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Actualités - CHRONOLOGIE

Référendum sur fond de guerre et de famine au Soudan

Le Soudan doit se prononcer à partir de vendredi par référendum sur une nouvelle constitution alors que se poursuit la guerre entre le Nord arabo-musulman et le Sud majoritairement chrétien et animiste, menacé par la famine. Un million de personnes ont péri au cours de ce conflit vieux de 15 ans entre le gouvernement central et la guérilla sudiste. Aujourd’hui, 600.000 autres personnes risquent de mourir de faim dans le Sud à cause de la sécheresse persistante et des déplacements de population. Dans la région de Bahr al-Ghazal, au sud-ouest du pays, près de la frontière avec la République centrafricaine, 350.000 personnes, dont 150.000 déplacés, sont menacées par ce fléau, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). «Certaines femmes ont commencé à ne plus nourrir leurs enfants les plus faibles pour offrir une meilleure chance de survie aux autres», a déclaré Mme Christiane Berthiaume, porte-parole de cette agence des Nations Unies. En outre, selon le gouvernement soudanais, près de 250.000 personnes sont réduites à manger des feuilles et des racines dans l’Equatoria oriental, près de la frontière avec le Zaïre. Car la guerre n’en finit pas et aucun des protagonistes ne semble en mesure de prendre un avantage décisif sur l’autre. L’Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA, de John Garang), qui mène la guérilla au Sud, a certes gagné cette année du terrain mais elle n’a pu déloger l’armée soudanaise de ses places fortes. Le gouvernement de Khartoum doit, pour continuer sa guerre, mener une campagne de conscription massive des jeunes. Le coordinateur général du service national, M. Oussama al-Hassan, a annoncé le recrutement de 650.000 jeunes gens au cours des trois prochaines années. «Chaque jeune homme devra fournir un certificat de service national pour obtenir un emploi dans les secteurs public ou privé et avant de recevoir ses diplômes ou tout autre document» officiel, a déclaré pour sa part le colonel Ibrahim Chamseddine, ministre d’Etat à la Défense. Sur le plan politique, aucune solution n’est en vue en dépit de la signature en avril 1997 d’un accord de paix entre le régime d’Omar al-Béchir avec sept factions sudistes minoritaires et la création du Conseil de coordination du sud, dirigé par l’ancien maquisard Riek Machar. En janvier, un rallié au régime, Kérubino Kuanyen, dont les troupes contrôlent une partie du Bahr al-Ghazal, a même fait volte-face et repris les armes contre l’armée de Khartoum. C’est sans optimisme que des pourparlers de paix entre le gouvernement soudanais et la SPLA doivent reprendre à Nairobi le 4 mai, sous l’égide d’un comité de l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement) présidé par le Kenya et qui comprend également l’Erythrée, l’Ethiopie et l’Ouganda. La précédente session de pourparlers s’était achevée sans résultat le 11 novembre à Nairobi. Pour tenter de rassurer les Sudistes, le texte du projet de constitution décrit l’islam «comme la religion de la majorité» mais précise qu’il y a un «nombre considérable de chrétiens et d’animistes». «La liberté de pensée et de religion est assurée et tous sont égaux en droit et en devoir devant la loi. Il ne peut y avoir de discrimination ethnique ou religieuse et tous peuvent occuper des postes dans la fonction publique», ajoute le document, ce qui a soulevé des protestations des intégristes qui jugeaient le texte trop favorable aux minorités religieuses. (AFP)
Le Soudan doit se prononcer à partir de vendredi par référendum sur une nouvelle constitution alors que se poursuit la guerre entre le Nord arabo-musulman et le Sud majoritairement chrétien et animiste, menacé par la famine. Un million de personnes ont péri au cours de ce conflit vieux de 15 ans entre le gouvernement central et la guérilla sudiste. Aujourd’hui, 600.000 autres personnes risquent de mourir de faim dans le Sud à cause de la sécheresse persistante et des déplacements de population. Dans la région de Bahr al-Ghazal, au sud-ouest du pays, près de la frontière avec la République centrafricaine, 350.000 personnes, dont 150.000 déplacés, sont menacées par ce fléau, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). «Certaines femmes ont commencé à ne plus nourrir leurs enfants les plus faibles pour offrir une...