Actualités - CHRONOLOGIE
Trois attentats secouent la morne campagne électorale colombienne
le 29 avril 1998 à 00h00
Trois bombes ont explosé la nuit dernière à Bogota, faisant un mort, dans les premiers attentats à troubler la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 31 mai, caractérisée jusqu’à présent par un calme peu habituel en Colombie. Les engins, composés de quelque 3 kilos de dynamite, visaient les permanences électorales de deux candidats à la présidentielle. Ils ont tué une personne — un des porteurs de bombe dont le corps a été déchiqueté — et provoqué d’importants dégâts matériels. Les bombes ont explosé quasi simultanément, deux contre les locaux du candidat libéral Horacio Serpa et la troisième contre ceux de l’ex-général Harold Bedoya. Aucune revendication n’a encore été faite par les auteurs de ces attentats qui, de source policière, pourraient être attribués aussi bien à la guérilla de gauche qu’à des groupes paramilitaires d’extrême-droite. La semaine dernière, l’hebdomadaire colombien Cromos faisait état d’un rapport secret de la police, selon lequel quelque 2.000 guérilleros des «Forces armées révolutionnaires de Colombie» (FARC, communistes) se seraient infiltrés récemment dans la capitale (qui compte sept millions d’habitants) afin de préparer des actes de sabotage divers. Les explosions de la nuit dernière sont les premiers attentats enregistrés dans la présente campagne électorale pour la présidentielle qui désignera le successeur du président Ernesto Samper, à l’issue de son mandat de quatre ans. Treize candidats de toutes tendances sont inscrits pour ces élections, mais la lutte se réduit en fait à quatre personnes et il faudra presque certainement un deuxième tour le 21 juin pour départager les deux mieux placés. En première position et se détachant de plus en plus, selon les derniers sondages, figure le conservateur d’opposition Andrès Pastrana, 43 ans, qui avait perdu de 126.000 voix à peine derrière M. Samper la présidentielle de 1994. Son colistier est un historien libéral, Gustavo Bell. Suit le personnage le plus charismatique de la classe politique, bien qu’en perte de vitesse, Horacio Serpa, 54 ans, ex-ministre de l’Intérieur de l’actuel président. M. Serpa, au verbe haut et qui n’hésitait pas à dénoncer «l’interventionnisme gringo» dans les affaires colombiennes, est secondé par Maria Emma Mejia, ex-ministre des Affaires étrangères, très respectée et admirée dans le pays. Vient ensuite la candidate indépendante Noemi Sanin, 47 ans, qui fut chef de la diplomatie colombienne sous la présidence de Cesar Gaviria. Dès l’annonce de sa candidature, la capitale s’est couverte de centaines de graffitis proclamant avec fierté: «Noemi, elle, a des couilles» (Noemi, si tiene cojones). Son compagnon de campagne est l’excentrique ex-maire de Bogota, Antanas Mockus, également mathématicien et philosophe de son état. Suit enfin, l’ex-général Harold Bedoya qui avait été limogé par le président Samper, alors qu’il était chef des forces armées. Malgré le grand choix de candidats, l’électorat reste sans grandes illusions: selon un sondage publié dimanche, 60% des votants ont affirmé qu’ils pensaient que les choses continueraient à empirer dans le pays, quel que soit le vainqueur. (AFP)
Trois bombes ont explosé la nuit dernière à Bogota, faisant un mort, dans les premiers attentats à troubler la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 31 mai, caractérisée jusqu’à présent par un calme peu habituel en Colombie. Les engins, composés de quelque 3 kilos de dynamite, visaient les permanences électorales de deux candidats à la présidentielle. Ils ont...
Les plus commentés
Face à la guerre, la classe dirigeante libanaise incapable de parler d'une seule voix
L'armée israélienne revendique l'enlèvement d'un « membre du Hezbollah » à Batroun
Enlèvement d’un capitaine à Batroun : ce que l’on sait