Actualités - CHRONOLOGIE
Dépendance réduite à l'égard de l'aide US
le 30 avril 1998 à 00h00
L’économie israélienne, qui a longtemps vécu sous perfusion financière américaine, est parvenue ces dernières années à réduire cette dépendance au point d’envisager une baisse de l’aide des Etats-Unis. L’Etat hébreu, de loin le principal bénéficiaire de la générosité américaine, reçoit chaque année 3 milliards de dollars entièrement sous forme de dons depuis treize ans. La majeure partie de ces subsides (1,8 md de dollars) sert à financer l’achat d’armes aux Etats-Unis, tandis que 1,2 md sont versés au titre de l’aide civile. Ces subsides ont été vitaux pour Israël durant les années 80, lorsque son économie était menacée de banqueroute par une hyperinflation qui a culminé un moment à plus de 400% en rythme annuel. L’aide civile permettait en fait à l’Etat hébreu de rembourser 10 milliards de dollars empruntés auparavant aux Etats-Unis entre 1973 et 1984. L’assainissement des comptes et une croissance au pas de charge ont ensuite réduit l’importance de ce ballon d’oxygène. L’aide totale américaine ne représente plus actuellement que 3% du Produit intérieur brut israélien, contre 10% en 1986, selon la Banque d’Israël. Par tête d’habitant, le PIB atteint 17.000 dollars, un niveau supérieur à celui de l’Espagne. Revers de la médaille: Israël a de plus en plus de mal à justifier le maintien de l’aide civile américaine. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a d’ailleurs préféré prendre les devants et proclamé que son pays était disposé à une suppression de cette aide étalée sur une décennie. Le dollar, valeur refuge Des négociations ont été lancées ces derniers mois sur ce dossier. M. Netanyahu souhaiterait toutefois obtenir une compensation sous forme d’un coup de pouce de 600 millions de dollars pour l’aide militaire. Le premier ministre demande en outre que la moitié de ces fonds américains servent à financer l’achat d’armes auprès des industries militaires israéliennes, alors que ce pourcentage est limité actuellement à un quart. Un tel changement risque toutefois de se heurter au lobby des producteurs d’armes américains, qui verraient leurs commandes israéliennes chuter. Au début de l’année, Israël a également épuisé les 10 milliards de dollars de garanties bancaires américaines en levant une dernière tranche d’emprunt. Cette facilité avait été accordée en 1993 pour financer l’intégration des nouveaux immigrants originaires de l’ex-URSS. A la suite de la baisse de l’immigration, Washington a autorisé en 1995 Israël à utiliser ces capitaux pour le développement d’infrastructures. Cette garantie du Trésor américain a permis à l’Etat hébreu de lever des capitaux à des taux d’intérêt très avantageux. «La fin de ces garanties ne nous inquiète pas, dans la mesure où Israël dispose d’une très bonne signature internationale», assure un haut responsable des Finances ayant requis l’anonymat. Selon lui, l’Etat hébreu qui a accumulé un matelas de 20 mds de dollars de réserves en devises étrangères «n’a que l’embarras du choix pour trouver des capitaux». Pour M. Netanyahu, les conditions sont désormais mûres pour qu’Israël ne dépende plus d’un filet de sécurité américain et «intègre le club des pays industrialisés». Symbole de ces velléités d’indépendance, le shekel, la monnaie israélienne doit pour la première fois devenir convertible à l’étranger dans un avenir qui reste à déterminer. Mais les incertitudes politiques et financières ont d’ores et déjà provoqué une vague de spéculation au profit du billet vert, valeur refuge par excellence pour les Israéliens. (AFP)
L’économie israélienne, qui a longtemps vécu sous perfusion financière américaine, est parvenue ces dernières années à réduire cette dépendance au point d’envisager une baisse de l’aide des Etats-Unis. L’Etat hébreu, de loin le principal bénéficiaire de la générosité américaine, reçoit chaque année 3 milliards de dollars entièrement sous forme de dons depuis treize ans. La majeure partie de ces subsides (1,8 md de dollars) sert à financer l’achat d’armes aux Etats-Unis, tandis que 1,2 md sont versés au titre de l’aide civile. Ces subsides ont été vitaux pour Israël durant les années 80, lorsque son économie était menacée de banqueroute par une hyperinflation qui a culminé un moment à plus de 400% en rythme annuel. L’aide civile permettait en fait à l’Etat hébreu de rembourser 10...
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