Le colonel Alphonse Nteziryayo, ancien chef de la police militaire rwandaise, recherché par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPR), a été arrêté au Burkina Faso, a indiqué hier le TPR dans un communiqué à Nairobi. Le colonel Nteziryayo (bien Nteziryayo), qui a également été préfet de Butare (sud du Rwanda) pendant les dernières semaines du génocide anti-Tutsi au printemps 1994, est inculpé pour génocide, crimes contre l’humanité et violation de l’article 3 des conventions de Genève. L’accusé, qui a été arrêté sur la base d’un mandat d’arrêt émis par le TPR, doit être transféré à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, où siège le tribunal, créé en novembre 1994 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il est accusé d’avoir ordonné, pendant la période où il était préfet, du 17 juin 1994 jusqu’à son départ en exil, le meurtre de tous les Tutsis encore en vie dans la préfecture et d’avoir lui-même participé à certains de ces meurtres, indique le TPR. Il est également accusé d’avoir «dirigé et supervisé l’entraînement» des miliciens extrémistes hutus dans la préfecture de Butare, «d’avoir distribué des armes aux habitants et d’avoir directement et publiquement incité la population à massacrer les Tutsis», ajoute le communiqué du TPR. Entre 500.000 et 800.000 Tutsis et Hutus modérés ont été massacrés au Rwanda au printemps 1994, jusqu’à la prise du pouvoir par le Front patriotique rwandais (FPR), dominé par les Tutsis. L’arrestation du colonel Nteziryayo porte à 25 le nombre de responsables présumés du génocide rwandais détenus par le TPR, qui n’a encore rendu aucun verdict. La peine maximale prévue par le TPR est la réclusion à perpétuité. La semaine dernière, les autorités de Kigali ont fait exécuter, en dépit des protestations de la communauté internationale, 22 prisonniers condamnés à mort pour génocide par la justice rwandaise. (AFP)