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Actualités - CHRONOLOGIE

Paris, Moscou et Pékin favorables à un geste à l'égard de Bagdad après le maintien de l'embargo L'Irak menace sérieusement de revoir sa coopération avec l'ONU

Bagdad a renouvelé hier ses menaces de revoir sa coopération avec l’ONU après le maintien des sanctions décidé par le Conseil de Sécurité, mais s’est abstenu de les concrétiser. De son côté, Paris, aidé en cela par la Chine et la Russie (VOIR PAGE 8), souhaite que l’ONU fasse un «geste politique» à l’égard de l’Irak, en prenant acte du démantèlement de son arsenal nucléaire, étape avant la levée définitive de l’embargo. Un projet en ce sens est patronné d’ailleurs par Moscou et circule parmi les membres du Conseil de Sécurité qui poursuivent leurs discussions. Le ministre irakien des Affaires étrangères, Mohamed Saïd al-Sahhaf, a averti donc hier qu’il fallait «prendre au sérieux» la menace de Bagdad de revoir sa coopération avec l’ONU après le maintien des sanctions en place depuis huit ans. «Les membres du Conseil (de Sécurité) doivent prendre au sérieux les déclarations de la direction irakienne», a dit M. al-Sahhaf lors d’une conférence de presse. Le Conseil des ministres irakien avait déclaré le 23 avril que le maintien des sanctions conduirait «à une nouvelle situation». Mais interrogé à plusieurs reprises, le responsable irakien a refusé de préciser ses menaces. Il a simplement exprimé sa «déception» après la décision lundi du Conseil de Sécurité de maintenir l’embargo contre Bagdad. Le chef de la diplomatie irakienne a appelé à nouveau à une levée des sanctions imposées à Bagdad depuis son invasion du Koweit en 1990. «Nous demandons la levée des sanctions maintenant, s’il y a une justice dans ce Conseil de Sécurité», a dit M. al-Sahhaf. Il a affirmé que l’Irak avait détruit toutes ses armes de destruction massive en 1991. Il a déclaré que, après l’accord sur les inspections des sites présidentiels conclu en février avec le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, l’Irak «espérait» que les discussions du Conseil «conduiraient à la levée des sanctions». M. al-Sahhaf a accusé les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de soutenir les «mensonges» de la Commission spéciale sur le désarmement de l’Irak (UNSCOM), dont le chef Richard Butler a affirmé dans son rapport semestriel que Bagdad n’avait fait «pratiquement aucun progrès» en six mois. L’embargo contre l’Irak ne pourra être levé que lorsque l’ONU pourra certifier que ce pays ne possède plus d’armes nucléaires, biologiques, chimiques et de missiles d’une portée supérieure à 150 km. M. Butler a répliqué, dans une conférence de presse séparée, que «le désarmement par déclaration est contraire aux exigences» des résolutions. Les Irakiens «doivent donner des informations pour soutenir leurs déclarations. C’est là où ils sont en défaut», a souligné le diplomate australien. «Nous avons besoin de faits, pas de théories», a-t-il dit en affirmant que «les informations les moins crédibles concernent le biologique». «C’est dans ce domaine que nous demandons sérieusement l’aide de l’Irak», a-t-il ajouté. «Le Conseil (de sécurité) doit faire pression sur l’Irak pour qu’il respecte ses promesses et nous accorde toute sa coopération». De son côté, a-t-il dit, l’UNSCOM s’engage à agir le plus vite possible pour vérifier les informations que leur fourniraient les Irakiens. Par ailleurs, M. al-Sahhaf a laissé plané un doute sur le caractère illimité dans le temps des inspections des huit sites présidentiels. L’accord conclu par Kofi Annan à Bagdad a ouvert pour la première fois l’Irak à des militaires américains. Un groupe spécial, composé d’inspecteurs de l’UNSCOM et de diplomates, a effectué une première série d’inspections fin mars-début avril. «Ils n’ont rien trouvé», a dit le ministre irakien. «Ils auront peut-être besoin d’une autre visite, et c’est tout. C’est tout», a affirmé M. al-Sahhaf. M. Annan a récemment affirmé que l’accord de Bagdad accordait un droit d’inspection illimité de l’ONU. (AFP-Reuters)
Bagdad a renouvelé hier ses menaces de revoir sa coopération avec l’ONU après le maintien des sanctions décidé par le Conseil de Sécurité, mais s’est abstenu de les concrétiser. De son côté, Paris, aidé en cela par la Chine et la Russie (VOIR PAGE 8), souhaite que l’ONU fasse un «geste politique» à l’égard de l’Irak, en prenant acte du démantèlement de son...