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Actualités - CHRONOLOGIE

Données à sauver

Lorsque Scott Gaidano comprit que le réacteur droit de l’avion venait de s’arrêter, il ouvrit son PowerBook pour rédiger un dernier message à l’intention de sa fille: il était certain que DriveSavers, l’entreprise dont il est le président, récupérerait les données sur l’épave de son ordinateur. L’avion ne s’est pas écrasé et la machine de M. Gaidano n’est jamais passée entre les mains des sauveteurs de DriveSavers. L’entreprise, spécialisée dans la restitution de données enregistrées sur des disques durs ou disquettes endommagés, voit surtout des ordinateurs brusquement récalcitrants. Mais chaque tornade, inondation ou incendie amène son lot de drames informatiques. «Nous considérons nos clients comme des patients, la plupart d’entre eux traversent un véritable drame personnel», déclare M. Gaidano dans son bureau de Novato, au nord de San Francisco. Nikki Stange, responsable de l’accueil des clients en détresse, souligne que la perte de données importantes provoque chez ses «patients» un «sentiment réel de deuil et de trahison comparable à celui que pourrait susciter une relation humaine». «De la même manière, vous ne comprenez pas ce qui se passe ni en quoi vous êtes responsable. Vous ne savez pas quoi faire ni même s’il y a quelque chose à faire», explique-t-elle. Nombre d’individus ne réalisent pas combien ils sont dépendants de leur ordinateur, jusqu’au jour où celui-ci les abandonne. «Perdre ses données revient à perdre une partie de sa vie, les deux mois consacrés à ce projet, les neuf années passées à travailler sur ce livre, ou les sept années qu’il a fallu pour bâtir cette entreprise», souligne Mme Stange. Epanchement C’est pour cela que le premier contact tourne souvent à l’épanchement. Nikki Stange est là pour ça. Côté chiffre, les pertes semblent moins importantes pour les particuliers, qui évaluent leurs données à entre 500 et 1.000 dollars. Mais les statistiques s’envolent dans le cas des entreprises, qui représentent 80% de l’activité de DriveSavers. «Lorsque nous annonçons un devis, les gens savent immédiatement si cela vaut la peine ou non», indique M. Gaidano. L’entreprise facture ses services entre 175 et plusieurs milliers de dollars. La faisabilité et le coût du sauvetage une fois établis, l’opération prend deux jours en moyenne. S’il est physiquement endommagé, le disque dur est ouvert dans une chambre stérile. Les données récupérées sont confiées aux ingénieurs programmeurs qui réécrivent les codes permettant d’ouvrir les programmes et de lire les informations stockées. La première étape devient inutile lorsqu’il s’agit d’une corruption grave du logiciel. DriveSavers affiche un taux de réussite de 90%, qui tombe à 50% pour les cas extrêmes. Au palmarès figurent notamment un portable immergé pendant deux jours dans le fleuve Amazone et deux ordinateurs récupérés dans les cendres d’une maison incendiée. «Nos deux ordinateurs étaient au cœur de l’incendie, ils ont complètement fondu», raconte Nancy Ehrlich, l’une des victimes. «Au bout de deux jours, DriveSavers m’a annoncé qu’ils avaient sauvé l’intégralité de mon disque dur. Une semaine après, nous avons reçu un appel semblable au sujet de l’ordinateur de mon mari. Cela a été une révélation». Mme Ehrlich souligne qu’elle n’a appris que par hasard l’existence de DriveSavers, pourtant l’une des sociétés les plus renommées de sa spécialité avec son principal concurrent, Ontrack Data Recovery. «C’est dommage, relève M. Gaidano, mais beaucoup de données de valeur sont ainsi perdues». (AFP)
Lorsque Scott Gaidano comprit que le réacteur droit de l’avion venait de s’arrêter, il ouvrit son PowerBook pour rédiger un dernier message à l’intention de sa fille: il était certain que DriveSavers, l’entreprise dont il est le président, récupérerait les données sur l’épave de son ordinateur. L’avion ne s’est pas écrasé et la machine de M. Gaidano n’est jamais passée entre les mains des sauveteurs de DriveSavers. L’entreprise, spécialisée dans la restitution de données enregistrées sur des disques durs ou disquettes endommagés, voit surtout des ordinateurs brusquement récalcitrants. Mais chaque tornade, inondation ou incendie amène son lot de drames informatiques. «Nous considérons nos clients comme des patients, la plupart d’entre eux traversent un véritable drame personnel», déclare M....