est pas réglée à travers des négociations bilatérales. D’autre part, ajoute-t-il, le Liban a déjà émis une série de réserves concernant l’accord de Wye Plantation. «De ce fait, nous ne sommes pas très enthousiastes à participer à cette conférence», a-t-il conclu.